Nous avions parlé de leur premier cd, Serpent. Akagera, trio de jazz orléanais totalement original, vient de publier un EP de cinq pistes que l’on peut trouver sur toutes les plates formes, Curfew Session. Et il sera en concert pendant le Festival de Loire.
Par Bernard Cassat
Akagera au studio de l’Ermitage à Paris le 5 décembre 2019. Capture d’écran film Studio Ermitage.
Ces cinq pistes, en fait quatre plus une, ont été enregistrées pendant les périodes de couvre-feu de l’hiver 2021. Cet EP n’existe pour l’instant qu’en numérique. Dans Goodbye Pork Pie Hat, thème de Charlie Mingus devenu quasi un standard, le vibraphoniste Benoît Lavollée installe le thème clairement, la batterie de David Georgelet reprend et développe le rythme, le trombone de Stéphane Montigny impose la mélodie. Ça gonfle, ça se complique, ça résonne. Le trio se balade dans ce thème avec une aisance et un plaisir intense. Chaque instrument prend sa part du festin tout en respectant Mingus. Du grand Akagera.
Sancocho et Phénomène sont des compositions du trio. Batterie très dansante dans le premier, en duo avec un vibraphone coquin qui ouvre l’espace au trombone. Le trio en grande forme chaloupe sur ce thème joyeux et entraînant. Une relecture de Sancocho par le percussionniste colombien Cenen Hurtado complète cet EP.
Phénomène, plus grave autant dans le rythme que dans les sons du trombone basse, construit un moment de musique plein d’images et de rêves. Le son du vibraphone, en lui même, évoque facilement la féerie et l’enfance. On est en plein dedans.
Lonnie’s Lament, thème de Coltrane, inspire au trio un moment plus réflexif. Cette adaptation du quartet à un trio d’instruments complètement différents, très belle recherche en soi, retrouve l’inventivité originelle.
Ce brillant trio continue son travail rigoureux et créatif.
Akagera
Curfew Session
Stéphane Montigny, trombone
David Georgelet, batterie
Benoît Lavollée, vibraphone
vendredi 24 septembre 2021 18h30
Scène de la cale sud
quai des augustins, Orléans