Budget pépère, tranquille, pas innovant : la gauche orléanaise a rejeté le projet de budget primitif présenté par le trio Martin-Montillot-Grouard. Les comptes ne sont pourtant pas mauvais avec un endettement maîtrisé, une imposition stable depuis 1996 et des ratios financiers plutôt rassurants. Les grands projets notamment culturels restent cependant en pointillés avec seulement le lancement des premières études.
Par Jean-Jacques Talpin
Il fut un temps où la présentation du budget primitif d’Orléans enflammait l’hémicycle municipal et déchainait les passions oratoires de quelques élus. On en était loin jeudi soir pour la saison Grouard 4 avec l’adoption par la majorité de ce budget de 173 millions d’euros dont 34 millions pour l’investissement… Pour l’opposition socialiste Ghislaine Kounowski ou Baptiste Chapuis il s’agit d’un « budget tranquille, pas assez tonique et innovant » et sans véritable « signe fort » tandis que le Vert Jean-Philippe Grand demande la mobilisation des scolaires pour la transition écologique et que Dominique Tripet (PCF) plaide pour des manifestations en hommage aux luttes des femmes le 8 mars et le 25 novembre.
Ludovic Bourreau, rare rescapé de la liste Carré-LREM, s’interroge lui aussi sur la place de la culture avec 4,4 millions de crédits ce qui la place dans la bonne moyenne des villes… moyennes. Désormais alors que le projet des Vinaigreries est bel et bien enterré, place à deux projets emblématiques ; la construction d’une salle des musiques actuelles (Smac ou Astrolabe2) qui s’implantera au nord d’Orléans sur un terrain non encore retenu et la restructuration du conservatoire.
Aselqo : verdict mardi
Pour un des deux projets (comme pour les Halles Chatelet dans le domaine commercial) de simples lignes d’études préliminaires sont inscrites au budget sans garantie d’une réalisation dans le mandat. C’est vrai aussi pour la restructuration des mails dont le projet serait désormais porté par la Métropole qui devrait par ailleurs se délester des clubs sportifs professionnels (USO foot et OLB) repris par la ville. « J’en attends un nouvel élan sportif », rêve Serge Grouard échaudé par les résultats mitigés de ces deux clubs.
L’opposition plaide aussi pour quelques interrogations : un hommage à l’ancien élu communiste Michel Ricoud, une œuvre artistique pour Jean Zay, l’avenir de l’Aselqo en crise après la découverte de gigantesques primes versées à ses dirigeants (un audit sera rendu public mardi) ou le déplacement des Biennales 2022 de l’architecture… à Vierzon.
Autosatisfaction télévisée
A la suite de quelques thuriféraires peu économes dans leurs louanges la défense de ce budget a été portée par le vice-maire Florent Montillot répondant à chaque interrogation de l’opposition et dénonçant la qualification de « budget pépère » : « Si l’on ajoute les investissements de la ville et de la Métropole, s’enflamme-t-il, nous sommes au double de ceux de la ville et de la Métropole de Tours. »
Une bonne santé municipale qui fait écho aux difficultés de la Métropole dont les finances sont jugées « en situation difficile » alors que ces deux collectivités étaient pourtant gérées par le même financier : Michel Martin. Réservé Serge Grouard limitera son analyse aux questions de santé rappelant « le désert médical de la région » et la situation critique au CHRO où « le service des urgences est en embolie ».
Il en profite une nouvelle fois pour dénoncer les carences de l’État, notamment sur le plan de la vaccination en fustigeant « l’arrogance de certains qui répandent leur autosatisfaction sur certaines chaines. Ils feraient mieux de faire leur boulot ». En oubliant peut être que le même Serge Grouard n’économise pas son temps et ses envolées populistes sur la très réactionnaire chaine CNews…
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