Confinement, passe sanitaire, météo exécrable durant l’été : tout s’est conjugué cette année pour faire de 2021 une année noire pour le tourisme. Par-delà ces nuages noirs et malgré l’absence de clients étrangers la saison aura été au contraire excellente grâce en particulier à la clientèle française.
par Jean-Jacques Talpin
Le zoo de Beauval, plus grand site touristique de la région ©zoobeauval
Voilà une nouvelle qui devrait réjouir Éric Zemmour : les étrangers désertent la France et le « grand remplacement » est déjà intervenu… mais au bénéfice des Français et notamment des Franciliens. Tout cela porte -fort heureusement- sur la saison touristique 2021 dont le premier bilan vient d’être tiré par les responsables de la région. Ce bilan aurait pu être catastrophique pour cause de confinement entre l’automne 2020 et mai 2021 qui a vu la fermeture de la plupart des sites et des établissements de loisirs et d’hébergement. Rajouter à cela une météo capricieuse tout l’été et la mise en place du passe sanitaire que nombre de professionnels redoutaient. « Il y a eu une formidable mobilisation et une énergie folle des acteurs du tourisme qui préparaient la sortie de crise » s’est félicité le président de la région François Bonneau. Résultat : la saison entre juin et septembre aura été particulièrement bonne avec des chiffres comparables à ceux de 2019 considérée comme une année record.
Les Franciliens en force
La plupart des indicateurs sont en effet au vert : +15% de nuits réservées sur les plateformes, taux d’occupation. de 67% dans l’hôtellerie de chaîne, +6% de fréquentation dans les grands sites en août avec 23 000 visiteurs/jour et 711.000 touristes en août dans les grands sites. « Le tourisme devient un moteur de l’activité économique de la région » s’est félicité Harold Huwart, vice-président de la région, qui s’appuie à la fois sur les résultats de grands ou de petits sites Ainsi le zoo de Beauval enregistre des résultats spectaculaires avec 1,1 million d’entrées depuis le 25 mai (et 450 000 en août) soit 40% de plus qu’en 2019. C’est vrai aussi à Valençay (+10%), à Chambord mais également pour Cheverny Voyages, les Passeurs de Loire ou l’hôtel de la Tonnellerie à Tavers. Pour tous un même constat : la saison a été sauvée grâce à la clientèle française et notamment francilienne (mais aussi de la région) qui représente désormais le plus gros bataillon. Des arrivées qui compensent l‘absence des étrangers (malgré une forte hausse des Belges) et notamment la désertion du champ de bataille régional par les Britanniques. Même constat sur les difficultés de recrutement qui pénalisent toutes les activités, y compris celles qui tentent de généraliser des emplois en CDI comme à Beauval.
Le maillon faible de l’hôtellerie régionale
Autre moteur de la région : la Loire à vélo qui enregistre un record de fréquentation avec aussi 34 millions d’euros de retombées économiques. Dans ce bilan qu’elle juge plus que positif la région veut bien sûr, s’en attribuer quelques mérites avec des aides et des crédits (qui se rajoutent à ceux de l’État durant le confinement) mais aussi une vaste campagne nationale de communication. Seul point noir dans ces réjouissances : la faiblesse de l’hôtellerie régionale qui n’a pas toujours su s’adapter pour renouveler son offre ou pour investir. « Mais de nombreux investisseurs dédaignent désormais l’Ile-de-France et veulent se replier sur notre région annonce Pierre-Alain Roiron, président du Comité régional du tourisme, il y a de nombreux projets dans les cartons ce qui pourrait gommer notre faiblesse et pousser les hôteliers à investir ». Un défi que veut aussi relever la région en adoptant dans les prochains mois une nouvelle politique touristique.