Créé en 2018 par Françoise Thinat, fondatrice du Concours international de piano d’Orléans dont elle est aujourd’hui la présidente honoraire, le Fonds de dotation Galaxie-Y organise le mercredi 1er décembre à la salle Cortot, à Paris, un concert réunissant lors d’un même récital, deux Prix Samson François du Concours International de piano d’Orléans : Kirill Zvegintsov (2018) et Andrew Zhou (2012). Ce dernier vient de publier sous l’égide de Galaxie-Y et sur le label Fy Solstice , après Kirill Zvegintsov, un opus “Présences Lointaines 2”.
Par Jean-Dominique Burtin
Andrew Zhou. Photo Jenny Faugerat
Un ancrage orléanais pour mémoire
Françoise Thinat: “Galaxie Y se propose en particulier de respecter un devoir de mémoire concernant les musiciens français, parfois oubliés, souvent méconnus. Nous voulons tenter de redonner vie à leurs œuvres et pour cela offrir des bourses, des enregistrements, des concerts à de jeunes musiciens enthousiastes et curieux de ces présences, ombres parfois imposantes qui nous reviennent d’un lointain, intemporel et oublié.”
Et Françoise Thinant de poursuivre: “Le concert que Galaxie Y propose le premier décembre à Paris, est aussi dédié à une vraie “passeuse” et découvreuse de talents, Josette Samson-François, qui venait “faire son marché” au concours d’Orléans tous les deux ans, à la recherche d’une personnalité proche du grand pianiste disparu. Elle mettait à la disposition du Jury le Prix Samson François. Féroce et généreuse, Josette aurait aimé les deux artistes que nous écouterons salle Cortot, pianistes qu’elle n’a pas connus, malheureusement. Mais son association perdure, reste à l’écoute, poursuit son œuvre.“
Reconnaissance contemporaine d’Antoine Mariotte
Dans son opus “Présences Lointaines 2”, collection dédiée à la mémoire de Vladimir Jakéléitch, Andrew Zhou rend hommage à des compositeurs français, peu ou mal connus, romantiques à la française mais aussi baroques (Maurice Ravel, Elisabeth-Claude Jacquet de la Guerre…). Il interprète également Etude en blanc N°2, de Didier Rotella, œuvre en création, commande soutenue par le fonds de dotation Galaxie-Y et l’Association Josette Samson Franois. De Antoine Mariotte, Andrew Zhou a par ailleurs tenu à interpréter sur disque et en récital la Sonate en fa dièse mineur (1904-05).
Antoine Mariotte peint par Emile Beaussier (1913)
En ce début du XXe siècle, Antoine Mariotte, directeur de 1920 à 1936 du conservatoire d’Orléans et fondateur de la Société des Concerts de cet établissement, devenu orchestre symphonique d’Orléans, formation qui fête brillamment cette année son centenaire, occupe une place essentielle dans la vie culturelle orléanaise.
Engagé et rassembleur, il participe à l’universalité collégiale, à la transversalité des expressions qui séduisent aujourd’hui encore les amateurs d’art de la cité ligérienne. En vérité, Antoine Mariotte est un fer de lance de la Fédération des Artistes Orléanais où se sont impliqués des écrivains tels que Maurice Genevoix ou, entre autres artistes, le maître-graveur Louis-Joseph Soulas. Jean Zay, ministre de l’Éducation Nationale et des Beaux-Arts, Roger Secrétain, ancien maire d’Orléans, René Berthelot, écrivain, musicien et chef d’orchestre qui se voit confier la direction du conservatoire d’Orléans lorsque Mariotte est appelé au poste d’administrateur général de l’Opéra-Comique, font aussi partie de ce cercle de personnalités.