Une pétition pour une Assemblée Régionale Citoyenne

Christelle de Crémiers et Jérémy Clément poursuivent leur action, déjà engagée lors des dernières élections régionales où ils ont obtenu 4,07% des voix au premier tour, pour lancer une initiative de démocratie participative. L’objectif est de créer une instance -complémentaire et non alternative- à l’assemblée régionale qui serait chargée de réconcilier les citoyens avec la politique. Une pétition en ligne est lancée depuis le 10 septembre à l’adresse de François Bonneau.

Propos recueillis par Jean-Jacques Talpin

Christelle de Crémiers et Jérémy Clément ont construit une liste 100 % citoyenne sociale et écologique. Jean-Luc Vezon

Après avoir été éliminé au premier tour des élections régionales, pourquoi lancer cette initiative ?

Christelle de Crémiers et Jérémy Clément : L’initiative est lancée par l’Association Les Bâtisseurs de l’Assemblée Régionale Citoyenne (ARC). Nous poursuivons notre action publique pour l’écologie. Si nous avions été élus ce serait plus simple aujourd’hui car il faut des élus pour faire avancer la démocratie et réconcilier les citoyens et la politique. La démocratie représentative est en crise, on l’a vu avec le taux d’abstention record lors des dernières élections mais aussi avec le rejet du monde politique et des partis, les manifestations des gilets jaunes ou contre le passe sanitaire. Voter tous les six ans pour une équipe, c’est bien, mais c’est largement insuffisant.

C’est une assemblée concurrente à l’actuelle assemblée pourtant légitimée par les élections ?

C. De C. et J.C. : Non ce n’est pas du tout concurrent mais complémentaire. D’ailleurs les élus régionaux pourront y participer. L’action régionale doit intégrer une dimension participative pour et avec les citoyens, tout au long du mandat pour une co-construction citoyenne des grandes orientations régionales. C’est la condition nécessaire pour répondre aux crises sociale et écologique qui s’installent année après année. Ce n’est pas acte de défiance vis-à-vis de François Bonneau qui a conscience de la crise démocratique. C’est au contraire une plus-value pour les élus.

Quelles seraient les missions de cette ARC ?

C. De C. et J.C. : Plusieurs missions sont avancées : identifier les attentes et élaborer des propositions, contrôler et qualifier le travail des élus, appeler des réponses aux crises démocratique, sociale et écologique, exercer un contre-pouvoir citoyen. L’ARC pourra ainsi être un support pour l’organisation de Référendums d’Initiative Citoyenne sur des enjeux de compétence régionale. L’ARC aura aussi un rôle à jouer dans le rapport de force entre l’État et la Région pour représenter l’intérêt des citoyens dans des grands projets comme les transports, la transition écologique, l’agriculture, etc.

« L’ARC ne remet pas en cause le modèle représentatif. Nous ne voulons ni remplacer l’assemblée régionale, ni le Ceser mais amener les citoyens à la politique, ce qui n’enlève rien à la légitimité des élus. »

C’est une démarche électorale ?

C. De C. et J.C. : Pas du tout, aucune visée électorale ni à court terme pour les présidentielles ni plus tard. L’ARC était au cœur de notre programme lors des élections, on poursuit donc ce travail. L’ARC ne remet pas en cause le modèle représentatif. Nous ne voulons ni remplacer l’assemblée régionale, ni le Ceser mais amener les citoyens à la politique, ce qui n’enlève rien à la légitimité des élus.

Quelle ambition en termes de signatures ?

C. De C. et J.C. : La pétition a été lancée le 10 septembre. On vise 2000 signatures dans la région et autant à l’extérieur en s’appuyant sur des réseaux associatifs, citoyens ou gilets jaunes bien structurés qui vont relayer l’initiative. Nous sommes regardés partout en France car ce genre d’initiatives va se multiplier.

Comment allez-vous vous mobiliser ?

C. De C. et J.C. : Nous allons travailler en groupes de travail thématiques en présentiel ou en distanciel grâce à un outil numérique en open source. Nous allons nous caler sur les compétences régionales et sur le calendrier de la Région afin d’être opérationnel dès le début de 2022 pour les grands débats régionaux comme le développement économique

C’est une démarche calée sur celles des gilets jaunes ?

C. De C. et J.C. : On a pris de la hauteur face à ce mouvement avec une initiative sans radicalité ni violence, ce n’est pas une révolution mais une évolution. Il faut pacifier le pays, apporter de vraies réponses citoyennes. Aujourd’hui les élus proposent souvent de la consultation ou de la concertation qui se résume par « cause toujours tu m’intéresses ». Nous, nous proposons un partage du pouvoir que tout le monde propose pendant les campagnes électorales avant de l’oublier après les scrutins. Notre souhait est que les élus s’emparent de nos projets.

Commentaires

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  1. Il y a encore 3 mois Christelle de Crémiers était Vice présidente de la région et elle ose dire ça : “Aujourd’hui les élus proposent souvent de la consultation ou de la concertation qui se résume par « cause toujours tu m’intéresses”. Alors je pense qu’elle partage son expérience. Et que cette pétition n’est autre qu’une consultation ou une concertation qui doit sans doute se résumer à : cause toujours tu m’intéresses.

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