C’est en évoquant la joie de jouer, en adressant ses remerciements aux candidats et à leurs professeurs ainsi qu’au conservatoire d’Orléans, à Françoise Thinat et aux bénévoles de l’association, qu‘Isabella Vasilotta, directrice artistique du Concours International de piano d’Orléans Junior a ouvert, ce dimanche matin, salle de l’Institut, la matinée de concert accompagnant la proclamation du palmarès d’une neuvième édition passionnante.
Les jeunes lauréats ensoleillés à l’Institut.
Photos: Patrick Nachbaur
Un récital empli de sens et de délices
Lors d’une exceptionnelle Matinée du piano se sont ainsi succédés six jeunes candidats dont Raphaël Cai (dix ans), interprétant deux jolies pièces d’André Jolivet, Berceuse dans un hamac et Danse Roumaine. Ce jeune interprète chinois, brillera également dans Belvédère, l’un des pièces d’Atelier D’Escher, œuvre imposée, commande du concours à Mikel Urquiza. Ce jeune artiste, conjuguant comme les autres candidats plaisir d’interpréter et modestie, vigueur et délicatesse, se montre un véritable passe-muraille de la partition, la traversant pour aller en déceler tous les secrets et en révéler la lumière. Il est unanimement applaudi. Très belle interprétation est encore celle de Main qui dessine la main, nouveau mouvement d’une douceur percussive de l’œuvre de Mikel Urquiza donné par Mathys Simon.
Claviers de haut vol et engagement
L’une des belles surprises de ce dimanche matin, est celle de pouvoir écouter les membres du jury interpréter à quatre mains deux nouvelles compositions de Mikel Urquiza expressément créées pour l’occasion.
Délicieuse d’intensité est ainsi la pièce Mer phosphorescente donnée par Aline Piboule et Maroussia Gentet. Ponctuant cette belle matinée de récitals, Aline Piboule donne notamment deux pièces de Louis Aubert dont les climats sont d’une douceur tellurique et les emportements du cœur émouvants. Très applaudie est encore, avant les Sonatines de Charles Koechlin emplies d’une allégresse légère, caressante et sonore, données par Philippe Hattat, les Ecrits sur l’eau, de Madeleine Isaksson. A l’Institut, ils sont offerts par Maroussia Gentet. Ici se jouent inspiration et respiration, silence suspendu et flux cristallin. Voici une saisissante et gracieuse, intérieure évocation du mouvement de l’onde et de ses densités.
Jean-Dominique Burtin.
A noter que toutes les interventions ont été enregistrées et filmées. Elles sont à découvrir sur la chaine You Tube d’Orléans Concours International . En savoir plus : www.oci-piano.com
Le Palmarès
Niveau intermédiaire
Premier Prix : Raphaël Cai (Chine)
Deuxième Prix : Yvan Marquant (France)
Troisième Prix : Taran Knutson (Etats-Unis)
Niveau Avancé
Premier Prix : Deva Mira Sperandio (Espagne)
Deuxième Prix : Mathys Simon (France)
Troisième Prix : Vivian Wang (Etats-Unis)
Prix pour la meilleure interprétation de l’œuvre imposée
Mathys Simon (France) et Deva Mira Sperandio (Espagne) – (ex-aequo)
Prix pour la meilleure interprétation de l’œuvre imposée
Niveau intermédiaire : Raphaël Cai (Chine)
Prix d’improvisation – Rotary Orléans
Niveau intermédiaire : Alicia Quelin (France)
Niveau avancé : Fionn Knutson (Etats-Unis)
Prix André Jolivet
Niveau intermédiaire : Raphaël Cai (Chine)
Raphaël Cai, si inspiré.
Subtil et joli passage de témoin à Paris
Si les jeunes pianistes de Brin d’Herbe 2021 sont ce dimanche à l’honneur, les lauréats de l’épreuve 2019 le seront également car le Concours International de piano d’Orléans, dont l’administratrice est à présent Adeline Delterme, organise le 6 juillet, au Théâtre des Bouffes du Nord, à Paris, un concert où ils ouvriront la journée avec le Quatuor et la création mondiale de Inner Landscapes, œuvre pour quatuor à cordes et piano écrit par Christian Mason à l’occasion du dernier concours.
A la suite de cette prestation, les trois finalistes du 14e Concours international de piano d’Orléans, Dmitry Batalov, Chae-Um Kim, Mikhail Bouzine, interpréteront, quant à eux, des œuvres des XXe et XXIe siècles et, notamment, la commande passée à Pascal Dusapin, Piano works no. 3, Black Letters.
Isabella Vasilotta et Mikel Urquiza Photos: Patrick Nachbaur