Produit par la toute jeune structure Naga Production sous la responsabilité artistique de Georgia Hadjab, K-UBIK est un quartet qui revisite le jazz fusion pour le mâtiner d’influences musicales contemporaines voire de littérature. Cette démarche innovante conduit à des compositions originales dont Arthur Pierre, guitariste et compositeur nous livre ici quelques clefs. K-Ubik donnera un concert ce 17 décembre à l’Argonaute à Orléans.
Propos recueillis par Gérard Poitou
Arthur Pierre
Interview d’Arthur Pierre
Quel est le projet musical de K-Ubik ?
Arthur Pierre K-ubik c’est un projet de jazz fusion, le jazz fusion est une mode dans le jazz qui a pas mal influencé le jazz des années 80 90, c’est un mélange d’influences qui viennent du rock, des musiques du monde et du jazz en essayant toujours de détourner les influences, les rythmes, les harmonies, en essayant de donner un autre éclairage, donc les compositions sont très orientées là dessus comme musique instrumentale. On essaye ainsi de jouer un jazz décomplexé très ouvert sur le monde.
D’où vient le nom du groupe ?
AP On s’appelle K-Ubik parce que je suis très marqué par la littérature de Philip K. Dick, par Blade Runne ou Total Recall. C’est un auteur qui m’a beaucoup marqué et dans les titres j’ai glissé des petit clins d’œil, mais c’est surtout présent dans le travail artistique, sur la notion de réalité . K. Dick interroge beaucoup sur ce qu’est la réalité et ce qu’elle n’est pas, et dans notre musique on essaie de travailler là dessus également en utilisant des sons dont on pourrait croire qu’ils sont produits par un instrument et en fait produits par un autre instrument. Ce sont des paysages sonores avec ce rapport au réel, est-ce vraiment une guitare que l’on entend ? Ce sont des surprises et pour moi c’est une question qui m’intéresse beaucoup.
On a un clip qui sort avec un morceau phare du disque qui s’appelle Bleu nuit , c’est Mélodie Archambault qui nous a fait une création graphique autour du cube et on essaie de développer cet univers. On est quatre et on travaille ensemble depuis de nombreuses années, mais là c’est vraiment notre premier disque avec cette formation. On a pas mal travaillé sur la notion du rêve, parfois quand on rêve on a l’impression que les choses sont réelles, c’est une question qui me taraude beaucoup. C’est difficile de transposer ça dans la musique mais c’est toujours intéressant d’avoir une idée de départ et d’essayer de la mettre en œuvre dans les sons. Aujourd’hui la musique amplifiée comme le jazz peut vraiment jouer sur le son, la texture, la matière .
Vous venez d’enregistrer un premier disque ?
On a enregistré dans des conditions très particulières dans un studio qui s’appelle Black Box à coté d’Angers spécialisé dans le matériel vintage et on a cherché vraiment à triturer le son avec des prises très choisies dans cette idée de travailler sur la texture qui est au cœur de notre projet. Un son c’est déjà de la musique !
Sur scène on apparaît comme un quartet de jazz assez standard mais on cherche à être dans le lâcher prise, on improvise beaucoup, il y a des passages très écrits et d’autre très improvisés. On essaie dans le traitement de se rapprocher le plus possible de ce que l’on a fait en studio qui est très influencé par tout ce son des années 70 avec des gens comme Franck Zappa, Pink Floyd, Tribal Tech, Yes…
K-Ubik en concert
Arthur Pierre :Guitare, compo
Jibril Caratini Sotto : Piano, claviers :
Guillaume Rueilland : Basse
Adrien Cao : Batterie
17 décembre 20 h 5 €
L’Argonaute 73 boulevard Marie Stuart 45000 Orléans