La bonne santé financière du Loiret favorise les projets

La crise du Covid n’a pas impacté les finances du département du Loiret contrairement à ce qu’il craignait. Ces même tout l’inverse avec une hausse des recettes. Une bonne nouvelle qui permet à l’exécutif régional de lancer des projets présentés en session les 21 et 22 octobre 2021.

par Sophie Deschamps 

La bonne humeur de Pauline Martin, ex madame budget du Loiret et de Marc Gaudet, président du Loiret à l’issue de la session des 21 et 22 octobre 2021. Photo Sophie Deschamps

Ce sont des élu.e.s plutôt détendu.e.s, majorité et opposition confondues qui se sont retrouvé.e.s le vendredi 22 octobre 2021 au traditionnel déjeuner de fin de session du Loiret en présence de la presse, loin des turbulences qui secouent la Métropole. Une bonne humeur qui s’explique notamment par la bonne santé financière du département. En effet, la collective locale termine l’année avec 35 millions d’euros de recettes contre toute attente selon Marc Gaudet, président du Loiret : « On pensait subir un effondrement financier, notamment un effet ciseau dû à une forte hausse des bénéficiaires du RSA, mais ça n’a pas été le cas. On termine donc l’année avec moins de dépenses et plus de recettes que prévu. » Mais pas question pour autant de faire n’importe quoi : « On reste très vigilant pour l’avenir. 2022 sera une année électorale donc nous aurons des cadeaux mais cela ne durera pas. »

D’autant que le taux d’endettement du Loiret reste élevé (4,5%) et qu’il y a des urgences à traiter selon Christophe Bouquet, le rapporteur du budget : « Nous avons fait une provision de 15 millions d’euros pour des travaux de sécurité du canal d’Orléans qui a été fortement impacté par les inondations de 2016. »

«Lire aussi :  Orléans : combien pour le canal ? 500.000 € !

Protection de l’enfance et lutte contre la pauvreté

Le Conseil Départemental n’oublie toutefois pas que sa mission prioritaire reste le secteur social. Ainsi, 12,2 millions euros seront investis pour la période 2021-2022 dans le cadre d’une convention signée avec la préfète de Région, Régine Engström, le 21 octobre 2021.

Mais pour lutter efficacement contre la pauvreté, Pauline Martin, vice-présidente chargée des ressources humaines estime « qu’il faut au préalable évaluer les politiques du Département. Il s’agit aussi de renforcer le dispositif PARI (Parcours Autonomie Réussite Insertion) pour aider les jeunes en difficulté pendant et après le Covid tout en les accompagnant vers un emploi » . L’idée est de donner chaque jeune un référent : « Pour y parvenir explique Pauline Martin 19 équipes de travailleur.euse.s sociaux sont remises sur le terrain, dont 8 sur la Métropole. »

Florence Galzin, vice-présidente du Loiret chargée de l’ASE. Photo Sophie Deschamps

Concernant l’ASE, l’Aide Sociale à l’Enfance, le Département va créer 150 places supplémentaires d’accueil. Pour Florence Galzin, vice-présidente chargée de l’ASE « il faut avant tout éviter les sorties sèches de jeunes, c’est-à-dire sans projet de vie et avenir professionnel » . Là aussi la convention signée avec l’Etat dans le cadre de la loi Taquet du secrétaire d’État à l’Enfance et aux Familles va permettre la mise en place dans le Loiret de 4 relais parentaux à Orléans, Gien, Pithiviers et Montargis : « Il s’agit de plateformes de répit pour permettre à des parents de souffler face à des difficultés éducatives. Un dispositif complété par des unités mobiles qui pourront intervenir en cas de crise aiguë dans une famille afin d’éviter un placement. Je parle bien de difficultés éducatives et pas de maltraitances graves » souligne Florence Galzin.

Une Cop interne en décembre

Ce sera une première pour un département. L’objectif est de réduire les GES (Gaz à effets de serre) du département de 17% d’ici 2028. En amont, une plateforme participative dédiée a permis en janvier et février 2021 aux 2300 agents du Département et du SDIS (les pompiers) qui le souhaitaient de donner leurs idées. Des ateliers ont permis ensuite aux participant.e.s de formuler une trentaine d’actions qui seront étudiées les 8, 9 et 10 décembre 2021 sur l’efficacité énergétique des bâtiments, les déplacements des collégiens et des agents, l’impact des repas en cantine scolaire, le choix de matériaux…In fine, c’est l’Assemblée départementale qui validera (ou non) le 9 décembre les amendements retenus à l’issue de cette COP loirétaine. 

Par ailleurs, le Loiret a lancé durant cette session une étude de mobilité durable d’environ six mois (100 000 euros) qui débouchera sur un schéma directeur cyclable du Loiret. Le but est de faire ressortir les forces et les faiblesses du territoire en prenant en compte les besoins des usagers afin de proposer des aménagements pertinents. Sans oublier les attentes des acteurs de la mobilité du Loiret qui seront prises en compte dans le cadre d’assises territoriales.

Enfin le Loiret devient pilote de la médiation numérique pour favoriser l’inclusion numérique. Pour cela 4 médiateurs vont être recrutés des ateliers de formation avec le renfort de 10 services civiques, plus 30 promis par l’Etat.

Une opposition constructive mais vigilante 

L’opposition PS, EELV et PCF a aussi fait entendre sa voix durant cette session en reconnaissant tout d’abord un début de mandat constructif par la voix de Christine Tellier (OSE-EELV) : « De fait, depuis le début du mandat, nous trouvons que l’écoute et le dialogue sont possibles et nous saluons cette façon de travailler dans les différentes commissions. » Une opposition qui exprime des souhaits également, notamment sur la question des aides à domicile : « C’est un métier exercé principalement par des femmes dont beaucoup sont précaires et dans des conditions de travail tout à fait indignes, notamment des amplitudes horaires de 12h mais seulement 7 h payées. Donc c’est perdant-perdant pour tout le monde y compris pour les usagers. De plus, les associations qui gèrent l’aide sociale sont confrontées à une augmentation horaire du tarif depuis le 1er octobre : « C’est une bonne chose pour cette profession difficile poursuit Christine Tellier. Le Département va bien sûr appliquer la loi mais nous aimerions qu’il fasse plus en fonction de la qualité du service rendu par les associations. Et on aimerait aussi que les dépenses sociales auprès de personnes précaires soient considérées comme un investissement à long terme » .

 Concernant la COP interne, Hugues Raimbourg (OSE-EELV)espère que « les moyens financiers seront à la hauteur des ambitions affichées ». Sur l’étude de mobilité durable, il demande de « promouvoir les déplacements autres que ceux en voiture ». Autre souhait des écologistes « l’actualisation du schéma cyclable très orienté actuellement sur le cyclotourisme en se focalisant sur les déplacements à vélo du quotidien, notamment les trajets domicile-travail.»

Par ailleurs Dominique Tripet élue PCF demande « la création d’indicateurs qui montrent combien de Loirétains n’ont pas recours au RSA. Nous demandons aussi la mise en place d’une commission dédiée à cette recherche des non-recours au droit comme il y a une commission dédiée à la fraude au RSA. Il nous semble un peu difficile que l’on fasse d’un côté la chasse à la fraude et que l’on ne fasse rien de l’autre côté, quand on sait qu’au niveau national on estime que 30% de personnes ne demandent pas le RSA ce qui est énorme, y compris pour le Loiret. Enfin nous aimerions l’automatisation d’autres droits pour les personnes bénéficiant du RSA comme l’aide pour payer la cantine scolaire.» Dans le Loiret, 17 000 personnes touchent le RSA.

Commentaires

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  1. Puisqu’il y a des réserves financières inattendues, pourquoi ne pas donner un coup de pouce aux artistes et acteurs culturels, organiser des appels à projet crédibles, par exemple ?
    Après des années à ignorer le 1% artistique au moment de la construction des collèges du Département, pourquoi ne pas envisager l’acquisition d’œuvres d’artistes vivants? Une goutte d’eau dans un budget plus riche que prévu…donner du travail aux artistes plutôt que le RSA ?
    A savoir : un certain nombre d’artistes se refusent à demander le RSA “parce ce que cela ferait mauvais effet s’ils présentaient un projet à financement public”, d’autres ont refusé de demander la prime de 1500€/Covid 19 de l’État pour les mêmes raisons…
    Un gros travail de pédagogie serait nécessaire, à relier à la “commission dédiée à cette recherche des non-recours au droit”, les croyances ont encore de beaux jours devant elles…

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