Anne Hidalgo Plus candidate que jamais

La primaire populaire n’a pas entamé l’énergie et le volontarisme d’Anne Hidalgo. En meeting le 3 février dernier à Blois, la candidate socialiste entend bien poursuivre sa campagne en parlant des vrais sujets.

Par Jean-Luc Vezon

Anne Hidalgo a plaidé pour un renforcement du pouvoir d’achat. Photo Jean-Luc Vezon

Qu’on se le dise la maire de Paris ne lâchera pas l’affaire malgré des sondages en berne. « Malgré le show médiatique vulgaire permanent entre personnes qui pour certaines ne seront pas sur la ligne, nous allons parler des vrais sujets. Le départ de la présidentielle, c’est le 4 mars, le jour de dépôt des parrainages. Et croyez-moi, ça va bien, ils sont déposés. Nous devrons alors donner le meilleur de nous-mêmes » a-t-elle asséné lors de cette réunion publique, salle Jorge Semprun, devant un parterre modeste de moins de 200 personnes, militants, sympathisants et élus du parti à la rose.

Accueilli par Marc Gricourt, maire de Blois et membre de son « équipe de France des maires » pour une journée dédiée aux soignants durant laquelle elle a notamment dialogué avec des agents de l’Ehpad La Roselière (centre hospitalier de Blois) et décliné ses propositions pour renforcer le service public hospitalier (1), la candidate a longuement précisé son programme sur ce sujet.

Anne Hidalgo a rencontré les équipes de la Roselière l’un des Ehpad du centre hospitalier Simone Veil de Blois. Photo Emilie Rencien

Au préalable, François Bonneau, président de région Centre Val-de-Loire en chauffeur de salle, s’est employé, avec sa verve rhétorique coutumière, à redonner confiance aux militants : « Il faut aller au-delà des enquêtes d’opinion. Lors de ma première campagne, je valais 7 %, vous connaissez la suite …. ». « Santé, éducation, transitions, face aux convulsions sociales, nous allons transformer le réel. C’est avec le service public que demain, nous relèverons les principaux défis de notre pays » a déclaré François Bonneau en s’en prenant vivement à la verticalité d’un pouvoir « qui a ignoré les collectivités ».

Plaidoyer social démocrate

Entre le populisme de Jean-Luc Mélenchon, l’idéalisme enflammé de Christiane Taubira, l’écologisme radical de Yannick Jadot ou le communisme actualisé de Fabien Roussel, la voie politique d’Anne Hidalgo est étroite mais passe clairement par la sociale démocratie, un modèle « chemin de réussite qui fonctionne en Allemagne, Europe du nord, Espagne ou Portugal », a assuré l’ancienne présidente du Cities Climate Leadership Group (C40), le plus grand réseau d’agglomérations mondial.

Parce que « ce sont les réformes de justice sociale qui ont amélioré les choses pas les révolutions romantiques et violentes », Anne Hidalgo et, c’est son mérite, a parfaitement expliqué un programme social démocrate équilibré sensé répondre aux trois crises sociale, écologique et politique. On y retrouve le souci traditionnel au PS d’améliorer les politiques d’éducation, de logement ou de santé. Avec la suppression de Parcoursup, « un minimum jeunesse » et un capital de 5.000 € versé à chaque jeune à 18 ans « pour financer un projet personnel », le soutien à la jeunesse est au cœur du projet socialiste.

« Les présidents de région sont les vrais ministres de l’industrie. Il n’y a pas d’économie forte sans réduction des inégalités », le propos d’Anne Hidalgo a du réjouir François Bonneau promoteur d’une économie relocalisée et réindustrialisée qu’a fait sienne la candidate dont on retiendra également la volonté de maintenir l’âge du départ à la retraite, de mettre en place « une transition écologique soutenable et planifiée » (2) et de créer un référendum d’initiative citoyenne (RIC).

Malgré les critiques y compris dans son propre camp, Anne Hidalgo ne quitte pas l’arène et « donnera tout dans la bataille ». C’est le message essentiel de cette soirée de laquelle on retiendra sa prophétie : « On ressuscite beaucoup dans notre parti, il y a une énergie qui nous porte. Je suis convaincue que nos concitoyens choisiront au final ce qui leur permet de mieux vivre ».

Les socialistes veulent croire au miracle. Photo Jean-Luc Vezon

Un rêve partagé par les militants présents à l’image de Marc Gricourt qui avait conclu son mot d’accueil en citant Jean Jaurès : « Il ne faut avoir aucun regret pour le passé, aucun remords pour le présent, et une confiance inébranlable pour l’avenir ».

(1) Renforcement du taux d’encadrement en Ehpad (+ 3 à 5 agents), plus de contrôles, extension de l’APA (allocation personnalisée d’autonomie) pour favoriser le maintien à domicile ou guichet pour les familles.
(2) On citera deux propositions innovantes : l’avance pour les travaux de rénovation énergétique ou le leasing social permettant de louer un véhicule électrique au prix d’un thermique.

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