Pour la troisième fois la porte-parole de Lutte Ouvrière sera présente dans le combat présidentiel (si elle obtient ses 500 parrainages !). Une candidature de « témoignage et de combat ». Elle est venue lancer son comité de soutien à Orléans où elle tiendra meeting le 2 mars.
Par Jean-Jacques Talpin
A défaut de mouvement puissant, Lutte Ouvrière (une centaine de militants à Orléans) compte sur la passion et l’engagement de ses adhérents. A chaque élection, locale régionale ou nationale, le parti trotskiste, hier popularisé par Arlette Laguiller, marche derrière le « drapeau de la révolution ».
Pour la troisième fois la porte-parole du parti, Nathalie Arthaud, portera donc le drapeau rouge dans les urnes présidentielles. Non pour obtenir des résultats (elle a récolté 0,56% des voix en 2012 et 0,64% en 2017) mais avant tout pour porter le « message révolutionnaire ». Elle est ainsi venue relayer sa campagne nationale à Orléans et lancer son comité de soutien régional dont l’une des premières taches est d’obtenir les 500 parrainages indispensables pour se présenter. « Nous ne nous faisons pas d’illusions, explique-t-elle, mais la présidentielle est une occasion d’affirmer un vote révolutionnaire. » Le programme électoral – identique pour chaque élection – se résume au combat : « Les travailleurs doivent se battre, ne pas se résigner et établir un rapport de force avec les patrons, sur les salaires ou les conditions de travail ». L’affrontement avec le patronat, la lutte des classes sont donc toujours à l’ordre du jour.
« Un mai 68 en mieux »
Pas de raisons donc de pactiser avec Jean-Luc Mélenchon, « qui veut transformer le système et pas le mettre à bas », ou Philippe Poutou (NPA) « dont la priorité est celle des luttes sociétales ». Aspirant à un « mai 68 mais en mieux », Nathalie Arthaud veut donc imposer « la révolte sociale » qui ne peut « pas être indexée sur les résultats électoraux ». Elle voit ses thèses confortées par les mouvements en Guadeloupe et en Martinique « où le peuple veut prendre en main son destin ».
A l’écart du paysage politique traditionnel Nathalie Arthaud regarde pourtant avec inquiétude des mouvements de fond comme celui porté par Zemmour : « C’est un poison mortel pour les travailleurs et un renfort pour le patronat. Ce n’est pas les Français d’abord mais les travailleurs d’abord ! ».
C’est donc cette parole révolutionnaire que Nathalie Arthaud va déclamer dés janvier dans un tour de France qui fera étape le 2 mars au centre de conférences d’Orléans.