C’est avec fermeté que Nicolas Forissier, tête de liste LR aux régionales, a présenté son programme, mercredi 26 mai 2021, à Orléans. Tout en dénonçant la « politique démagogique » du président sortant, François Bonneau, il promet, lui, de mettre le paquet sur tous les sujets, du fonctionnement du Conseil Régional à la sécurité ou à l’économie.
« On met le paquet sur les grands sujets qui concernent nos concitoyens ! » Sans détour, Nicolas Forissier, député de l’Indre et tête de liste LR aux régionales, entouré de ses deux colistières et de ses quatre colistiers, a présenté son programme, ce mercredi 26 mai 2021, dans les locaux de l’hôtel l’Abeille, à Orléans. Compétences de la région ou pas, il compte être sur tous les fronts. Il promet de renverser la table et de changer le fonctionnement du Conseil régional et au passage démonte le bilan du président socialiste sortant, François Bonneau.
Ainsi, l’équipe LR souhaite changer de méthode de gouvernance : « Nous allons créer des maisons régionales largement ouvertes. Je souhaite que les élus soient de véritables députés de leur territoire. Qu’ils aillent en permanence sur le terrain, dans les entreprises, dans les communes, dans les exploitations, qu’ils prennent un pouvoir d’initiative et de contrôle au sein du fonctionnement du Conseil régional de façon à suivre les dossiers et les faire avancer. »
« Aujourd’hui, le Conseil régional et les départements se regardent en chien de faïence »,
Nicolas Forissier, tête de liste LR aux régionales 2021.
Et d’annoncer la création d’un G7 (la région et ses six départements) afin de s’inscrire dans « une logique de partenariat avec les collectivités (…). Un G7 qui devra exister en permanence et qui devra se réunir autant que de besoin. »
Martelant la table du bout des doigts, Nicolas Forissier veut manifestement inspirer autorité et sévérité. Le ton est à l’avenant : « Aujourd’hui, le Conseil régional et les départements se regardent en chien de faïence. Les projets État/région se sont réalisés dans l’entre soi et aucun projet porté par les départements n’a été retenu, ils [les présidents de départements, NDLR] me l’ont tous dit ». Il gronde ainsi après une région « à bout de souffle », « une belle endormie », qu’il estime hors-sol, « quasiment dernière sur tous les sujets quand elle n’est pas la dernière ». Les jalons de la discorde sont posés.
Parmi ses priorités, Nicolas Forissier insiste sur la sécurité. Et que personne ne s’avise à lui opposer que la sécurité n’est pas une compétence de la région, il s’en défend : « C’est faux : quand on a une compétence sur les lycées, on sécurise les lycées ; quand on a une compétence sur les transports, on sécurise les transports. »
« Dans la région Centre-Val de Loire, plus que dans les autres régions, c’est le sujet qui arrive en tête les études d’Opinionway », s’afflige même le député. Après vérification, selon l’étude Opinionway publiée en mai et fournie par les propres services du candidat, la sécurité est effectivement l’enjeu principal dans la plupart des 12 régions mais le Centre-Val de Loire est la région où les habitants s’en préoccupent le moins !
Et puisque, selon lui, « rien n’a été fait par le Conseil régional en matière de sécurité depuis 23 ans », Nicolas Forissier prévoit de sécuriser l’entrée des lycées par un portique et l’installation de vidéosurveillance aux abords des établissements. Citant et saluant au passage les faits d’armes de ses amis LR : Valérie Pécresse (présidente sortante d’Île-de-France), Laurent Wauquiez (candidat Auvergne-Rhône-Alpes), Xavier Bertrand (candidat Hauts-de-France) ou encore Hervé Morin (président sortant Normandie). Assurant qu’avec eux « il va prendre des mesures extrêmement concrètes, ce qui n’a jamais été fait ! » Répétant avec insistance que « sans sécurité il n’y a ni liberté, ni développement économique ».
Quant aux transports, la sécurité sera là encore renforcée, en partenariat avec les collectivités, avec notamment l’installation de caméras dans les cars scolaires. Mais pas seulement. Outre des « équipements de vidéoprotection et de sécurité étendus aux collectivités locales, massivement », Nicolas Forissier entend confier le maintien de l’ordre régional au Général Lizurey, ancien directeur général de la gendarmerie nationale. Il nommera cet adjoint au maire de Chartres vice-président de la Région en charge de la sécurité.
Et on (re)met le paquet !
Concernant le développement économique, l’emploi, le pouvoir d’achat, le développement des territoires, Nicolas Forissier l’assène de nouveau : « On va mettre le paquet ! » Il promet « de l’argent là où la région n’a jamais mis un centime : routes, aéroports, équipements stratégiques pour le développement de nos territoires ». D’ailleurs, Nicolas Forissier, énervé, met aussi le paquet sur la critique du président sortant qu’il accuse d’« inactivisme » et de mener « une politique de la com’ ».
Pour le tourisme, ce sera un fonds d’investissement d’environ 60 millions d’euros. Pour la santé, le soutien aux maisons de santé sera maintenu et « on mettra le paquet pour accueillir de médecins mais pas forcément pour faire croire qu’on va les salarier ; le problème n’est pas de les salarier mais de les recruter ! ». Concernant la vie associative : « Il faut qu’on mette le paquet dans l’accompagnement pour que les associations puissent repartir avec la prise en charge de 50% de l’adhésion et ré-adhésion de l’année 2021. »
Enfin, lorsqu’il évoque la stratégie politique, Nicolas Forissier est toujours aussi ferme : « Je ne me laisserai pas grignoter par les deux bouts ; nous ne sommes pas dans une logique de fusion, notre liste ne bougera pas. » Mettre le paquet n’étant pas compatible avec la demi-mesure, le candidat se présente finalement en « seul rempart effectif, compétent » face au RN ou au rassemblement de la gauche : « Eux, c’est No Future pour la région ! »
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Elodie Cerqueira