Pour une primaire citoyenne permettant de désigner de façon transparente le ou la candidate de gauche aux présidentielle, Marc Gricourt référent régional de la campagne présidentielle d’Anne Hidalgo et le parti socialiste organisaient ce samedi à Blois un point presse pour tenter de convaincre.
Par Jean-Luc Vezon
Il y a le feu à gauche. Le dernier baromètre d’un institut de sondage (1) crédite en effet Jean-Luc Mélenchon (LFI) de 9 % des intentions de vote, Yannick Jadot (EELV) 8 %, Anne Hidalgo (PS) 4 % et Fabien Roussel (PC) 3 %. Ce qui signifierait de facto l’absence d’un candidat de la gauche au second tour de l’élection présidentielle comme en 2002 et 2017.
« Nos concitoyens attendent l’unité de la gauche. L’exemple des municipales a démontré dans de nombreuses villes, qu’elle est possible dès le premier tour. J’appelle donc les candidats à participer à la primaire citoyenne prévue du 27 au 30 janvier prochain » a déclaré Marc Gricourt, 1er vice-président de la région.
Entouré de Karine Gloanec-Maurin, conseillère régionale, du premier secrétaire fédéral du PS Loir-et-Cher Christophe Chapuis et de plusieurs secrétaires fédéraux (Corinne Kibongui-Saminou, Simon Blin et Yann Bourseguin), Marc Gricourt, le maire PS de Blois, n’a pas hésité à évoquer « le risque d’abstention au second tour pouvant générer un manque de légitimité du futur président et un possible chaos si la gauche disparaissait ».
Alors qu’on s’interroge sur la stratégie d’Anne Hidalgo qui a appelé publiquement à cette primaire, le maire de Blois a justifié « le sens des responsabilités d’une femme d’état volontaire et portant des politiques publiques fortes ».
“76 % des sympathisants de gauche souhaitent une candidature unique” a informé Karine Gloanec-Maurin conseillère régionale socialiste (à droite). Crédit photo Jean-Luc Vezon
La République sans la gauche, ce n’est pas la République
Pour Christophe Chapuis, il est clair que « cet éclatement ne permet pas la victoire et que personne ne porte de réelle dynamique à gauche ». « Ne reproduisons pas l’échec de 2017. L’essentiel nous réunit. Certes, il y a des différences d’approche mais c’est une richesse. L’électorat attend notre unité. La République sans la gauche, ce n’est pas la République».
Yann Bourseguin n’a pour sa part pas mâché ses mots : « Christiane Taubira ajoute de la confusion même si elle valide le principe d’une primaire. Il nous faut une candidature de rassemblement ou de dépassement sinon ce sera la primaire ou le cimetière ». Avec en toile de fond, « la menace réactionnaire » d’une extrême droite « pour qui les solutions sont faciles comme interdire les prénoms étrangers» ajoute l’élu socialiste blésois.
Signe d’espoir pour le peuple de gauche, le site primairepopulaire.fr a déjà rassemblé 300.000 signataires prêts à désigner la personnalité la plus à même « de porter les valeurs écologiques, démocratiques et sociales et de rassembler autour d’elle pour l’élection présidentielle de 2022 » à partir d’un Socle commun. Les inscrits seront appelées à voter en un tour au scrutin majoritaire entre le 27 et le 30 janvier (date limite des inscriptions le 23 janvier 2022).
(1) Selon le dernier baromètre PrésiTrack d’OpinionWay du 15 décembre pour « Les Echos »