[Big Mag] Le bel automne des femmes à Orléans

On ne compte plus les manifestations orléanaises qui font la part belle aux femmes en cet automne 2021. Petit tour d’horizon de celles qui ont déjà lieu, celles qui sont en cours et celles qui approchent. Colloques, festivals, expositions, livres, photos, danse, sport,  il y en a pour tous les goûts !

Par Sophie Deschamps 

Affiche Pionnières 1871-1914, exposition centre Charles Péguy. Photo Sophie Deschamps

C’est le centre Charles Péguy qui a ouvert le bal dès le 15 septembre 2021 avec son exposition Pionnières. On y découvre de beaux portraits de femmes qui ont ouvert la voie de l’émancipation féminine entre 1871 et 1914. Des dames, comme très souvent, tombées dans l’oubli. Une exposition visible jusqu’au 30 décembre 2021.

Les journées du Matrimoine du 18 et 19 septembre 2021 ont suivi avec notamment une conférence au Frac Centre Val-de-Loire. Ce lieu avait choisi pour la deuxième année de participer à cette manifestation afin « d’affirmer à nouveau son engagement contre l’invisibilité des femmes dans l’art et l’architecture ». 

Il n’a pas fallu attendre longtemps le colloque 2021 de Mix-Cité 45. L’association Femmes de lumière et de l’ombre s’est ainsi intéressée du 23 au 24 septembre 2021 aux Femmes et leur corps. Un thème si riche qu’il reviendra en seconde saison en 2022. Mais avant cela, il passera le témoin en ouverture Des Voix d’Orléans le jeudi 8 octobre 2021 à 14h15 à la médiathèque d’Orléans.

Mado Chadebec et son ouvrage Bravarde

Mado Chadebec, livre “Bravarde”.Photo Sophie Deschamps

Par ailleurs, l’illustratrice de l’affiche Les femmes et leur corps, l’orléanaise  Mado Chadebec, 26 ans, a aussi écrit un livre Bravarde (contraction de brave et bavarde) autour de quatre femmes : Camille Claudel, Cassandre de Troie, Jeanne d’Arc et Ophélie d’Hamlet :  « Je suis partie sur quatre personnages féminins qui font des monologues mais avec des connexions entre elles. Puis l’idée m’est venue, pour structurer le récit, d’utiliser quatre sculptures de Camille Claudel, Les Causeuses, La Vague, La Valse et enfin La jeune fille à la gerbe, avec un chapitre pour chacune d’elles. » Quatre femmes qui ont toutes été victimes des hommes : « Cassandre est sous la coupe d’Apollon, Ophélie est le jouet d’Hamlet, Jeanne d’Arc est abandonnée par le roi Charles VII et Camille Claudel par Rodin. Par ailleurs ce sont aussi des femmes que l’on n’a pas crues et qui l’ont payé au prix fort ! »

Bravarde de Mado Chadebec est édité à compte d’auteur mais on peut trouver l’ouvrage à la librairie Les Temps Modernes à Orléans.

Affiche Festival Réinventer son monde, Espace 108. Photo Sophie Deschamps

Il y a eu également cette première à l’espace 108, rue de Bourgogne avec le festival Réinventer son monde autour des luttes écologistes et féministes. L’occasion de se pencher sur l’écoféministe, un concept forgé en 1974 par l’intellectuelle féministe Françoise d’Eaubonne.

Une manifestation joyeuse et conviviale qui a permis de réfléchir à ces questions durant deux jours et de faire aussi de belles rencontres. Comme celle d’une bretonne, Léna Balaud, agricultrice et chercheuse indépendante en philosophie politique et co-autrice de l’ouvrage Nous ne sommes pas seuls : « Dans les mouvements de lutte écologistes ou sociales, souvent on est saisi d’une nécessité d’être ceux qui sauvent la nature. En fait le message de notre livre c’est de dire que les non-humains ne nous ont pas attendus pour résister à la destruction du monde. Donc, nous ne sommes pas seuls  pour réparer le monde et heureusement parce que seules les forêts savent récréer des forêts, seuls les sols savent recomposer du sol. Nous sommes loin d’être les meilleurs experts dans ces domaines. Notre objectif c’est de rester militants tout en décentrant l’image que nous avons de nous-mêmes en s’imaginant plus au sein d’un réseau d’acteurs qui ne sont pas tous humains. »

Nous ne sommes pas seuls, politique des soulèvements terrestres, Léna Balaud et Antoine Chopot, Anthropocène Seuil, 21,50 euros

I am Greta 

Affiche du film I am Greta. Photo Sophie Deschamps

Et puis le biopic consacré à la militante écologiste suédoise Greta Thunberg est sorti dans les salles le 29 septembre 2021 avec une avant-première au cinéma les Carmes le 24 septembre. Un long-métrage qui ravira les fans de cette jeune fille qui à 15 ans a entamé une grève du climat, toute seule à Stockholm devant le parlement suédois. Depuis elle a su entraîner des millions de personnes à ses côtés dont beaucoup de jeunes.

C’est aussi l’occasion de retrouver tous ses discours notamment celui prononcé à New-York devant l’ONU le 23 septembre 2019 où elle a prononcé avec colère la célèbre phrase : « How dare you ? » (Comment osez-vous ?) On y apprend aussi que pour respecter son engagement de ne jamais prendre l’avion, elle a effectué le voyage entre Stockholm et New-York sur un petit bateau à voiles pendant de longs jours. Une jeune fille déterminée dont la ligne de vie tient aussi dans cette déclaration : « Je n’ai pas peur d’être impopulaire, je veux la justice climatique. »

I am Greta, cinéma les Carmes Orléans, vendredi 8 octobre, 11h et dimanche 10 octobre,18h15

Le confinement du campus d’Orléans photographié

Cap à présent sur l’Université d’Orléans avec une expo photos Les étudiants en disent tant, réalisée par l’étudiante en lettres Alexiane Carré, durant le confinement. Comme elle l’explique dans un petit texte « être étudiant(e) en 2020-2021 cela signifie se lever dans un appartement étudiant, aussi modeste soit-il, se préparer brièvement et passer l’entièreté de sa journée devant un écran d’ordinateur, seul(e), sans avoir la possibilité d’entretenir un quelconque lien social avec ses camarades, ses enseignants. Être étudiant(e) en 2020-2021, cela signifie donc, être soumis(e) à une solitude constante. Et c’est ce constat qui m’a inspirée ».

Les 15 photos exposées sur de grands panneaux sont visibles sur le chemin couvert du campus près de la station de tramway Parc Floral jusqu’au 15 novembre. Vous pouvez les découvrir ici

Des femmes clowns

Visuel du spectacle de la Scène Nationale Dans la farine invisible de l’air. Photo Marc Ginot

Ce n’est pas tous les jours que l’on peut voir des femmes clowns. La Scène Nationale d’Orléans vous propose de venir en rencontrer pas moins de cinq, du 5 au 8 octobre 2021, avec Dans la farine invisible de l’air qui est un report de la saison dernière. Un spectacle de cirque à découvrir en famille et présenté comme « un choeur de clowns féminins où dont les pieds sont dans la farine et la tête dans l’air, ou peut-être l’inverse, une dinguerie poétique, qui ne fait pas abstraction du travail très concret des corps et des objets ».

 mercredi 6 octobre, 17h, jeudi 7 octobre ,19h et vendredi 8 octobre 20h30, Théâtre d’Orléans, salle Vitez. Dès 8 ans, 1h15

Deux festivals 100% femmes du 7 au 9 octobre 2021

Et comme à Orléans on ne compte pas, dès jeudi vous aurez le choix entre Les Voix d’Orléans et le Festival Femmes (et non plus jeunes gens) modernes.

Fawzia Zouari, présidente du Parlement des écrivaines francophones. Photo Sophie Deschamps

La sixième édition des Voix d’Orléans, rencontres de la francophonie donne en 2021 carte blanche au Parlement des écrivaines francophones. Deux événements en un en quelque sorte, comme l’explique William Chancerelle, maire-adjoint à la culture : « Plutôt que de ne rien faire cette année ou de le faire mal à cause des contraintes sanitaires, nous avons eu l’idée de cette carte blanche. Ces écrivaines vont ainsi partager avec le public les défis auxquels les femmes sont confrontées dans le monde. C’est aussi la volonté de donner du poids aux Voix d’Orléans après un an d’absence (la 5ème édition de 2020 sur le thème Avoir 20 ans en 2020 a dû être annulée quelques jours avant son démarrage, NDLR). Mais l’an prochain, nous reprendrons un rythme de croisière normal pour les Voix d’Orléans. En revanche pour le Parlement, c’est un peu plus à géométrie variable parce qu’il n’ a pas une forme préétablie. Par ailleurs, la volonté était aussi d’investir d’autres lieux de la ville autres que l’Hôtel Dupanloup et je précise que tout est gratuit. »

 Il est  vrai que ces 6e Voix d’Orléans vont irriguer la ville durant 3 jours avec des invitées prestigieuses telles que Fawzia Zouari, présidente de ce Parlement, les écrivaines Catherine Cusset, Leïla Slimani (en visioconférence), 
Sedef Ecer, la journaliste Frédérique Lantieri ou bien encore la chanteuse, actrice et romancière Viktor Lazlo. Côté évènements, on peut citer l’exposition Chemin de fleuve à la Médiathèque, une table ronde Le regard féminin sur les printemps arabes, le 7 octobre à 20h au FRAC Centre-Val-de-Loire ou bien encore ce qui sera sûrement le point fort de cette manifestation le spectacle théâtral Grand procès des écrivaines : les femmes qui écrivent sont-elles dangereuses ? le samedii 9 octobre à 17h30 à la cour d’appel d’Orléans ( inscription obligatoire par mail  : déca-aec@orleans-metropole.fr)

Programme complet ici

Maud Le Pladec, dans son spectacle Motocross. Photo Romain Etienne

Et un festival peut en cacher un autre puisque sur la même période le CCNO (Centre Chorégraphique National d’Orléans) propose la deuxième édition de son Festival jeunes gens modernes rebaptisé cette année Festival Femmes modernes et donc entièrement consacré à la création féminine.

Comme l’explique Maud le Pladec, directrice du CCNO dans son édito, « l’épidémie de COVID-19 continue de mettre en lumière les inégalités existantes et risque de les accentuer encore davantage.(…) Femmes Modernes donne de la visibilité à la création des artistes femmes et se concentre sur des questions féministes. Ce sont trois jours de performances, de concerts, d’expositions, de lectures et d’ateliers mettant en jeu la représentation du corps, les rapports de pouvoir, la nudité, le partage des savoirs, une invitation à la déconstruction des genres, à la sororité et aux partages d’expériences sensibles et politiques ».

Sans oublier les foulées roses, destinées à récolter des fonds pour lutter contre le cancer du sein en cet Octobre Rose. Un format inédit cette année, pandémie oblige, mêlant participation virtuelle et temps en commun. Les personnes qui s’inscrivent ont ainsi le choix entre course, marche, vélo, voire rollers. Le but lui est inchangé : réaliser un maximum de kilomètres pour un maximum de dons. Renseignements et inscriptions  sur fouleesroses.olivet.fr

Et ce n’est pas fini, avec la venue les 14 et 15 décembre 2021 à Orléans de la grande chorégraphe, danseuse et peintre et poète américaine Carolyn Carlson pour trois soirées exceptionnelles, dont une soirée de danse au Bouillon à Orléans la Source. A vos agendas !

Lire aussi : Cinq femmes clowns rendent visibles la farine de l’air

Des écrivaines francophones reviennent se ressourcer à Orléans

Commentaires

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  1. The book “Bravarde” claims that Joan of Arc was abandoned by King Charles VII, which was debunked long ago by historians such as Pierre Champion (there were at least four rescue attempts by Charles VII’s forces).

  2. Bonjour ma traduction française, la plus fidèle possible à CGesange, qu’on me pardonne si j’ai fait une coquille :
    Le livre “Bravarde” prétend que Jeanne d’Arc a été abandonnée par le roi Charles VII, ce qui a été démystifié il y a longtemps par des historiens tels que Pierre Champion (il y a eu au moins quatre tentatives de sauvetage par les forces de Charles VII).

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