A l’hôpital de Vierzon, Christiane Taubira n’était pas en campagne

En ce début de non-campagne, dans les rues de la deuxième ville du Cher, le défilé des candidats à ne pas l’être se poursuit. Après Emmanuel Macron, le président non-candidat, c’était le tour de Christiane Taubira, non-candidate égérie de la Primaire citoyenne, de passer quelques heures à Vierzon. Jamais deux sans trois, on se demande maintenant qui sera le prochain non-candidat en visite en Berry.

Par Fabrice Simoes

Christiane Taubira a rencontré des soignants au cours de sa visite de l’hôpital de Vierzon@Pierrick Delobelle

Le dernier candidat à l’élection présidentielle à avoir poser ses valises à Vierzon, c’était Jean-Luc Mélenchon pour le Front de gauche. C’était en 2012. Un grand raout politique avait alors été organisé dans le hall des expositions avec meeting et pi tout ça. Même qu’à cette occasion, le maire, Nicolas Sansu, avait imposé sa prise de paroles en prélude du tribun présidentiable. L’organisation avait initialement dit non à l’élu local avant d’accepter. Son argumentation – c’est moi qui paye l’électricité, la sono aussi – avait fait mouche. Depuis cinq ans seuls les non-candidats à la présidence de la république posent leurs mots dans les paroles de la chanson de Brel.

Entre Berry et Sologne, on commence à s’interroger sur ces visites médiatiques à répétition. Certains en sont venus à se demander si ce ne serait pas un effet Tour de France … La ville a accueilli la 7e étape, Vierzon-Le Creusot, la plus longue de l’édition 2021. Un vrai coup de pub pour une commune que les staff de nos hommes et femmes politiques ont probablement repérée. Si quelqu’un pouvait vérifier si on note une recrudescence de visites de politiciens en Saône et Loire, ça serait sympa.

On peut considérer que la visite d’Édouard Philippe, alors 1er ministre, en mai 2018, non-candidat pour cette fois-ci, mais possible pour le coup d’après, compte pour du beurre. Par contre, ce n’est pas le cas pour le non-candidat Emmanuel Macron. Ce n’est pas le cas non plus pour la non-candidate Christiane Taubira. L’un et l’autre ont choisi Vierzon pour ne pas annoncer leurs candidatures. Ils rejoignent la longue liste des non-candidats qui passent en ville. On sait que Nicolas Sansu, pour le moment, ne sera pas candidat à l’Elysée, tout comme ses adjoints, tout comme aucun autre habitant de la commune. Tout comme Marcel Marchand, dit Meumeu, agriculteur de son état, qui aurait déclaré, à l’issue d’un repas trop arrosé : «  je ne suis pas candidat à la présidence de la république de 2022. » N’oublions pas, cependant, que certains non-candidats d’aujourd’hui seront peut-être les candidats de demain ! Après le passage au journal télévisé de la mi-journée, quelques âmes sensibles se sont inquiétées de l’image politique véhiculée par ces visites à répétition. Qu’on se le dise, ce n’est pas parce qu’il a offert le café aux deux ex-ministres que Nicolas Sansu doit être déclaré Macron-compatible ou Taubira compatible !

A Manu la rue Neuve, à Christiane les Urgences

Le Manu avait fait la rue Neuve – l’avenue de la République pour les moins de 20 ans et les primo-arrivants Covid- et bu un ch’tit canon à la Civette. La Christiane, elle, s’est retrouvée aux Urgences. Rassurons sa famille, l’ancienne garde des sceaux du gouvernement Valls n’était pas plus malade que ça … Elle voulait simplement «  soutenir les soignants qui se battent depuis des mois face à la pandémie » et affirmer sa position face à un « hôpital public (qui) a été abandonné à des logiques comptables pendant des années, il est temps d’y mettre fin… »

L’hôpital berrichon est en perpétuelle alerte @Fabrice Simoes

Rencontres avec les représentants syndicaux de l’hosto vierzonnais, visites de la maternité, des Urgences donc, et conférence de presse étaient au menu d’une fin de matinée dans l’établissement local. Pas de perturbation à noter. Hormis le nombre de journalistes présents dans les couloirs, et la mise en place d’un « pool images » comme pour les visites des grands quelqu’un, candidats ou pas, le fonctionnement du site n’aura aucunement été modifié.

Au jeu des différences entre les rencontres de Manu et de Christiane, l’un n’avait pu rencontrer les personnels de l’hôpital tous occupés par la manif devant la sous-préfecture, tandis que l’autre les a croisés dans les couloirs et taillé, un peu, la bavette avec eux … « Y avait moins de véhicules » aussi me glisse dans l’oreille un ami Vert.

Désormais, l’attente demeure et les questions sont légions. Entre le « aura-t-on un autre non-candidat de passage avant la fin de l’année ? » et « qui sera le prochain non-candidat en visite berrichonne », on a le choix. A moins que la source soit tarie. Parce que l’on se doit de rappeler, au risque de se répéter, aux candidats potentiels, aux candidats possibles, aux candidats probables, et aux candidats qui ne le sont pas, que ce n’est pas parce qu’une place a été baptisée à son nom ici, que le grand Jacques est comme Brassens pour Brive-La-Gaillarde: il n’a jamais mis un arpion dans la 2e ville du Cher.

Quand tu n’es pas dans le -pool-, il faut juste attendre avant de pouvoir travailler @Fabrice Simoes

A lire aussi: Macron a voulu voir Vierzon… Bourges et Châteaumeillant

Commentaires

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  1. Fabrice toujours juste. Le véritable humour politique serait il finalement berrichon ? Vierzon terre de lutte, terreau de la commune de Paris, terre de résistance à Vichy et aux Nazis, Vierzon des travailleurs abandonnés par les fermetures d’usine. Vous avez voulu voir Vierzon “les gens” ? Ok mais un grand merci à Fabrice grâce à qui on nous prendra quand même pas pour des cons !

  2. pour ces politiques, l’important c’est que ces toiles de fond (la visite, son cadre, …) profitent à leur image. Un petit goût de village Potemkine …

  3. Les indispensables de la politique qui sont encore à faire leurs preuves et qui reviennent inlassablement nous dire ce qu’il faut faire et qu’ils n’ont pas fait.

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