Seulement deuxième avec 22,24% des voix lors du premier tour des élections régionales en Centre-Val de Loire, la tête de liste du Rassemblement National, Aleksandar Nikolic, était déçu ce dimanche soir au conseil régional à Orléans.
C’est la surprise de ce premier tour. Annoncé gagnant avec un score avoisinant les 30% selon les divers sondages, le chef de file du Rassemblement National Aleksandar Nikolic était plus que déçu. Deuxième à l’issue du premier tour des élections régionales avec 22,24% (126 487 voix), il est battu par le président sortant socialiste François Bonneau qui récolte 24,81% des suffrages exprimés (141 134 voix). Forcément, de passage au conseil régional de la Région à Orléans (Loiret), Aleksandar Nikolic se montrait déçu et frustré par le fort taux d’abstention (66,74%). « Mon score est secondaire ce soir, assurait-il alors qu’il était au coude-à-coude avec la liste de François Bonneau lors du dépouillement. Mais on doit surtout se dire qu’il y a une crise de la démocratie et c’est plus inquiétant que de voir si on est en tête ou juste derrière. »
Aleksandar Nikolic devant le conseil régional à Orléans (Loiret). Photo Elodie Cerqueira
Pourtant, en début de soirée, le membre du parti de Marine Le Pen pouvait avoir le sourire. À près de la moitié du dépouillement (45,90% précisément), il était alors largement en tête avec 26,05%, devançant François Bonneau (21,81%). C’est finalement l’arrivée des résultats des grandes villes qui fermaient leurs bureaux de vote plus tard qui ont renversé la tendance progressivement au fil des heures. Finalement, c’est bien le socialiste, candidat à sa réélection, qui vire en tête en ce premier tour. Aleksandar Nikolic n’a pas voulu commenter son score inférieur à celui du Front National au premier tour en 2015 (Philipe Loiseau était alors arrivé en tête avec 30,48%), préférant se focaliser sur l’abstention. « Il va falloir se remettre en question pour remobiliser les électeurs, indique-t-il. L’Etat doit se poser des questions aussi. Le meilleur moyen est de montrer que quand on dirige une collectivité les choses peuvent changer et que la vie des gens peut être améliorée. Je pense que c’est ce qu’on fait dans toutes les communes qu’on dirige. Force est de constater qu’en tout cas, les choses ne changent pas et les gens se disent que voter n’est pas très important et préfèrent se mobiliser que pour les grandes échéances comme la présidentielle ou les Européennes, des scrutins nationaux. Il faut tirer les conclusions d’un tel échec démocratique. »
Delphine Toujas
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