CDN Orléans, “RUINE” nous touche comme une flèche en plein cœur

 

Ici le jeune acteur, musicien, danseur, également issu du monde du cirque Ha Kyoon Lee va expérimenter devant nos yeux son auto portrait.  Bien que l’artiste aux multiples facettes souligne lui-même que son désir n’est pas de faire un spectacle autobiographique mais de s’en saisir comme un point de départ vers la réflexion. C’est un défi gagné car sa performance impressionnante autant physique qu’artistique, nous pousse sans cesse à remettre en question les préjugés que la société nous donne comme acquis. Guidé tout le long du spectacle en tirant à l’arc sur une carapace de tortue… Chaque flèche lui émet un message existentiel qui sera ensuite illustré par le jeune homme via de différents tableaux,  impressionnants de force et de beauté et qui laisseront le spectateur ébahi. Ses performances (musique, danse, acrobatie…) cherchent toutes à lui (nous ?) donner une réponse. Avec un humour très proche de l’absurde Ha Kyoon Lee mène sa propre quête vers le bonheur, inlassablement… “Essaye encore” est le leitmotive de cette soif de sens identitaire.

Cette œuvre scénique peut déranger également le spectateur et c’est très bien ! A l’entrée les hôtesses nous offrent gentiment des boules Quies… En effet les parties musicales envoient des basses et soulèvent le cœur. La musique de l’artiste est proche des musiques électroniques qu’on peut entendre dans les boites de nuit, d’ailleurs il utilise le matériel d’un DJ avec aisance. Mais c’est agréable car le rythme entraînant nous emmène dans une sorte de transe pendant que Ha Kyoon Lee est dans sa transe identitaire. Elle nous rapproche de lui. Cette atmosphère, ajoutée à des exploits physiques à la limite du danger donne cette impression de chaos intérieur. Jusqu’où l’homme ira-t-il pour trouver un apaisement ? Ses états sont limites… Et il repousse sans cesse celles qui lui sont propres.