Retro: Réduire ses déchets, une urgence planétaire

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Date initiale de publication 26 novembre 2020

Cette fin d’année est riche en campagnes de sensibilisation de toutes sortes, à l’instar de la semaine européenne de la réduction des déchets du 21 au 29 novembre 2020. Une urgence comprise et appliquée par de plus en plus de personnes comme la famille Benlarbi à Saint-Jean-de-Braye, dans le Loiret, qui nous donne ses astuces au quotidien pour alléger sa poubelle.

Nathalie, Selma et Abdelkader Benlarbi, une famille engagée dans le zéro déchet à Saint-Jean-de-Braye (Loiret) avec ses bocaux en verre, ses sacs en tissu et…ses gâteaux faits maison ©SD

« Faisons vite, ça déborde ! », « Si tu tries, t’as tout compris », les slogans ne manquent pas en cette semaine européenne de la réduction des déchets (21-29 novembre) pour nous inciter à faire baisser  le volume de nos poubelles en triant nos déchets et on en comprend très vite la nécessité quand on regarde le tableau de la durée de vie des objets jetés dans la nature (1 à 2 ans pour un simple mégot de cigarette, 200 à 500 ans pour une canette et 450 ans pour un sac plastique ou une couche jetable…). Et la pandémie n’arrange rien avec les masques jetables mais pas par terre (bientôt 135 euros d’amende) et les déchets hospitaliers qui explosent.

Une période particulière certes mais qui n’empêche pas les particuliers de faire de gros efforts, à l’instar de la famille Benlarbi de Saint Jean de Braye, dans le Loiret, qui s’est lancée il y a déjà plusieurs années.  Nathalie, 57 ans, la “locomotive” de ce chargement : « Mon mari et moi venons chacun d’une famille nombreuse dans laquelle jeter et gaspiller était impensable. Et puis mon éducation campagnarde ne m’a jamais incitée à être dans la surconsommation. De plus, j’étais déjà un peu dans le zéro déchet sans le savoir en refusant notamment les sacs plastique dans les supermarchés avant leur interdiction (depuis le 1er janvier 2017, NDLR) avec mes sacs en tissu et mes bocaux en verre ! » 

Nathalie utilise une éponge tawashi et une brosse pour sa vaisselle © SD

L’influence du livre de Béa Johnson Zéro déchet

Comme souvent, c’est la lecture d’un livre qui a été l’élément déclencheur de l’urgence à agir et d’aller plus loin : « Une nièce m’a prêté il y a 5 ans le livre de Béa Johnson Zéro déchet, 100 astuces pour alléger sa vie. C’est un vrai mode d’emploi pour s’engager dans la démarche zéro déchet. Du coup, j’ai ouvert ma poubelle et j’ai regardé ce qu’il y avait dedans, car c’est un indicateur fort de notre façon de consommer. Un autre déclic a été de voir le mauvais état des mers et des océans, avec la pollution du plastique, mais aussi d’apprendre que dans les déchets des plages on trouvait une énorme proportion de coton-tiges (car rejetés à l’entrée des stations d’épuration au même titre que les préservatifs, les serviettes hygiéniques ou les applicateurs de tampons. Les cotons-tiges sont toutefois interdits depuis le 1er janvier 2020 NDLR). » 

Une avancée progressive vers le zéro déchet 

Les Benlarbi progressent ainsi peu à peu vers le zéro déchet mais « c’est impossible de passer du jour au lendemain au zéro déchet », insiste Nathalie qui croit plus à l’exemplarité qu’aux injonctions tout en pointant aussi des difficultés : « Même si j’ai réussi à désencombrer quelques placards, il faudrait maintenant le faire pièce par pièce. Mais je ne suis pas seule dans cette maison et parfois j’ai l’impression de désencombrer d’un côté alors que ça se remplit ailleurs, parce qu’Abdelkader (il est sculpteur NDLR) a besoin de beaucoup de matériaux à disposition. Mais moi aussi il y a des choses auxquelles je suis attachée. »

Afin de dépasser ces obstacles, la famille a adhéré à un groupe Facebook zéro déchet : « En plus de créer des liens et de s’encourager, on fait aussi du troc entre nous, sans argent. On a ainsi échangé notre grand congélateur contre un petit après le départ de nos deux fils aînés. En plus, on a gagné de la place et on consomme moins d’énergie ».

Selma et son bocal d’huile de coco qui lui sert pour… presque tout © SD

La démarche zéro déchet, une évidence pour certains jeunes

Selma, 19 ans, est très engagée elle aussi dans le zéro déchet : « J’achète des vêtements d’occasion sur internet. » Elle apprécie aussi d’accompagner sa mère au marché. Toutes les deux ont d’ailleurs totalement délaissé les grandes surfaces. D’autant que Nathalie est adhérente de la Coopérette à Saint-Jean-de-Braye, premier supermarché coopératif de l’Orléanais : « Du coup souligne Selma, le temps que l’on ne passe plus  dans les magasins est consacré à cuisiner de bonnes choses à la maison ». Elle a aussi acheté des culottes menstruelles quand elle a lu qu’une femme dépense en moyenne 23500 euros dans sa vie pour les serviettes et les tampons et « encore on ne compte pas la contraception », précise la jeune femme. 

Les bons plans zéro déchet des Benlarbi 

Et quand on leur demande de nous donner leurs astuces zéro déchet, les exemples fusent : utiliser un sac en tissu pour ramener le pain, limiter son nombre de vêtements, recoudre ses chaussettes, abandonner le shampoing et le gel douche pour un savon, utiliser un “coupe-chou” au lieu d’un rasoir jetable et des brosses à dents en bois, de marque française, récupérer l’eau froide avant d’obtenir l’eau chaude pour arroser le jardin, remplacer tous les produits ménagers par du bicarbonate de soude, du vinaigre blanc et du savon noir. Parce qu’au final estiment les Benlarbi « le meilleur déchet c’est celui qui n’existe pas ». 

Sophie Deschamps 

                      10 gestes simples pour réduire nos déchets :

  1. Utiliser des sacs réutilisables et des cabas
  2. Privilégier des emballages écologiques recyclables
  3. Acheter en vrac et à la coupe
  4. Eviter le gaspillage alimentaire en faisant une liste de courses et en cuisinant les restes
  5. Utiliser une tasse au bureau et une gourde en promenade
  6. Coller un autocollant Stop pub sur sa boîte à lettres
  7. Faire son compost et récupérer l’eau de pluie pour arroser le jardin
  8. Donner ou vendre au lieu de jeter
  9. Limiter les impressions papier 
  10. Préférer les piles rechargeables 

Commentaires

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  1. C’est parfait , c’est très bien, mais pour ces personnes qui font l’effort et qui sont responsables ; il y en a 100 fois plus qui jettent des ordures sur les trottoirs (masques, canettes, cartons de packs, papiers, bouteilles plastiques, mégots, merdes et pissent de cet animal merveilleux ayant maîtres irresponsables, etc).
    Finalement, ça devient une déchetterie (exemple avenue de Munster et alentours !)
    Et sur un parking ou parfois même sur le trottoir , il y a ceux qui laissent tourner leurs diesels à l’arrêt, à 30° (il y a 3 jours, mon voisin unijambiste, en fauteuil roulant a protesté après une automobiliste sur le trottoir, il s’est fait envoyer c…. !) ?
    Où est la police, il n’y a pas que la rue de la République pour patrouiller (rue de la République qui par ailleurs est sale, urine des chiens et des adultes la nuit, mais aussi autour des marchands de glace, etc).
    Cette rue est très sale, pas glorieux pour l’équipe de Serge Grouard !
    Ca mériterait pour ces pollueurs une unité de quelques patrouilleurs à vélo et comme la propreté viendra par la contrainte, 135 € pour jets d’ordures et voitures qui tournent inutilement et j’en passe !
    Les ASVP font du chiffre avec de la non-pollution mais avec un chronomètre dans la poche, alors pourquoi attendre pour faire du chiffre avec les pollueurs (les 3/4 clientèle différente) ; pas d’inquiétude, le profil de ces pollueurs ne sont pas des électeurs potentiels !
    Municipalité avec un maire de droite dure, bof ! disons municipalité laxiste sur la propreté, le premier geste écologique c’est de garder ses ordures et de les mettre dans les endroits dédiés, ils sont où les cheffes et chefs de quartiers (on ne vous voit plus, la Covid à bon dos ; alors Madame Parayre nous attendons votre visite même en plein vent !).
    Il existe des policiers municipaux à vélos qui se “balladent” mais ils jettent un coup d’oeil global et passent sur beaucoup de pollution et sur certaines voitures en stationnement interdit, parfois une opération “coup de poings”, mais non c’est chaque jour mes petits gars et dames !
    Je me suis risqué entre deux doigts à ramasser une enveloppe sur un trottoir, il y avait le nom et l’adresse, désolé il faut être impitoyable, on verbalise à outrance c’est la solution (l’ère de la prévention est terminée, chacun sait ce qu’il a à faire) !
    Autrement à quoi servent les gestes vertueux de la famille de votre article ?

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