Quatre soirées africaines à la Scène nationale d’Orléans

La Scène nationale d’Orléans propose quatre spectacles de danse, de musique et de cirque en dix jours. Un combo franco-éthiopien, des danseuses d’Afrique noire, un concert du roi du ngoni et des circassiens marocains. De quoi découvrir des artistes rares et s’imprégner des arts d’un continent trop peu représenté dans le milieu du spectacle occidental.

Par Bernard Cassat

Théo Ceccaldi confronte son propre rythme aux rythmes d’autres musiciens, même morts, comme Django et Grapelli, et aux rythmes du monde. De ses découvertes naissent des projets étonnants. Après Freaks du coté du rock, c’est aujourd’hui Kutu, un projet mis au point, travaillé et réalisé en Ethiopie qu’il réussit à tourner en France. Les voix de deux chanteuses éthiopiennes, Hewan G/Wold et Haleluya T/Tsadik, apportent une énergie phénoménale qui porte aux nues l’échange et la joie de vivre. C’est une première en France pour cette expérience insolite et enthousiasmante, que Kutu donnera sur la scène de la salle Barrault dans une ambiance club où la température va vite monter !

Les demoiselles d’Afrique

Le burkinabé Salia Sanou dirige actuellement, avec Seydou Boro, le Centre de développement chorégraphique de Ouagadougou, la Termitière. Des spectacles de six jeunes danseuses venant de différents pays (Côte-d’Ivoire, Cameroun, Burkina-Faso, Togo et Mali), il a puisé des moments pour concevoir un spectacle nouveau, saisissant portrait d’une jeune génération et, surtout, manifeste artistique sur la place des femmes en Afrique au XXIe siècle. Le deuil, les larmes, la solitude, les traditions aliénantes mais aussi l’ironie et la fantaisie nourrissent l’énergie créatrice de ces six femmes.

Musique du Mali

Le Malien Bassekou Kouyaté développe avec son groupe Ngoni Ba (composé de membres de sa famille dont la chanteuse Amy Sacko, la Tina Turner du Mali) un répertoire totalement original, qui reste inspiré de la tradition. Improvisations proches d’un blues africain, pure mélodie avec un bottleneck (tube de verre ou de métal) sur son ngoni, pédale wah-wah à son luth traditionnel, il mélange les genres et pourtant reste essentiellement malien.

Fiq

Maroussia Diaz Verbèke, chorégraphe, puise pour Fiq ! (Réveille-toi) dans l’énergie du rap et du cirque. Sur scène, les 15 artistes, femmes et hommes, acrobates et interprètes virtuoses de danses urbaines, évoluent dans l’univers visuel du photographe et artiste Hassan Hajjaj et sont accompagnés en live par DJ Key, célèbre DJ marocain. Une grande réalisation de jeunes créateurs et artistes marocains.