Dans la poursuite de sa chasse anti-gaspi, la Région Centre Val-de-Loire a signé en septembre 2020 un contrat éCOEPI avec Engie Solutions afin de faire baisser la facture de chauffage de 62 lycées de la région.
François Bonneau entouré de trois responsables d’Engie Solutions ont présenté éCOEPI à la Région le 25 mai 2021 ©SD
L’ambition du dispositif éCOEPI est grande puisque son objectif est de faire baisser la facture énergétique de 62 lycées de la Région de 30% d’ici 2022 (par rapport à 2019) avec 32 millions d’euros mis sur la table par le Conseil régional, puis de 40% d’ici 2030 avec un contrat global de 100 millions d’euros sur 15 ans avec à la clé une baisse espérée de 35% des émissions de CO2. L’objectif est aussi financier puisqu’il s’agit pour la collectivité d’économiser 2,4 millions d’euros par an pour chauffer ces lycées, dont le bâti lui appartient.
Pour cause de pandémie, ce dispositif signé le 16 septembre 2020 a été officiellement présenté à la presse ce 25 mai en présence de François Bonneau ( qui avait repris sa casquette de président et non de candidat) et de responsables d’Engie Solutions, le fournisseur d’énergie partenaire de l’opération. On notera toutefois l’absence de Charles Fournier, 3ème vice-président de la Région chargé de la transition écologique qui on le sait présente sa propre liste au premier tour des Régionales. La Région entend ainsi se mettre en conformité avec les objectifs de la loi de transition énergétique pour la croissance verte du 17 août 2015 : « Nous voulons le meilleur rapport possible entre l’euro investi et le kilowattheure (kWh) produit », a précisé François Bonneau.
Des économies d’énergie depuis 2010
Mais la Région avait commencé bien avant sa course aux économies d’énergie avec en 2010 la signature d’un premier contrat de Contrat de Performance Energétique concernant 19 lycées de la Région tout en entamant parallèlement un ambitieux programme d’isolation et d’efficacité énergétique de 15 millions d’euros par an pour les autres lycées, avec des économies d’énergie estimées à 15%.
Pour cela, 7 lycées de la Région ont été raccordés à des chaudières biomasse en 6 ans. Par ailleurs, des panneaux solaires photovoltaïques en autoconsommation ont été installés sur 20 lycées. Ce qui n’empêche pas les initiatives citoyennes. Citons notamment celle de l’association Energie Citoyenne en Touraine dont le premier projet a été d’installer en 2017 des panneaux photovoltaïques sur le toit du lycée Vaucanson en Indre et Loire, près de Chinon.
Le lycée Jean Zay d’Orléans est concerné par éCOEPI ©SD
Un dispositif global
On l’aura compris, avec éCOEPI, la Région veut passer à la vitesse supérieure en impliquant les 62 lycées restants. Avec l’interdiction d’installer de nouvelles chaudières à fioul dès le 1er janvier 2022, la collectivité va en profiter pour remplacer celles des lycées par des chaudières à bois, biomasse ou biogaz. Des travaux qui ont débuté en octobre 2020 et vont se poursuivre jusqu’en septembre 2022 avec également l’isolation thermique de 35000 m2 et la pose de 25000 vannes thermostatiques, un programme de maintenance ainsi qu’un pilotage informatique centralisé pour une gestion fine des températures selon l’occupation des locaux et la météo du moment . Et ça marche puisque la saison de chauffage 2020-2021 a déjà permis une économie de 10% sur la facture de chauffage de certains lycées. Une économie «qui n’est pas seulement le fait d’ une moindre présence des lycéens, puisque dans le même temps il a fallu suivre le protocole sanitaire en aérant les salles de cours à chaque interclasse », a tenu à préciser Nicolas Delubac, responsable d’équipe d’exploitation Engie Solutions.
Par ailleurs, l’originalité du contrat est aussi de profiter de ces travaux pour sensibiliser aux questions énergétiques et environnementales les 45 000 lycéens ( et leurs parents à travers eux) mais aussi les 5 000 membres du personnel de ces établissements scolaires, histoire de faire passer le message que les économies d’énergie nous concernent tous.
Le FRAC aussi concerné
Enfin, ce défi s’adresse aussi aux locaux orléanais du FRAC (Fonds Régional d’Art Contemporain) propriété de la Région, avec un double enjeu : faire des économies de chauffage dans le hall moderne des Turbulences mais aussi dans les bâtiments anciens des ex subsistances militaires avec le même objectif de -40% de baisse sur la facture à l’horizon 2030. A suivre.
Sophie Deschamps