Quelques deux cents personnes se sont retrouvées sous les parasols ce dimanche après-midi 13 juin au Campo-Santo pour le meeting orléanais de Charles Fournier, leader de la liste régionale Un Nouveau Souffle, pour une écologie sociale et solidaire.
Ambiance estivale ce 13 juin 2021 au Campo-Santo pour le meeting de Charles Fournier © SD
Après des mois de confinements et de couvre-feux, les meetings politiques sont bien sûr l’occasion pour les militants et sympathisants de se retrouver “en vrai”. Celui de Charles Fournier (Un Nouveau Souffle, pour une écologie sociale et solidaire) n’a pas fait exception avec en bonus du soleil et des transats qui lui ont donné un avant-goût de vacances. Sur la pelouse, environ 200 personnes, dont quelques jeunes. Et sous les arcades, des stands : de la France Insoumise (l’un des partis de la liste), du journal Fakir créé par le député insoumis François Ruffin, de L214 , des Monnaies Locales de notre région et enfin de Justine Davasse, orléanaise autrice du Guide des mouvements zéro.
Sur l’estrade, les discours des co-listiers du Loiret et des partis présents sur la liste étaient bien sûr sérieux et même un rien solennel notamment pour dénoncer la montée du Rassemblement National (toutefois la marche pour les libertés et contre les idées d’extrême-droite n’a rassemblé que 250 personnes ce samedi 12 juin à Orléans). Pas d’invité vedette, mais tout de même la venue de Claire Lejeune, ancienne co-secrétaire des Jeunes Écologistes et Aurélien Lecoq, orateur national de la France Insoumise, sans oublier l’annonce du soutien de l’acteur Bruno Solo.
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Charles Fournier, tête de de liste “Un Nouveau Souffle” a pris la parole en fin de meeting au Campo-Santo © Gérard Poitou
Trois questions à Charles Fournier
Les déclarations “divinatoires” de Jean-Luc Mélenchon, c’est une épine dans le pied pour vous, même s’il n’est pas sur vos affiches de campagne?
Charles Fournier : Vous aurez remarqué qu’il y a une ambiance un peu “écolo-bashing”, donnée à Paris par les phrases des uns et des autres. L’un des points importants de notre accord avec la France Insoumise, c’est qu’on est là pour parler de la région, et ça se passe très bien, on forme une vraie équipe. Donc on se protège les uns les autres de la petite musique nationale mais aussi des sondages. On met beaucoup de distance avec ça.
Comment expliquez-vous que les crises sanitaire et climatique que nous traversons ne profitent pas vraiment aux écologistes ? Par exemple peu de jeunes sont présents à ce meeting…
C.F. : La grande difficulté pour les jeunes, c’est que certains viennent de vivre une année de calvaire dans leurs études. Ils en sortent à peine. Les lycéens sont encore en train de finir leur bac, pour ceux qui votent et donc ils ne sont pas mobilisés, ça c’est sûr ! C’est le risque et donc nous mettons le paquet sur la génération climat. On a néanmoins des candidats jeunes sur notre liste, dont certains ont à peine 18 ans. Plus largement quand on sort d’une crise comme celle-là, évidemment que c’est difficile d’aller mobiliser les gens. Ils ont un sentiment d’insécurité concernant leur santé, donc voter pour le sortant, c’est éventuellement rassurant comme voter pour la droite classique avec un modèle d’hier qu’on ramène aujourd’hui. Donc, moi le message que j’envoie c’est que le vote utile pour l’avenir c’est le vote écologiste parce que c’est la possibilité de penser un monde autrement.
On annonce justement une forte abstention qui pourrait atteindre 70 %, ça vous inquiète ?
C.F. : C’est le sujet. Toutes les conditions n’ont pas été réunies pour en faire un scrutin d’importance. Il fallait doubler les moyens d’information des citoyens. Il fallait envoyer deux fois les professions de foi aux Français au lieu d’une. On est à une semaine du premier tour et il y a des gens qui n’ont toujours rien reçu ! Pour moi, c’est un scandale. On aurait dû avoir des spots télévisuels des candidats, on aurait dû donner les moyens de compenser la difficulté d’être en Covid et d’avoir été confinés. J’ai écrit une lettre à la préfète (du Centre Val de Loire, Régine Engström depuis février 2021, NDLR) dans ce sens et je n’ai même pas eu de réponse ! Je le regrette beaucoup parce que l’on se donne beaucoup de mal, un an de boulot, une construction collective et on a l’impression que ce n’est pas ça finalement qui compte. Que c’est plutôt l’arrivée d’un ministre deux mois avant qui va créer le ton de la campagne. Je trouve que c’est une drôle d’ambiance. Mais nous sommes très heureux de ce que l’on vit, que l’on gagne ou pas, et nous ne sommes pas à l’abri d’une bonne surprise le soir du premier tour !
Sophie Deschamps
A noter le grand meeting de clôture d’Un Nouveau Souffle ce mercredi 16 juin à Tours, à 19h devant la mairie en présence notamment d’Éric Piolle, maire de Grenoble et d’Éric Coquerel, député LFI.