Lors du très violent conseil municipal de ce jeudi 20 mai à Orléans, l’élue communiste Dominique Tripet devait lire un texte en hommage à Michel Ricoud, son ami et colistier disparu il y a tout juste un an. Dans sa fureur liée aux affaires qui touchent la majorité municipale, Serge Grouard l’en aura empêchée. Magcentre publie, avec son accord, l’intégralité de son intervention.
Dominique Tripet, conseillère municipale PCF d’Orléans / @Mourad Guichard
Monsieur le Maire,
Mes Chèr.e.s Collègues,
C’est avec beaucoup d’émotion que je m’adresse à vous ce soir, en ce début de conseil municipal. J’aurais pu, comme mon camarade Dominique Lebrun ou encore comme mon collègue et ami Jean-Philippe Grand, Président de notre groupe RCGE, vous interpeller via une lettre à son sujet, et vous demander une nouvelle fois de bien vouloir maintenant étudier au plus près la possibilité d’un lieu, rue, place à son nom.
Voilà une année maintenant qu’il nous a quitté, une année où l’émotion est toujours présente et où son absence hante nombre d’entre nous.
Personnellement, quand je franchis le seuil de cette salle, j’ai toujours l’impression qu’il va arriver, pressé, comme à son habitude, et va venir nous saluer de sa voix particulière et sans pareil, éraillée, volontiers taquine, ou alors sérieuse et à l’écoute, mais toujours empreinte de bienveillance, d’attention et de sollicitude.
Vous le savez, Michel RICOUD a été conseiller municipal par 3 fois, conseiller départemental, y représentant mon parti, le Parti Communiste Français, engagé aussi pour le droit au logement et par conséquent, s’est tout naturellement retrouvé Président de la CNL, Confédération National du Logement. A cela il ne faut pas oublier son engagement syndical sans faille au sein des chèques postaux à La Source. Plus de 40 années d’engagement au service des autres, avant tout. Et je crois que ce que nous avons porté tous deux lors du dernier mandat , à savoir « l’Humain d’abord » n’a jamais été un vain mot ou un slogan de campagne, mais très profondément, très sincèrement une manière d’être et de faire de la politique.
Pour ma part c’était mon 1er mandat, et je dois avouer que cela a été un honneur et un privilège de siéger à ses côtés. Que j’ai apprécié sa totale confiance accordée dès le début, me laissant ma liberté militante de ton, de parole, ne s’accordant aucun droit de regard sur mes écrits, mes dires etc… Madame Sauvegrain au soir de son décès m’a envoyé un petit mot en me disant que ce jour-là, j’avais perdu mon alter ego. Je ne sais si elle s’était aperçue combien c’était juste et pertinent. Et combien il allait, comme à bien d’autres, me manquer.
La Source, donc, La Source, son autre chez lui. Et il fallait vraiment être à ses côtés pour se rendre compte de ce que cela signifiait vraiment. Pas un pas sans être interpellé, salué, pas un pas sans une poignée de main, des remerciements, des sourires, et aussi évidemment des demandes de RDV…
Michel RICOUD, indissociable de son quartier de la Source.
Pour celles et ceux qui ont participé à l’hommage qui lui a été rendu lors du passage de son convoi funèbre l’année passée, il ne faisait aucun doute que Michel devait avoir un hommage plus important, plus marqué par notre municipalité.
Bien sûr, la situation sanitaire ne s’y est pas prêtée. Pourtant ce mardi dernier soir, à La Source, à la station de Tram chèques postaux, il y avait encore plus de 200 personnes pour lui rendre hommage.
C’est pour toutes ces raisons, et en ayant pris connaissance des réponses que vous avez bien voulues apporter à Dominique Lebrun et Jean-Philippe Grand, que je vous propose simplement de rebaptiser cette station de tram Chèques Postaux- Michel RICOUD »
Cette station étant située au cœur de La Source, à côté des chèques postaux où il a été salarié et militant syndical, à côté du local CNL, de la place du Marché où il était présent chaque semaine par tous les temps, à côté de la Mairie de quartier devant laquelle il avait également tenu sa permanence d’élu, chaque mois, pendant tout un mandat et ce malgré son état de santé.
Aussi, c’est très officiellement que je vous soumets cette proposition au nom non seulement de son parti, le mien, le PCF, de notre groupe mais de toutes celles et ceux présent.e.s mardi dernier et qui étaient favorables à cet ajout de nom à cette station.
Dominique TRIPET
Conseillère Municipale
Co-Présidente du Groupe Rassemblement Citoyen,
de la Gauche et des écologistes
Mairie d’Orléans