Afin d’apporter un soutien à Aleksandar Nikolic, son candidat aux régionales, Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, est venue visiter le château de Villandry, en Indre-et-Loire, et les vignes de Christophe Guestault, viticulteur et colistier, le 10 juin dernier. Une sortie bucolique, aux relents de présidentielle, plutôt que d’échéances régionales.
Le ciel, le soleil et Marine Le Pen ont donné rendez-vous à la presse le 10 juin dernier au château de Villandry, en Indre-et-Loire. La présidente du Rassemblement national est venue apporter son soutien à Alexsandar Nikolic, tête de liste aux régionales. Tous deux ont été accueillis par Henri Carvallo, directeur du remarquable château.
« La semaine dernière, j’ai reçu un candidat du parti socialiste qui se présente aux départementales, ainsi qu’un candidat divers droite. Aujourd’hui, c’est le Rassemblement national, s’est justifié Henri Carvallo. Je ne fais aucune distinction entre ces partis, ce qui m’importe, c’est que chacun puisse venir à Villandry et j’accueille volontiers tous les candidats qui s’inscrivent dans un processus démocratique (…). Villandry est apolitique, je ne soutiens aucun parti mais je soutiens le processus électoral qui vise à élire nos représentants et nos élus locaux », a poursuivi le directeur, avant de faire visiter son château et ses jardins.
La conférence de presse qui s’ensuit est l’occasion pour Aleksandar Nikolic de rappeler qu’il se considère comme « la seule alternance possible à 23 ans de gouvernance de gauche, avec un espoir de changement sur l’emploi, la sécurité ou la santé ». Il se félicite également de la présence de Marine Le Pen et de son soutien : « Elle apporte une dynamique nationale qui la portera, je l’espère, à la victoire l’année prochaine mais qui nous porte dans beaucoup de régions. »
Tous deux abordent ainsi de grands thèmes généraux qui sont autant d’occasions de dénoncer le gouvernement en place, une préparation à la future présidentielle plutôt qu’aux régionales, en somme. Ainsi, Marine Le Pen se réjouit-elle du programme de sa jeune recrue : « Un programme (…) dont vous avez souvent entendu parler, puisque ce sera celui de la présidentielle, à savoir la protection, la projection, la transmission. »
Mais si on l’interroge sur le positionnement à l’extrême droite de son parti, elle s’insurge et dénonce « l’utilisation d’un terme péjoratif dont le but est de nuire ». Une position largement soutenue par ses adhérents et militants. Ceux présents lors de la seconde partie de l’après-midi qui s’est déroulée à une quarantaine de kilomètres de là, à Saint-Martin-le-Beau, dans les vignes du colistier Christophe Guestault.
« On affilie l’extrême droite à beaucoup de choses et à rien du tout », nous répond François Ducamp, jeune directeur de campagne par ailleurs colistier d’Aleksandar Nikolic mais aussi candidat aux départementales sur le canton de Tours 4. Et lorsque Magcentre lui demande si La France Insoumise (LFI) est d’extrême gauche, il répond : « Effectivement, on peut dire que LFI c’est l’extrême gauche ». La balle au centre ?
Quant à Christophe Guestault, il ne s’embarrasse pas de ces navigations politiques d’un extrême à l’autre, il souhaite « défendre le monde agricole ». Ce qui lui plaît chez Aleksandar Nikolic ? « Tout ! » Et d’ajouter qu’il est « très fier » de la venue de Marine Le Pen sur ses terres. Le viticulteur voue une admiration sans faille à la patronne de l’ex-Front national : « Elle a changé ! Elle n’a pas les mêmes discours. J’ai vraiment confiance en elle. »
Parce que l’apéro-presse prévu s’est déroulé sans la presse, éconduite par le service de sécurité de la présidente du Rassemblement national, cette dernière n’aura pas réagi à cette déclaration enflammée.
Elodie Cerqueira
Lire aussi : Régionales : Les jeux ne sont pas faits !