Alors qu’à l’Assemblée la députée du Loiret Marianne Dubois (LR) reprenait les propos de “censure”, suite au refus de France3 de diffuser le reportage commandité par la Ville d’Orléans, semblant délibérément ignorer comme le lui a rappelé Roseline Bachelot, ministre en charge de l’audiovisuel, que depuis 1986 l’indépendance du service public est garantie par le CSA, rendant sa question sans objet dans l’hémicycle, c’est un déchaînement de haine que les propos du maire Serge Grouard sur la chaîne Cnews a provoqué à l’encontre du directeur de France3 Centre-Val de Loire.
cl Mourad Guichard
Jamais les Fêtes de Jeanne d’Arc ne se seront réduites à si peu de festivités en cette deuxième année de pandémie, et pourtant jamais cette commémoration censée réunir les Orléanais n’aura provoqué un tel déchaînement de haine. Les propos du maire Serge Grouard sur la chaîne Cnews ont atteint leur but, en dénonçant nommément à plusieurs reprises, propos repris en écho par le présentateur Pascal Praud, le directeur régional de France3, celui-ci se voit ce soir assailli de propos haineux y compris de menaces de mort le conduisant à déposer plainte ce vendredi matin contre ce harcèlement et l’incitation au harcèlement dont il est victime, et comme l’évoque le Canard Enchaîné de ce mercredi, une protection policière lui sera prochainement attribuée. Du jamais vu à Orléans.
Ces méthodes d’intimidation, rappelant un nauséabond passé, sont ce jeudi soir dénoncées par les députés du Loiret Caroline Janvier (LREM) et Richard Ramos (MODEM) ainsi que par les sections locales du PS et du PCF, mais aussi d’Emmanuel Duplessy, conseiller d’opposition municipale, témoignant tous leur soutien au directeur de France3.
“Un nouveau palier vient d’être franchi, à dessein et sur un plateau de télévision national, le maire d’Orléans a cité à de nombreuses reprises le nom d’un directeur régional de l’audiovisuel public, soutenu dans sa démarche par l’animateur de télévision Pascal Praud. Ces attaques nominatives et répétées à l’encontre d’un journaliste du service public ne sauraient être tolérées dans une démocratie soucieuse du respect des personnes et de la liberté de la presse. A l’heure où j’écris ces lignes, les attaques en question ont d’ores et déjà conduit le journaliste en question à recevoir de nombreuses menaces de mort. Le refus de diffusion par un média d’une communication d’un élu ou d’une collectivité ne saurait en aucun cas justifier une exposition publique sur les réseaux – a fortiori lorsque la présentation des faits relève pour le moins d’une interprétation subjective, pour ne pas dire inversée de la réalité factuelle.“
Caroline Janvier
La rédaction de Magcentre condamne ces appels au harcèlement et tient à manifester ici son entière solidarité avec le directeur et les journalistes de France3 Centre-Val de Loire