A l’issue du premier tour des élections départementale et territoriales le département de l’Indre est dans une logique de continuité démocratique. La Droite devrait sans trop de souci, dans le sud de la région, conserver une large majorité à l’assemblée départementale. Par contre, au Nord, dans le Cher, tout peut encore basculer au deuxième tour.
Même si leurs composantes sont assez similaires, les deux départements du Berry votent généralement de manière assez différente. On a une nouvelle fois pu le vérifier lors de ce premier tour des élections départementales où le Bas-Berry Indrien devrait rester ancré fortement dans une Droite classique tandis que le Haut-Berry n’a pas encore fait son choix.
L’Indre à l’aise Droite
Le département de l’Indre n’a jamais fait figure de territoire ancré à gauche. C’est tout le contraire. Le premier tour d’élection de ce dimanche en a apporté une preuve supplémentaire, les Indriens sont gens de stabilité politique. L’abstention record, 38,20 % des 110 233 inscrits, soit 42 112 votants, même en dessous du résultat national n’a en rien modifié l’équilibre départemental. L’assemblée du Berry Sud conduite jusqu’alors par Serge Descout, qui ne se représentait pas, devrait donc être dirigée par l’actuel maire de Déols, Marc Feuret. Ce dernier, en duo avec Florence Petitpez a réalisé, sur le canton de Châteauroux 1, un 54,56 % qui est simplement le double du score obtenu par le RN (22,84%) et l’union de la Gauche (22,60%). D’ailleurs, globalement, avec 30,15 % des suffrages divers Droite, 9,94 % union de droite, 4,52 % LR qui représentent les binômes de la majorité départementale, l’option est d’ores et déjà prise pour un renouvellement dans la continuité.
Pour la Gauche, les fiefs habituels maintiennent toujours leur présence comme à Argenton-sur-Creuse où le ballottage semble assez favorable à François Avisseau et Anne-Claude Moisan-Lefevre. Ils sont proches des 45 % et passe le 1er tour en tête devant le binôme Divers Droite Alain Bossard – Laurence Rolland (32,65%). Cependant, au regard de résultats de cette nuit, il va être compliqué, voir impossible, pour la Gauche de faire mieux que les 6 sièges de la précédente mandature.
La Cher hésite encore …
Malgré l’analyse à chaud de l’actuel président du département du Cher, Michel Autissier, qui expliquait ce dimanche soir qu’il ne « manquait plus que deux sièges pour conserver la majorité à la Droite », le Cher peut encore basculer au deuxième tour.
Certes, son binôme de la précédente mandature, Anne Cassier, associée cette fois à David Dallois, a remporté l’élection sur le canton d’Aubigny-sur-Nère avec un score flatteur de 73,38 % ( soit au-delà des 25 % des inscrits pour être élu) lors d’un duel avec le RN, mais la tendance n’est pas aussi nette au niveau départemental.
D’une part, le binôme LR Véronique Fenoll-Jacques Fleury, l’un et l’autre potentiel futur président du département, fort de ses 60,61 % a marqué son territoire de Bourges IV. Le deuxième tour ne devrait pas leur causer trop de problème. D’autre part, dans l’opposition, c’est un peu la même situation pour le maire de Bourges, conseiller sortant, Yan Gallut, en compagnie de Sabrina Robinson, qui fait mieux encore avec 61,62 % sur Bourges I.
Sur les deux cantons du Vierzonnais, on attendait de voir comment allait se comporter le RN dans un secteur où le parti extrémiste fait généralement de bons scores, et combien obtiendraient les candidats de Centre-Droit en lice sur ce secteur. C’est un peu une surprise mais, dans ces cantons, les duos divers Droite soutenus par la député Modem Nadya Essayan ne passent même pas le cut avec moins de 20 % chacun… Par contre, avec 26 et 25 % sur Vierzon I et Vierzon II, les binômes parrainés par Marine Lepen pourront être opposés aux binômes du Parti Communiste, Mélanie Chauvet-Franck Michoux et Delphine Piétu-Jean-Pierre Charles, respectivement à 45,26 % et 54,79 % .
Fabrice Simoes