Dans le cadre du festival “Enracinement-Déracinement”, Georgia Hadjab chantera l’immense poète palestinien Mahmoud Darwich. Ce samedi au Théâtre Gérard Philipe d’Orléans la Source, ce sera la première d’un spectacle qui mêle poésie, chant, musique et vidéo autour d’une œuvre faite de contrastes entre la fragilité et la sensibilité humaine face à la violence du monde “Une rencontre entre les arts vivants et visuels quelque part où le mouvement rencontre le son pour donner vie aux mots”
“Ami si le canari ne chante pas pour toi,
Ne blâme nul autre que toi
Ami, si le canari ne chante pas
Chante pour lui, chante…”
Mahmoud Darwish
Ghani Lahou chante pour lui
Propos recueillis par Gérard Poitou
Comment est née cette création autour du poète Mahmoud Darwich ?
Georgia Hadjab Cette création aurait du sortir il y a un an et elle a été arrêtée, on va donc pouvoir enfin présenter ce projet qui est un tableau vivant qui allie musique poésie et vidéo. Ce projet a été initié grâce à Gérard Bedu et les RAMI et cette création fait directement suite à cette première performance que nous avions faite lors des RAMI 2019.
On est reparti de zéro et on a eu la chance de pouvoir bénéficier de plusieurs résidences en région. A l’abbaye de Noirlac, on a récupéré beaucoup de textes et on a pris le parti de composer sur les textes pour imbriquer les mots et la musique. A l’issue de cette première résidence, on a rencontré Alesandro qui nous a proposé de mettre en image et en lumière les différents tableaux que nous avions choisis? Au total, dix poèmes qui forment chacun un tableau grâce à des images que nous avons récupérées sur la Palestine par Fred puisque Fred avait fait un séjour là-bas mais aussi avec le concours de la ville de Saint Pierre des Corps qui co-produit le projet. Dans cette ville il y a un collège où l’on étudie la langue arabe, c’est le seul en région, et le professeur d’arabe de ce collège est palestinien. J’ai beaucoup travaillé avec lui pour la compréhension du texte et sur les images qu’il nous a apportées.
Comment s’est fait le choix des poèmes ?
Il y avait des poèmes que j’avais vraiment envie de garder de la première performance finalement il n’y en a que deux. Ce que je voulais surtout c’est montrer l’étendue de l’univers de Darwich, c’est à dire à la fois sa façon qu’il a de dénoncer, de parler du massacre, de l’occupation, de son exil, de sa quête d’identité perpétuelle, et à la fois cette façon de parler d’amour du temps, de contemplation, Darwich est un contemplatif qui peut parler de la femme et de la féminité . Je vois ce spectacle comme des phases de sa vie qui passe par beaucoup de colère en tant que poète sur cette terre , avec la force pour se battre mais aussi l’amour de la vie, de la résilience. La poésie de Darwish est très imagée, elle raconte beaucoup de choses, il y a des paysages qui se créent qui facilitent l’inspiration musicale.
Ghani Lahou chante pour lui
Festival Enracinement-Déracinement
Samedi 4 décembre 15 h 30
Théâtre Gérard Philipe Place Sainte Beuve 45100 Orléans
Georgia Hadjab: voix
Fred Ferrand: accordéon
Simon Couratier: saxophones, flûte, machines
Ale Vuillermin: création vidéo et lumières
Younes Bekraoui : ingénieur du son
Johanna Levy: chorégraphe, regard extérieur
http://chantepourlui.com/
Le spectacle sera repris le 9 décembre à Saint Pierre des Corps