Orléans : Jeanne d’Arc en colloque pour le centenaire de sa canonisation

Les jeudi 21 et Vendredi 22 Octobre dernier, l’Université d’Orléans, avec le soutien de la ville, ont organisé ce colloque international ” Quand la pucelle d’Orléans fut proclamée sainte “.

Par Antoine Lebrault

Initialement prévu l’an dernier, l’évènement avait dû être annulé en raison de la pandémie mondiale de coronavirus. Il a donc eu lieu les 21 et 22 octobre 2021, au Centre International Universitaire pour la Recherche, à l’Hôtel Dupanloup, dans la Grande salle de réception. Organisé en partenariat avec l’Académie d’Orléans, le Centre Jeanne d’Arc et la Société Archéologique et Historique de l’Orléanais, l’idée principale de ce colloque était d’offrir plusieurs facettes du personnage de Jeanne.

Plusieurs aspects ont été mis au centre des débats via les différentes conférences, de la dimension politique, religieuse ou même patriotique de cette femme à la portée historique indéniable. Pour l’occasion, de nombreux professeurs d’universités françaises ont fait le déplacement, ainsi que des historiens étrangers, dont Gerd Krumeich, historien allemand et grand spécialiste de Jeanne D’Arc.

L’événement a été l’occasion aussi de rappeler quelques faits historiques… En effet, cette canonisation, acte à mi-chemin entre le politique et le spirituel est un évènement spécial, puisqu’il intervint 500 ans après la mort de la pucelle d’Orléans. Il faut d’abord rappeler que la canonisation n’allait pas de soi lors des siècles précédents.

Aussi, Jeanne D’Arc avait été condamnée par le tribunal ecclésiastique. Son image n’avait pas besoin d’être valorisée au rang de sainte, tant son aura était importante depuis le XVe siècle au sein du peuple. Cependant, un élément important vint bouleverser ce besoin de canonisation. Il s’agit de la relecture des comptes-rendus du procès de la pucelle d’Orléans entre 1841 et 1849 par l’archiviste Jules Quicherat.

L’évêque d’Orléans de l’époque, Mgr Félix Dupanloup sera tout bonnement bouleversé par cette relecture. À la suite de cela, il considérera Jeanne d’Arc comme étant une envoyée de Dieu, et sera un des artisans majeurs de la canonisation de celle-ci.

En 1869, l’évêque d’Orléans demande au pape Pie IX d’entamer son procès en canonisation. Quarante années plus tard, en 1909, Jeanne est dans un premier temps béatifiée, ce qui est chez les catholiques la première étape vers la reconnaissance de la sainteté.
En 1920 apparaît le second acte, c’est alors la canonisation, cinq cent ans après la mort sur le bûcher de la Pucelle.
L’acte religieux honore le personnage qu’était Jeanne, et exprimera surtout les remords de l’Eglise envers la victime que fut Jeanne d’Arc, lors d’un jugement inique.
Cet évènement répondait à une volonté de réconciliation d’une France profondément divisée, entre les laïcs et les catholiques.

Jeanne D’Arc, Héroïne populaire

Cependant, l’image du martyr que l’on attribue à Jeanne est largement évoquée dans la littérature, l’iconographie et même dans le cinéma d’époque. Aussi, bien avant la décision de faire de Jeanne une sainte, son image était considérablement mise en avant. Celle d’une jeune femme, devenue symbole d’espoir, de courage, et de témérité.
En 1900, Georges Méliès, réalisateur et illusionniste français, figure pionnière du cinéma entre le XIXe et le XXe siècle est le premier à mettre en lumière le personnage de Jeanne sur cet art nouveau.
Il dépeint à travers ce court métrage le parcours de cette femme au courage démentiel, aux côtés du Roi Charles VII.
Cette figure de libératrice et d’héroïne de guerre prouve bel et bien que la sanctification de Jeanne d’arc est représentée sous plusieurs traits. Sa popularité en France va renforcer cette image, prouvant que sa sainteté est inéluctable.

Au delà de ces différents attributs, Jeanne D’Arc devient, par le biais de cette canonisation, un personnage à part de l’histoire de France. Très représentée dans les églises et dans les édifices religieux, elle est également un personnage incontournable de l’Église, qui s’est peu à peu réapproprié l’image de la pucelle.

Jeanne d’Arc bénéficie alors de plusieurs facettes. D’héroïne de guerre, ayant contribué à la libération de plusieurs villes dont Orléans, à femme influente puis comme symbole de l’Église, est venu s’ajouter à sa légende si particulière au sein de l’histoire de France, son statut de sainte.

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Commentaires

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  1. This article should have mentioned the postwar appellate trial in 1456, when the Chief Inquisitor (Jehan Brehal) described Joan of Arc as a “martyr” since the tribunal which convicted her was composed of pro-English clergy and dozens of eyewitnesses described how the trial was corrupted to convict her on false charges. This description of her as a martyr was the effective beginning of her canonization.

  2. TRADUCTION DE CGesange, SI CELA PEUT AIDER :
    Cet article aurait dû mentionner le procès en appel d’après-guerre en 1456, lorsque l’inquisiteur en chef (Jehan Brehal) a qualifié Jeanne d’Arc de « martyre » puisque le tribunal qui l’a condamnée était composé de membres du clergé pro-anglais et de dizaines de témoins oculaires ont décrit comment le procès a été corrompu pour la condamner sur de fausses accusations. Cette description d’elle comme martyre fut le début effectif de sa canonisation.

    Personnellement, je n’ai pas encore lu l’article ” Jeanne d’Arc en colloque pour le centenaire de sa canonisation “, par Monsieur Antoine Lebrault, mais je vais le faire !

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