Le cycle cinéma organisé par le FRAC,(le fonds régional d’art contemporain du Centre-Val-de-Loire) au théâtre d’Orléans du 11 au 13 octobre, avait pour but de présenter, sous la forme de plusieurs films, des combats sociaux et révolutionnaires, il s’inscrit ainsi dans la continuité des récits qui traversent l’exposition Alger, archipel des libertés. Le désir de liberté est le fil conducteur qui anime cette présentation. La programmation rassemble des films engagés, avec pour but principal de faire passer des messages, en introduisant des causes politico-sociales au centre du scénario. Des personnages qui vont se battre pour défendre des causes justes, pour se défendre de l’oppression des gouvernements, et ainsi faire naître un sentiment d’espoir aux populations opprimées.
Par Antoine Lebrault
Ce mardi soir avait lieu la diffusion d’un film hispano-franco-mexicain Même la pluie ,en espagnol También la lluvia du réalisateur Iciar Bollain; Ce long métrage, sorti en 2010, met en scène un jeune réalisateur, Sebastian, et un producteur de films, Costa, venus en Bolivie, à Cochabamba, pour tourner un film sur la découverte des Antilles par Christophe Colomb et sur l’asservissement des populations indigènes.
Costa, le producteur, se félicitant d’engager un bon nombre de figurants à moindre frais , se retrouve engagé malgré lui dans une lutte sociale qui frappe la Bolivie. En effet, Daniel, l’un des figurants du long métrage est un des membres principaux du mouvement de lutte contre la privatisation de l’eau courante dans le pays.
Les scènes du film alternent entre le tournage et les insurrections du peuple bolivien dans la rue, luttant pour la juste redistribution de l’eau à travers le pays.
Même la pluie est un long métrage immersif, introduisant une comparaison évidente entre les exploitations d’hier, et d’aujourd’hui des populations d’Amérique Latine. Le film présente à l’écran deux cultures aux antipodes l’une de l’autre. Les intérêts de chacun sont bien différents, et le parallèle est tout à fait saisissant quant à la situation sociale du pays.
À cheval entre la fiction et la réalité, ce film est un message poignant car la portée historique est au centre du récit filmique: l’histoire des siècles précédents n’est que le miroir de l’actualité.i
Salué par la critique, le film sera à maintes reprises récompensé en 2010 et en 2011.
Juan Carlos Aduviri, l’acteur incarnant Daniel, sera sacré meilleur acteur au festival des Arcs en 2010.
Le réalisateur, Iciar Bollain, recevra lui le prix du jury jeune lors du même festival.
Cycle cinéma “La liberté racontée par l’écran”