Lundi dernier le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, surpris du non-envoi à de nombreux électeurs des professions de foi des candidats du premier tour aux élections régionales et départementales disait tout faire pour que le second tour ne soit pas victime de ce désagrément. Promis, les professions de foi seraient dans les boites aux lettres en temps et en heure.
Aussi, quelle ne fut pas la surprise de nombreux électeurs de Loir et Cher de trouver dans leur courrier non pas les professions de foi des candidats et les listes du deuxième tour mais celles du premier. Depuis plus rien. Or la loi veut qu’un bulletin du premier tour glissé dans l’urne au deuxième tour soit déclaré nul. Il est vrai que beaucoup d’électeurs se saisissent des bulletins en arrivant dans le bureau de vote mais d’autres moins nombreux préparent leur vote chez eux avant de se déplacer. Interpelés par leurs concitoyens plusieurs maires ont informé la préfecture de Blois de ce nouvel empêchement.
La Préfète de Région en colère
Qu’à cela ne tienne le préfet de Loir-et-Cher a trouvé la solution. Hier matin, samedi, il a adressé une circulaire à tous les maires de son département leur intimant pour les régionales d’accepter les bulletins du premier tour pour les listes LR, RN et Modem mais pas ceux du candidat PS, François Bonneau, président sortant parce qu’il a fusionné sa liste avec celle de Charles Fournier. Un traitement pour les uns et pas pour l’autre. Plusieurs maires s’en sont émus et l’affaire est remontée jusqu’à la préfète de Région qui en fut très surprise et en colère samedi soir.
Heureusement cette circulaire ne concerne que le Loir-et-Cher et non les autres départements de la Région. Il n’en reste pas moins que cette nullité sélective risque d’entacher le résultat d’un vote dont l’issue est incertaine et semble-t-il assez serrée.
Alertés par plusieurs élus régionaux, Matignon s’est dit très surpris et les services du ministres de l’Intérieur ennuyés. Il est des initiatives dont la Macronie préférerait ne pas avoir à traiter, ce qui risque d’arriver lundi matin.
Gérard Poitou et Françoise Cariès