Capitale Européenne de la culture 2028 : Bourges tente le coup

À la fin de l’année dernière, la ville de Bourges avait candidaté pour devenir capitale française de la culture. C’était un premier pas vers une autre candidature, celle de Capitale européenne de la culture avait précisé Yannick Bedin, l’adjoint en charge de la culture. À la sortie du printemps de Bourges, le maire de Bourges, Yann Galut, a frappé les trois coups pour ce deuxième acte.

Le Printemps de Bourges est une porte d’entrée pour la candidature mais s’intègre à un projet plus complet. Photo Fabrice Simoes

Tandis que les dernières notes du Printemps de Bourges-Crédit Mutuel de la renaissance de la culture allaient s’envoler, les élus Berruyers ont lancé leur campagne pour le titre de Capitale européenne de la culture. Premières stratégies, premières pistes pour des actions ciblées, tous les différents axes de travail qui doivent mener au dépôt du dossier de candidature, en 2022, et à la désignation, en 2023, ont été présentés en marge du festival berruyer.

Si Bourges cherchait une légitimité à prendre ses marques pour cette tentative européenne, la réception, pour chaque printemps, du-de le-la ministre de la Culture en ses murs et l’accueil, cette année, un an après Avignon, des états généraux des festivals, au-delà même du seul Printemps de Bourges, seraient déjà de bons arguments. Ils ne sont pas les seuls selon Yann Galut qui affirme que « ce ne sera pas une candidature d’un seul segment de la culture. Nous avons des lignes très fortes avec ce lancement au sein du Printemps de Bourges. Ce n’est pas anodin certes. Mais l’objectif est de mettre l’artiste, l’auteur, au cœur de notre candidature… » Sur la toile, un Manifeste a également été mis en ligne, à l’attention de tous les potentiels soutiens institutionnels, culturels, économiques et de tous les citoyens.

Le patrimoine historique de la ville participe d’une démarche culturelle globale. Photo Fabrice Simoes

Un label créé en 1995 par Mélina Mercouri

Le label Capitale européenne de la culture a été initié, en 1995, par l’actrice, alors ministre de la Culture grecque, Mélina Mercouri. Athènes est devenue en 1997 la première « Ville européenne de la culture » avant que le label devienne celui de « Capitale européenne de la culture ». Il est décerné par la Commission européenne et doit « mettre en valeur la diversité de la richesse culturelle en Europe et les liens qui nous unissent en tant qu’Européens ». Depuis, plus de 60 villes ont été labellisées mais seulement quatre villes françaises ont reçu ce titre. Chaque année, deux villes dans deux États différents de l’Union sont désignées. En 2028, une ville tchèque et une ville française seront désignées.

Saint-Denis, Nice, Tours, Rouen, Clermont-Ferrand et Reims se sont d’ores et déjà engagés dans le processus. Plusieurs autres villes françaises devraient se mettre sur les rangs comme Amiens et l’agglomération Lens-Liévin. Bourges possède des atouts au-delà de son patrimoine historique et naturel. En prenant pour axe majeur la transdisciplinarité et le renforcement des liens entre la culture et ses publics, pour en faire une « une cité ouverte, innovante, qui rend la culture accessible à tou.te.s, et qui s’inscrit dans les enjeux écologiques de son époque ».

Une cité des artistes et des auteurs

La friche culturelle de l’Antre peaux accueille expositions et concert. Photo Fabrice Simoes

Même si Bourges est classée ville d’Art et d’Histoire, ce n’est pas tant ce qui existe qui prime mais la capacité à intégrer l’existant dans un projet complet qui prédominera dans les choix du jury. L’ouverture prochaine de la nouvelle maison de la Culture entre dans ce schéma culturel à entrées multiples, tout comme l’Antre-peaux, tout comme la déambulation des Nuits lumière, tout comme la présence de l’une des six École Nationale Supérieure d’Art, tout comme le projet d’une maison du Printemps de Bourges ouverte à l’année et tournée vers le milieu scolaire. Les élus berruyers assument une ambition qui « est de construire une candidature, certes dans une dimension écologique et environnementale, mais surtout de créer à Bourges une cité des artistes et des auteurs. Ce serait une terre d’accueil pour toutes les disciplines… »

L’entrée murée de la maison de Culture inaugurée par André Malraux est devenu un support pour des graphistes de talent invités par l’association Le Mur. Photo Fabrice Simoes

La volonté est d’articuler le dossier autour de plusieurs axes : rayonner et attirer, relier et décloisonner, réveiller et révéler. Le chantier est d’envergure et de long terme. Pour le mener à bien, les partenaires des différents échelons territoriaux, Agglomération Bourges Plus, Conseil Départemental du Cher, Région Centre-Val de Loire devraient être des bases solides. Pour cette candidature il est envisagé l’interrogation des habitants du territoire, à l’échelle de l’intercommunalité.
En attendant il est possible de soutenir la candidature berruyère sur la page internet . « Un Manifeste à signer, pour donner de la voix à cette candidature ! » explique-t-on du côté d l’hôtel de ville de Bourges.

Fabrice Simoes

Commentaires

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  1. Je ne suis suis pas jaloux de Bourges, mais bien triste que notre cité d’Orléans, notre “Orléans-Métropôle” ne lève pas le petit doigt pour tenter de rivaliser avec sa cousine du Cher…Pourquoi Orléans est devenue parent pauvre de la Culture en Région Centre? Pourquoi l’ambition de Serge Grouard n’intègre cette dimension qui manque à notre ville ?
    Comme dit précédemment dans vos colonnes, exit les Vinaigreries, la Cité de la Musique, le festival de Jazz, l’Astrolabe “nouveau”…On a le droit d’être de droite ET cultivé, compétent en Défense Nationale ET soutenir la Culture de sa ville, sa réputation, son éclectisme… Orléans “Ville d’Art et d’histoire”… mais où est donc… passé l’art ? Malraux n’était pas de GAUCHE, que diable! Quel enseignement ce phare du gaullisme a-t-il laissé dans la mémoire de notre édile, censé en être héritier…?
    Ce n’est pas à coup de “choses en volumes inoxydables”, répandues dans la ville, qui n’ont que le nom de “sculpture” qu’on fait une politique culturelle…qui oublie l’art et ses acteurs…
    Pourquoi se forcer à se tromper, on l’a vu avec Carré à la fidélité douteuse, et Fillon, chut ce fut une erreur… Pourquoi se forcer à se tromper en refusant d’écouter les propositions des adversaires politiques, qui ne sont pas forcément “inentendables” parce qu’elles viennent du camp d’en face???
    Composer n’est pas trahir…Ce qui est sûr c’est qu’Orléans n’est pas prête à concourir pour une place digne d’une Ville de Culture…et c’est bien triste !

  2. Notre belle cathédrale n est plus mise en valeur avec l éclairage et les nuits lumières..depuis cette année…alors remettez la en valeur ?on fait plein de projets pour Cujas ..je pense vraiment que celui qui a pris la décision fait une grosse erreur ..

  3. “Pourquoi Orléans est devenue parent pauvre de la Culture en Région Centre?” : ce qui est excessif est insignifiant … Autre hypothèse : vous avez la vue basse.

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