On dit que le château de Bouges est inspiré du Petit Trianon. Le village de Bouges, lui, ne s’est pas inspiré de Versailles. Dans l’Indre, à l’inverse des Yvelines, on fait du deux en un. Si on descend du train à Versailles-Château ou à Versailles-Chantier, là on s’arrête au même endroit : Bouges-château et Bouges-chantier, c’est tout pareil.
Sous un emballage façon Cristo, se cache le château@Fabrice Simoes
« De vieilles pierres chargées d’histoire ». Un château, construit au milieu du XVIIIe siècle, même s’il ressemble au Petit Trianon, cela reste un château. Et le coup des vieilles pierres chargées d’Histoire, c’est valable pour tous les guides touristiques, dans tous les offices de tourisme. Des fois, on est déçu par la visite du castel. Des fois, pas. A Bouges, en Indre intérieure ou au cœur de l’Indre, on optera pour la deuxième version…
Pour commencer, vous pouvez oublier le sandwich jambon-beurre fondu, la salade, certes préparée avec amour, mais qui n’aura de niçoise que le nom, et la pêche plate qui vous met du jus plein votre chemise quand vous croquez dedans. A Bouges, on n’aura pas besoin de pique-niquer, sur un plaid, au milieu des fourmis ! De l’autre côté des grilles castrales se trouve un restaurant très correct. Vous ne pouvez pas vous trompez, y en a qu’un. Sans tâche sur le plastron, à moins d’être très maladroit, on visite quand même plus à l’aise !
Bouges-jardin
De prime abord, dans un emballage façon Cristo, mais beaucoup moins bien vendu par la télé et un chouilla plus cheap, le château de Bouges peut surprendre. Sur les quatre faces, les échafaudages recouverts de bâches masquent vitres et pierres de tuffeau. Visitable ou pas visitable, telle est la question. Finalement c‘est jardins, oui, parc, non, écuries oui et château, un petit bout mais pas tout. Visite réduite , tarif d’entrée réduit à la caisse aussi.
Comme un petit musée de la sellerie@Fabrice Simoes
« Au cœur de la Champagne berrichonne, goûtez au charme du château de Bouges et de son atmosphère raffinée du XVIIIe siècle. Après avoir longé l’allée cavalière de 2km plantée de platanes et de marronniers bicentenaires, le visiteur accède au château et à son parc paysager. Jardin à la française dessiné par les Duchêne et jardin bouquetier. Superficie domaine 85ha et jardins 1ha sur un sol limono-sableux » Ça c’est la version Parcs et jardin de la région centre-Val de Loire. C’est vrai qu’au bout de la trouée cavalière on se retrouve devant les grilles pour laisser son véhicule. C’est aussi vrai pour le jardin bouquetier. De l’autre coté des écuries, où l’on découvre une série d’équipages hippomobiles et des effets de sellerie, se déclinent de multiples couleurs de dahlias. On cherche, pas le noir pourtant.
Pas de dahlias noir mais des rangs de dahlias rose@Fabrice Simoes
Au long des allées, s’offrent au regard des roses aux noms célèbres. Il faudra bien, un jour, expliquer quel est le rapport entre le patronyme et la rose. C’est la couleur qui compte ou bien ? Ici on a l’orangée Quincy Jones, la jaune au cœur rouge Jean-Piat, la blanche et rose Isabelle-Autissier, et là l’Arlequin, au dégradé de rouge et de blanc. Un petit peu de forêt vierge dans une serre aussi. Et puis un banc, ici et là, pour faire une pause avant de rejoindre la cour intérieure et poursuivre la visite du château.
Bouges-chantier ou Bouges-château
« Notre château, il s’est construit à partir de 1754 … dans le style néo-classique à l’Italienne. C’est pas une copie du Petit Trianon. C’est une inspiration ! Avec not’chafaudage, on voit pas très bien ce que ça donne». Une petite pointe charmante d’accent polonais, rafraîchissant et bien moins guindé que de l’appris par cœur, débute la visite de château pas comme les autres ! Visite du château que nenni. Visite du chantier du château plutôt. Dans les pas d’Anna, notre guide, et à son écoute, on peu comprendre à demi-mot que, obtenir une subvention auprès de leur ministère de tutelle, ce n’est pas la partie la plus visible du boulot pour les responsables de la gestion des monuments nationaux. Certainement pas la plus facile non plus. Cela tient du parcours du combattant. Alors, Roselyne, si tu nous lis … ou quelqu’un de la Culture.
Et d’expliquer que « le chafaudage il aurait dû tourner autour du bâtiment », face après face ou Face to face, comme dans une chanson de Siouxsie And The Banshees. La Covid est passée par-là. Pour la distanciation, tous les côtés sont donc traités simultanément, mais par des corps de métier différents. De cette manière, le chantier n’a pas connu d’arrêt, ou si peu. De comprendre aussi que le parc sera accessible au printemps prochain, quand les arbres morts auront été abattus. Et de franchir quatre marches pour entrer dans le château entre deux panneaux de bois. De découvrir que le vert des portes est un spécial « Vert de gris château de Bouges », que les bouquets sont créés sur place, avec les fleurs du jardin d’à côté. Enfin, de comprendre que, un château, ce n’est pas que des pierres mais des gens qui les font vivre ou revivre, avec des outils. Avec des mots et des histoires aussi. On en oublie d’autant plus facilement les petits problèmes de conjugue ou de vocabule. On peut sourire intérieurement. Par contre, on ne se moque pas…
Essayez juste de dire stawianie rusztowania, pour voir !
Fabrice Simoes
Château à Bouges-le-Château
15 Rue du Château, 36110 Bouges-le-Château
http://www.chateau-bouges.fr/
Des explosions de couleurs sous des lustres en cristal de Baccara@Fabrice Simoes
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