Le Festival de Loire a fermé ses portes, ce 26 septembre, après cinq jours de festivité. Les engagements écologiques et sanitaires pris par Serge Grouard n’ont pas été tenus.
Par Mourad Guichard
Le Festival de Loire a localement constitué l’événement de cette rentrée 2021, incontestablement. Rendez-vous d’autant plus attendu qu’il a permis aux Orléanais, pour la première fois depuis plusieurs mois, de se retrouver autour d’un verre, d’une paella en regardant passer les bateaux, le tout, sous un ciel clément.
Côté organisation, la municipalité annonce une participation de 300.000 visiteurs, elle en espérait 650.000. L’objectif n’est clairement pas atteint. Et les promesses de Serge Grouard, pas tenues.
Un Festival « zéro plastique » ?
La promesse du « zéro plastique » n’a pas été tenue, comme nous l’avons révélé le 24 septembre. Face à cet échec, la municipalité a fait tourner des éléments de langage, et tente de faire porter la responsabilité du « presque tout plastique » à la crise sanitaire. Or, celle-ci ne date pas d’hier et lorsque Serge Grouard promet, le 15 septembre, un festival « zéro plastique », c’est bien lui qui s’engage en toute connaissance de cause.
Un Festival écologique et responsable ?
Hormis ces milliers de gobelets plastiques croisés sur le Festival, la présence de plusieurs brûleurs destinés à chauffer les terrasses d’un imposant restaurant (par beau temps) aura achevé de planter le décor. Ce Festival millésime 2021 n’a clairement rien d’écologique ou de respectueux de l’environnement. L’association « Zéro plastique » a également repéré des tiges en plastique pour ballons pourtant interdites d’usage.
« Je ne veux pas faire un cluster géant », Serge Grouard
Un cluster géant ? L’histoire nous le dira. Mais force est de constater qu’il était très facile de rentrer sur le Festival, notamment le week-end, sans le moindre passe sanitaire. Il y avait bien des tests antigéniques à l’entrée quai du Roi, mais ce sont les visiteurs eux-mêmes qui devaient se tester. « Vous pensez bien que je n’ai pas trop forcé », explique l’un d’eux. « J’ai vaguement badigeonné le haut de ma moustache et hop, quinze minutes plus tard, j’avais mon QRCode négatif alors que je ne suis même pas vacciné ». Autres moyens : déclarer, sans passe, que l’on traverse le pont sans s’arrêter sur le Festival ; ou encore plus simplement, entrer dans un bar-tabac et en sortir… côté Festival.
Une jauge de 50.000 visiteurs à l’instant T ?
C’était une demande préfectorale. Si les comptages entrées/sorties ont été respectés les premiers jours, ils ont volé en éclat le week-end venu. Dimanche, les visiteurs sortaient par des barrières de fortune sans être comptabilisés. Du coup, impossible de connaître le nombre réel de visiteurs à l’instant T. Pourtant, des portables connectés à un central étaient là pour cumuler les entrées et des portiques de comptage érigés pour les sorties. Mais ces derniers ont bizarrement été abandonnés.
Des parkings prévus pour les vélos ?
De cette dernière promesse, il vaut mieux en rire. Non seulement la municipalité n’a pas installé de parkings à vélos à proximité des entrées, mais les cyclistes ont dû se contenter de barrières posées en triangle en guise d’arceaux. On se demande si les organisateurs ont récemment chevauché une petite reine.
Photo de Une de Mourad Guichard