Un colloque inédit autant qu’insolite sur un physiocrate orléanais, Guillaume-François le Trosne (1728-1780) se prépare. Organisé par l’Académie d’Orléans, il se tiendra les 16 et 17 novembre 2021 à l’hôtel Dupanloup à Orléans. Un cadre prestigieux pour un prestigieux personnage, même si ce dernier n’a pas bénéficié de la postérité qu’il méritait et que, bien que, brillant élève de Pothier et auteur de nombreux ouvrages qui font autorité encore aujourd’hui, il reste méconnu. D’où l’idée de Michel Pertué, professeur émérite d’histoire du droit de l’université, de lui restaurer la place et la connaissance qui lui revient.
Par Anne-Cécile Chapuis
Michel Pertué, vice président de l’Académie d’Orléans et Christian Froissart, président. Photo Anne-Cécile Chapuis
Tout est parti de la réédition d’une partie des œuvres de Le Trosne « Les lois naturelles de l’ordre social » (éditions Slatkine à Genève) transcrites et présentées par Thérence Carvalho. Michel Pertué y reconnaît un de ses anciens étudiant, ce qui renforce son intérêt pour le personnage et sa volonté de le faire sortir de l’ombre. L’Académie d’Orléans n’aura pas de difficultés à corroborer ce projet, d’autant que l’orléanais Le Trosne est, entre autres, membre fondateur de l’académie Royale des Belles Lettres, et ancien membre de la Société royale d’Agriculture d’Orléans.
L’homme
Guillaume-François Le Trosne est un physiocrate, de ce nom tombé en désuétude et aujourd’hui remplacé par le terme d’économiste. Il est né à Orléans, fils d’un magistrat lui-même issu de riches marchands raffineurs dont on trouve la trace au château de Freteval (41) Il fait ses études à Orléans, est élève de Pothier dont il sera le secrétaire-collaborateur. Il devient avocat du roi au Présidial d’Orléans, charge qu’il abandonnera en 1775 pour se consacrer à l’écriture.
Les idées et les œuvres
Il préconise un retour aux sources et à la nature, réinterroge la pensée libérale dans un ouvrage dans lequel il fonde le fonctionnement des sociétés sur le modèle des lois physiques. Il défend la liberté, le droit naturel et lance des débats qui déclenchent réactions et controverses. Il se positionne sur des sujets aussi divers et variés que le prix des céréales, la dette fiscale ou le vagabondage et la mendicité. Ses idées, modernes, claires, et bien argumentées balaient le droit, l’administration, l’économie et ont un rayonnement international. Il produit de nombreux écrits mais sa carrière sera interrompue par sa mort prématurée à l’âge de 51 ans.
Le colloque
Co-organisé par l’Académie d’Orléans avec plusieurs services de l’université d’Orléans et l’Institut d’Histoire du Droit Jean Gaudemet de Paris, c’est le premier colloque consacré à Guillaume-François Le Trosne (qui aboutira à une publication) Il fait appel à de nombreux spécialistes venus des universités de France (Orléans, Nantes, Paris) d’Angleterre et d’Italie.
Il est gratuit, « il n’y a pas de prérequis, il est ouvert à tous ceux qui ont simplement une curiosité intellectuelle » pour ce personnage injustement oublié de l’Histoire, nous rappelle Michel Pertué.
Il suffit de s’inscrire auprès de Laurence Sallé (laurence.salle@univ-orleans.fr) pour entrer dans l’univers cosmopolite d’un de nos illustres contemporains qui mérite le détour !
Pour aller plus loin : le programme du colloque
Organisé par l’Académie d’Orléans, le Centre de Recherche Juridique Pothier (EA 1212 – Université d’Orléans), l’Institut d’Histoire du Droit Jean Gaudemet (UMR CNRS 7184 – Université Paris II Panthéon-Assas) et le Laboratoire d’Economie d’Orléans
letrosne2021.sciencesconf.org
Ces sociétés qu’on dit « savantes » à Orléans #2 L’Académie d’Orléans : Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts