Xavier Bertrand : « Avec Valérie le pays sera tenu ! »

[Carnets de campagne]

Favori mais battu à la dernière primaire des Républicains, Xavier Bertrand a pris son bâton de pèlerin pour porter la bonne parole de la candidate Pécresse dans les territoires. Il vient de participer à la première réunion du comité de soutien loirétain à Orléans avec un discours sécuritaire. Serge Grouard est le grand absent de la campagne.

Par Jean-Jacques Talpin

Xavier Bertrand ne fait plus recette. Hier favori de la primaire des Républicains il pouvait encore remplir de grandes salles. Aujourd’hui avec Barnier, Ciotti et Juvin, il anime l’équipe des « quatre mousquetaires » mobilisés par Valérie Pécresse pour animer sa campagne sur le terrain. C’est donc une petite salle avec une centaine de personnes qui l’a accueilli lundi soir pour une intervention sur la « République des territoires, le travail et la simplification », thèmes qui lui ont été attribués dans le dispositif national.

Certes il a parlé de rendre du pouvoir aux élus dans le domaine de l’économie, des transports ou de la santé. « Laissez respirer les Français » insiste le président des Hauts-de-France en rappelant que l’élu local est la cheville ouvrière d’une politique de proximité. Mais Emmanuel Macron « ne peut pas comprendre car il n’a jamais été élu local : l’intelligence ne peut remplacer l’expérience ». Certes il a parlé de « consolider le droit de propriété » pour satisfaire « les classes moyennes écrasées d’impôts, écartées des aides et marquées par le désespoir ».

« Macron et Pécresse, ce n’est pas pareil ! »

Mais la « mère de toutes les batailles, pour Xavier Bertrand, c’est la sécurité. » Lui, le franc maçon humaniste, qui avait quitté LR en désaccord avec la ligne très droitière de Laurent Wauquiez endosse aujourd’hui le discours sécuritaire de la candidate. Mais il est vrai que la campagne des primaires LR s’était réduite comme peau de chagrin à une course à l’échalote pour élaborer le programme le plus à droite possible. « Si on ne met pas fin au désordre, clame Xavier Bertrand, rien ne sera possible, c’est un préalable car la sécurité est la première des libertés. » Et de décliner tout un programme avec des peines incompressibles, 20 000 nouvelles places de prison construites par le privé, la majorité pénale à 16 ans, l’expulsion des squatteurs, les peines planchers, etc.

Même position droitière pour l’immigration avec la tenue d’un référendum à l’automne pour définir une nouvelle politique migratoire. « Je ne suis ni extrémiste ni laxiste, insiste l’ancien candidat, mais la droite fait le boulot. Macron et Pécresse ce n’est pas pareil ». Pour compléter sa « France plus proche et plus sûre », Xavier Bertrand n’oublie pas le volet travail avec une réforme des retraites pour repousser l’âge légal à 65 ans et pour imposer de nouvelles règles plus contraignantes à l’assurance chômage. « On fera ces réformes, insiste M. Bertrand, car nous sommes les seuls capables de les mettre en œuvre, les seuls à pouvoir avoir une majorité parlementaire. »

Serge Grouard le discret

Une capacité renforcée par l’union : « Nous avons un projet et une équipe, nous sommes unis autour de Valérie ». A l’exception peut-être de Guillaume Peltier, ancien soutien actif de Xavier Bertrand mais qui a déserté chez Zemmour (« ça vous étonne ?… ») et de Serge Grouard. Le maire d’Orléans est en effet un des rares élus du département à ne pas intégrer le comité de soutien à Valérie Pécresse (présidé par Claude de Ganay) alors qu’il préside pourtant les Républicains du Loiret.

Loin de passer pour un soutien actif de Bertrand à la primaire il avait choisi Michel Barnier et s’est abstenu au second tour lors du match Pécresse-Ciotti. Serge Grouard est d’ailleurs arrivé en catimini et en retard lundi soir, seul au fond de la salle avec comme seule concession une petite poignée de main sans chaleur à l’ancien ministre…

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