Orchestre Symphonique d’Orléans : un rendez-vous avec l’imaginaire

Le troisième concert de la saison de l’OSO a ravi les spectateurs présents au grand théâtre d’Orléans ce week-end. Le bien nommé programme de « Comédies, contes et légendes » a fait souffler sur la salle Touchard un vent de magie et chacun s’est laissé emporter par les histoires contées avec jubilation par la lumineuse Florie Dufour

Par Anne-Cécile Chapuis

L’orchestre Symphonique d’Orléans. Photo d’archives Michel Perreau

Beaucoup de surprises attendaient le spectateur dans une rencontre avec l’OSO, une histoire qui dure depuis cent ans ! Cent ans, c’est la durée du sommeil de la Belle au Bois dormant dont on sait qu’il fut peuplé de nombreux rêves, épopées, rencontres… à l’instar de la vie de l’orchestre suivie fidèlement par un public attentif et exigeant.

« Les comédiens » de Kabalesky, une œuvre originale et pleine d’humour

Dès l’entrée, Marius Stieghorst créé la dynamique. Il entre au pas de course, ne s’attarde pas en saluts et en avant la musique ! « Les comédiens » de Dmitry Kabalevsky est une musique de scène créée en 1938 pour un théâtre d’enfants et arrangée en suite orchestrale en 1940, où les divers émois et travers des comédiens sont évoqués à grand renfort de percussions subtiles, effets de cordes, et belle place donnée à la petite harmonie. Le tout est empli de clins d’œil et rondement mené par un orchestre au mieux de sa forme.

Pierre et le loup, une prestation attendue mais revisitée par Florie Dufour, narratrice

La suite du concert démarre dans la salle éclairée, par une histoire venue d’on ne sait où, dans laquelle il est question d’un grand-père, d’animaux et de transmission. Chacun dresse l’oreille et l’orchestre ne se fait pas prier pour faire exister les personnages : la clarinette du chat, le hautbois du canard, la flûte de l’oiseau, les cuivres du loup, le basson du grand-père et les cordes de Pierre. Tout le monde reconnaît vite le conte qui a bercé l’enfance de plusieurs générations depuis sa création en 1936 et qui continue à être largement exploité pour la découverte des instruments ou tout simplement pour le plaisir. Le décor est posé, place au rêve. Florie Dufour, comédienne mais aussi musicienne de talent (chant lyrique, basson, chant choral, composition) illumine la scène. Avec peu d’effets, par la magie de l’orchestre en harmonie avec le récit, tous les personnages de l’histoire sont présents et vivent leur parfaite osmose avec l’instrument qui les représente.

Florie Dufour Photo Tony Erb

 Vient ensuite Ma mère l’oye de Maurice Ravel, musique de ballet en « un acte cinq tableaux et une apothéose » inspiré des contes de Perrault et créé à l’origine pour les enfants. Une fois de plus, Florie Dufour captive l’auditeur. À l’aise au milieu de l’orchestre, elle ponctue les tableaux par un dialogue avec la harpe qui envoie comme une poussière d’étoiles. Et quand la baguette de direction habilement subtilisée par la comédienne devient une baguette magique, la boucle est bouclée !

Avec un orchestre qui fait la part belle au talent de ses solistes (le premier violon solo, Akémi Fillon-Toyama fait merveille), la soirée est propice à conjurer le mauvais sort pour faire rêver grands et petits, et à se laisser porter par ces histoires intemporelles emplies de sagesse.

Un bis tout en douceur avec Clair de lune de Debussy, extrait de la suite bergamasque orchestrée par Arthur Luck, vient refermer le grand livre d’histoires et clore la soirée.

Un véritable enchantement.

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