Enfin, ce samedi 8 mai le Festival international des Jardins de Chaumont sur Loire nous ouvre ses portes pour le plus grand bonheur de nos sens, sevrés de sensations et de grand air depuis trop longtemps. Espace de plein air, le Festival peut dès à présent accueillir du public dans le respect de quelques règles simples de distanciation toujours en vigueur. Le “biomimétisme”, thème de cette édition 2021, s’offre sans attendre à votre curiosité dans cette nouvelle collection de jardins imaginaires, quand bien même la végétation aura un peu de retard pour cause de gel tardif: la nature a ses raisons…
L’arbre Source cl Eric Sander
A la découverte du biomimétisme…
“Gestion de flux, de l’énergie, purification et stockage des eaux, conversion de la lumière du soleil en énergie, chimie verte… toute est dans la nature. Processus d’innovation s’inspirant des formes, des matières, des propriétés et des fonctions du vivant, le biomimétisme a en effet beaucoup à nous apprendre”. De cette approche rationnelle, voire scientifique de la nature dont on croit trop souvent que son inventivité est exclusivement à notre service, le Festival des Jardins nous propose une approche sensible au travers des dix huit scénographies du concours annuel (auxquelles s’ajoutent cette année quatre cartes vertes), dans une approche sensible et poétique de la nature qui retrouve dans cette collection de jardins son autonomie évocatrice. Car, n’est-ce pas là la première forme du biomimétisme que ce lien profond entre la nature et notre imaginaire ?
La déambulation de jardins en jardins renouvelle et enrichit notre perception d’une nature prodigieuse dans son inventivité, “intelligence” manifestée tant par les plantes que par les comportements animaux, comme ce jardin (le jardin Bleu désir) consacré au “jardinier satiné”, oiseau australien qui pour séduire sa belle construit un berceau composé de la récupération de tous les objets de la seule couleur qui lui sied, le bleu… Bien d’autres phénomènes naturels sont ainsi proposés aux visiteurs qui découvrent là, l’invisible créativité de la nature tant pour conserver l’eau (le Jardin Territoire de Bocage, le Petit Pays des Larmes ou Régénérescence), que le jeu des mimétismes (A Rebrousse-poil, le Jardin Zèbre ou le Jardin Caméléon) ou la richesse des formes (Retour aux Racines ou le Jardin Rayonné).
Une nature qui sait ainsi nous donner à contempler toute sa richesse exubérante pour un public trop longtemps coupé de ces élémentaires sensations si essentielles…
Gérard Poitou
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