Salbris: le choix difficile d’Alexandre Avril

On peut avoir à peine la trentaine. On peut considérer que l’inexpérience est une force. On peut faire des tours de passe-passe et jouer avec un couteau. On peut faire un tas de choses à l’emporte pièce de la politique. Tout cela va à ravir avec le maire de Salbris, Alexandre Avril. L’essentiel est d’apprendre de ses propres erreurs. Parfois les choix sont compliqués…

Par Fabrice Simoes

Décidément, l’année 2022 est dans la lignée de 2021. On ne parle pas là du Covid et de ses impératifs sanitaires. On parle de l’électron plus ou moins libre de la Droite en Sologne, Alexandre Avril. Il représente l’avenir d’une Droite qui penche à droite et se cherche dans l’après Perruchot et l’héritage de Maurice Leroy. Et, des fois, le gars surfe idéalement sur le populisme ambiant. Et, des fois, y a du mou dans la corde à nœud (nonobstant qu’il puisse y avoir du bromure dans le pinard aurait précisé Pierre Dac). On connaissait son amour pour l’art éphémère et les graphes artistiques sur bâtiments publics. On a aimé son côté boy-scout porteur de Sainte-Vierge et de couteau multi-tâches à la ceinture.

On avait bien compris que l’histoire du passe-passe sanitaire au pays de grande Sologne était une blague potache style Normale sup et que la piscine inter-communale ce n’était pas de sa faute. Le coup des sapins malades, ou pas, coupés sur les pelouses communales pour égailler la commune à l’occasion des fêtes de fin d’année, était passé quasi-inaperçu. Par contre, cette fois, son parrain en politique pour la région Centre-Val-de-Loire, l’Indrien Nicolas Forissier, risque de ne pas beaucoup apprécier les récentes manœuvres de son protégé solognot.

Avec Eric en Septembre, le dé-zemmour en Janvier

Le 5 janvier dernier, probablement en gage d’une année à venir faite de sérénité, d’entente et du mieux vivre ensemble, l’opposition municipale salbrisienne, mauvaise langue, avait présenté ses vœux à sa manière au premier magistrat de la commune. Elle a ainsi révélé sur sa page d’un réseau social, que le maire de Salbris, président de la communauté de communes de la Sologne des rivières, et conseiller régional d’opposition sous l’étiquette LR, avait rejoint, sur le même réseau social, le groupe « Eric Zemmour pour 2022 », le 26 septembre dernier. La Nouvelle République du Loir-et-Cher a, par la suite, confirmé l’information ajoutant qu’il s’en est retiré le 6 janvier…

Manière de prouver que, malgré son jeune âge, l’habitué des plateaux télé de la TNT ne rate jamais une occasion de s’affirmer. D’accord, personne ne sait s’il est à jour de ses vaccinations anti-covid mais si maintenant on s’arrête à des peccadilles…

Parfois aussi il part un peu en vrille et en oublie les préceptes de son maître à penser Nietzsche. Le philosophe allemand écrivait « le principal ennemi de la vérité ce n‘est pas le mensonge, c’est la croyance ». L’élu salbrisien croit beaucoup en lui. Trop peut-être. Ses écarts, parfois excessifs, liés à sa propension à faire de la communication à tout prix, semblent avoir l’aval de la majorité de son électorat local. On ne se permettra donc pas de les critiquer. Nanti d’un tel capital positif, Alexandre pourrait vivre en toute quiétude et devenir un roi borgne au milieu des aveugles. Que nenni, Alexandre ne se contente pas de cette macédoine locale. Il se voit plus loin. En plein cœur de l’ascension zemmourienne, on est à même de comprendre cette envie de voir si l’herbe est plus verte dans le champ d’à côté. Comme un prolo qui viendrait travailler un jour de mouvement social « pour voir qui sont les non-grévistes » en quelque sorte… C’est si beau l’enthousiasme de la jeunesse.

« Citius, Altius, Fortius », il a mis, à l’automne, plusieurs gamelles sur le feu. Le 22 octobre de l’an passé, à l’approche de la primaire LR, en compagnie de maires sans étiquettes de villages alentours, il a accueilli, Valérie Pécresse pour un meeting qui n’en était pas un mais quand même un. Seuls les initiés dans les mesures sanitaires peuvent comprendre semble-t-il (à 49 il ne faut pas de pass, à 50 sortez vos attestations).

La future vainqueure de l’investiture avait fait un passage en Sologne pour un rendez-vous plus important avec Gil Averous, le maire de Châteauroux. La principale inquiétude d’Alexandre Avril alors était surtout de s’enquérir de où et comment allait déjeuner Valérie Pécresse et les siens… Pour ne pas gâcher ses compétences, il n’a pas manqué de lancer un vibrant appel à assister au meeting d’investiture de Michel Barnier du 5 novembre suivant.

Autant d’atermoiements démontrent qu’il faut croire les vieux adages comme « seuls les imbéciles ne changent pas d’avis ». Alexandre Avril n’en est pas un. De fait, l’élu est à sa place selon l’échelle des valeurs Perruchot, du nom de l’ancien président du conseil départemental.

Un moment, c’était chaud-patate quand même …

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^{Photo de Une : capture d’écran vidéo Facebook}