Orléans: un fabuleux violon et un piano magistral avec les Amis de l’Institut

La saison des « Amis de l’Institut » a démarré avec brio ce vendredi 15 octobre en la belle salle de l’Institut à Orléans. Et les amis étaient bien là, ravis de retrouver la tradition de musique de chambre avec les principes et objectifs poursuivis par cette jeune association.
Sur la scène, confiée à Elsa Grether, violoniste et Daniel Ben Zakoun, pianiste, la barre a vite été mise très haut. Dès les premiers accords, le public est capté par le moment d’exception qui lui est offert.

Par Anne-Cécile Chapuis

Elsa Grether au violon et Daniel Ben Zakoun au piano lors du concert du 15 octobre à l’Institut. Photo Anne-Cécile Chapuis

Un programme en parfaite harmonie avec les décors et l’acoustique de l’Institut.

Trois grandes sonates du répertoire sont à l’affiche lors de ce concert, qui débute avec Beethoven et sa sonate « le printemps ». Un vrai dialogue s’installe entre le piano et le violon, de beaux effets emplissent la salle comme des pizzicati qui sonnent comme des touches de piano, à moins que cela ne soit l’inverse…, prouesses techniques n’occultent en rien l’émotion présente et communicative.

La sonate en sol Majeur de Maurice Ravel (1875-1937) permet ensuite aux deux artistes de montrer toute leur virtuosité. De grands forte éclatants alternent avec des sons filés ou bruissements sul tasto (sur la touche, là où la corde est plus lâche) dans le premier mouvement, avant un second mouvement où le violon dépasse ses limites, offrant des sonorités inhabituelles ponctués par un piano au rythme impeccable évoquant la guitare ou le banjo. Et le dernier mouvement intitulé Mouvement perpétuel offre un fabuleux jeu d’archet dans un tempo à donner le vertige.
Du grand art.

Place est donnée ensuite à César Franck (1822-1890). Place re donnée, pourrions-nous dire quand on sait que pendant près de vingt ans, ce compositeur a fréquenté la salle de l’Institut d’Orléans en tant que pianiste accompagnateur lors des concerts du dimanche après midi.

Sa sonate en la Majeur a été écrite en hommage à Eugène Ysaÿe (1858-1937), violoniste de renom, à l’occasion de son mariage. Ses quatre mouvements s’enchaînent sur le registre de la douceur, la passion, la quiétude, et du dialogue entre les deux instrumentistes qui dégagent une parfaite complémentarité, attentifs l’un à l’autre et aux plans musicaux successifs.

Une salle bien remplie et sous le charme de la musique. Photo Anne-Cécile Chapuis

La salle ne s’y trompe pas, écoutant dans un silence total avant de se manifester par des applaudissements et clameurs enthousiastes. En phase avec le public, les deux artistes ne sont point avares de la musique qu’ils pratiquent avec un plaisir manifeste, et offrent deux bis, l’un de Ravel et l’autre du professeur de ce dernier : Gabriel Fauré.

De belles perspectives pour « les amis de l’Institut »

Thibaud Baranger, président des « amis de l’Institut » Photo Anne-Cécile Chapuis

Le président Thibaud Baranger l’a rappelé : la musique de chambre a toute sa place à l’Institut mais doit aussi aller vers les publics plus éloignés, comme les scolaires ou ceux qu’on appelle les « publics empêchés », résidant dans les structures médico sociales.

Et de rappeler le prochain concert prévu le 3 décembre, toujours à 19 heures (un horaire très judicieux qui fait partie de la « marque de fabrique » de l’association) et qui sera consacré au tango.

Encore une belle soirée en perspective, à ne pas manquer !

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