Pourquoi partir loin durant l’été alors que le département du Loiret nous propose de belles balades à vélo au fil de l’eau. Démonstration avec un itinéraire de 50 km de Briare à Saint-Benoît-sur-Loire. Au programme : des escales nature et patrimoniales incontournables.
Une agréable balade à vélo électrique dans le Loiret, ici devant la ville de Gien, photo Sophie Deschamps
Notre département ne manque pas de charme ! Ses reliefs doux sont autant d’incitations à des balades à pied, à vélo (électrique, c’est encore mieux ! ) ou à bateau pour découvrir ses richesses, parfois cachées. En selle donc pour une belle promenade de 50 km qui débute à Briare !
Briare et son pont-canal unique au monde
Et ça commence très fort puisque outre son musée d’émaux et de mosaïques réputé et son joli petit port de plaisance, cette petite commune est mondialement connue pour son pont-canal qui enjambe la Loire sur 662 mètres. Mais contrairement à ce qui est souvent annoncé, ce n’est pas Gustave Eiffel qui l’a construit. On lui doit seulement les piles du pont. Toutefois, le fruit ne tombe jamais très loin de l’arbre puisque la structure métallique de l’ouvrage (construit de 1890 et 1896) est l’oeuvre de deux ex-ingénieurs des ateliers Eiffel, Daydé et Pillé.
Le pont-canal de Briare, unique au monde, photo SD
Le Pont-Canal de Briare vu d’en bas, photo SD
Le prestigieux pont-canal de Briare long de 662 mètres, photo SD
La vie de château à Saint-Brisson sur Loire
Une fois passé le pont-canal à pied ou mieux en bateau-mouche, il est temps d’enfourcher son vélo et de gagner la commune de Saint-Brisson sur Loire dont le château situé en hauteur a fait la réputation. Nous sommes accueillis à l’entrée par le maître des lieux Lancelot Guyot, fier de nous faire découvrir cette demeure visible de la Loire. “Le château date du 11ème siècle. Il a été réaménagé au fil du temps mais son visage actuel a été donné au 13ème siècle.” Un château que Lancelot Guyot améliore au fil des ans mais la pandémie a joué les trouble-fêtes : “On avait un plan de toitures sur fin 2021 mais ce sera plutôt en 2022. On est autonomes financièrement. Nos ressources ce sont les recettes des visiteurs du château. Pour les sensibiliser, on leur explique qu’une entrée finance quatre ardoises !”
Le château de Saint-Brisson-sur-Loire
Les catapultes et machines de guerre du château, photo SD
Lancelot Guyot, fier de faire découvrir son château, photo SD
Outre un beau parc ombragé les visiteurs peuvent pénétrer dans le château et y découvrir “la grande salle, les cuisines et même les chambres de bonnes qui ont beaucoup du succès ! Il est entièrement meublé et chaque année j’essaie de racheter un petit peu de mobilier. L’idée, c’est que les gens ressentent le côté chaleureux de la maison et comment elle fonctionnait. Il y a aussi tout une série de portraits de famille lié à l’histoire du lieu qui sont très beaux !
En revanche les catapultes et les machines de guerre qui ont fait un temps la renommée du château et la joie des enfants ne sont plus actionnées aujourd’hui mais elles sont toujours visibles dans les douves sèches du château. Mais il est temps de reprendre nos guidons pour atteindre la prochaine étape : Gien.
Gien et son musée-château
Après avoir serpenté sur des petits chemins et admiré le paysage, nous voici à nouveau en bord de Loire à l’approche de Gien, par la rive gauche avec son magnifique château construit dès 1482 à la demande d’Anne de Beaujeu, alors régente de France. Une ville qui a souffert de la guerre dès 1940 comme nous l’explique Lydia Zatela, responsable adjointe du château-musée de Gien : ” Une partie du château a pris feu durant les bombardements entre le 15 et le 18 juin 1940 et c’est un orage providentiel qui a éteint l’incendie. C’est pour cela que le bâtiment est resté quasiment intact. Du coup on a pu y installer temporairement des administrations et un hôpital de campagne. Il y a même eux des naissances, qui nous sont confirmées par des visiteurs de passage au musée. »
Gien et son célèbre château-musée vus depuis la rive gauche de la Loire, photo Sophie Deschamps
Racheté au 19ème par le département du Loiret, il devient musée de la chasse en 1952. Puis en 2017, il est transformé en un musée moderne dédié à la chasse, la nature et l’histoire en Val de Loire, qui attire petits et grands.
Étape obligée à Saint-Gondon
Mais la faim commence à se faire sentir. Heureusement, quelques coups de pédale suffisent pour se retrouver à Saint-Gondon. Un charmant village bichonné par ses habitants et traversé par la Quiaulne. Bref l’endroit idéal pour se restaurer à l’ombre tout en écoutant Les Vents de Galerne, un groupe de musiciens qui nous ont régalé de leurs chants de mariniers de Loire.
Le prieuré de Saint-Gondon, photo Sophie Deschamps
La Quiaulne traverse en cascadant Saint-Gondon, photo SD
Les Vents de Galerne font revivre les chants de mariniers d’antan, photo SD
Nouvelle passerelle cycliste à Sully-sur-Loire
Après ce sympathique intermède, la balade reprend en direction de Sully-sur-Loire entre le ruban scintillant de la Loire et les champs de tournesol. Arrivés sur place, une halte s’impose au château-fort de Sully qui cet été encore propose de nombreuses animations pour se divertir en famille. Mais ce qui nous intéresse en tant que cyclistes, c’est l’ancienne viaduc ferroviaire qui reliait Sully à Saint-Père sur Loire. Celui-ci a en effet été reconverti entre avril 2019 et mai 2020 en passerelle cyclable sécurisée par le Département qui y a investi 2 millions d’euros. Mais le succès est là avec déjà 150.000 passages de vélos en 15 mois !
L’ancien viaduc ferroviaire Sully-Saint Père transformé en passerelle cycliste en 2020, photo SD
L’incontournable abbaye de Fleury
Une fois franchi le fleuve royal, cap sur la dernière étape de la promenade, et non la moindre puisqu’il s’agit de rallier à présent Saint-Benoît-sur-Loire. Une ville chère au coeur de Max Jacob avec son impressionnante abbaye de Fleury. Afin de mieux comprendre et découvrir ce monument exceptionnel, un espace interactif Le Belvédère a ouvert ses portes fin 2019, avec en sus une terrasse qui offre une vue imprenable sur le bâtiment.
L’abbaye de Fleury, photo SD
L’abbaye de Fleury vue depuis le Belvédère, photo SD
Maquette de l’abbaye de Fleury visible au Belvédère, photo SD
Le Loiret offre de nombreuses autres possibilités de promenades à bicyclette avec depuis début 2020, une offre de près de 230 km de véloroutes dont 160 km sur La Loire à Vélo et près de 75 km sur la Scandibérique, le long des canaux du Loing et de Briare. Une ambition touristique forte du Département autour du projet Loiret au fil de l’eau avec 850.000 euros votés en 2021 en faveur des véloroutes.
Enfin les vélos électriques utilisés durant cette balade proviennent de VELO VAL DE LOIRE.