A l’initiative de Stéphanie Rist, députée LREM, et en présence de Régine Engström, préfète du Loiret, s’est déroulée ce lundi soir une rencontre entre le ministre des PME, Alain Griset, et une trentaine de PME du Loiret et différentes organisations représentatives, invitées par la CCI et la Chambre des Métiers et de l’Artisanat.
Voila une formule qui restera sans doute une avancée du confinement, une visite via Zoom, logiciel que l’on commence à bien connaître, d’un ministre qui sans sortir de son bureau, dialogue en direct et en public avec les entreprises,, rejetant le protocole suranné de ces multiples visites ministérielles de terrain réservées à quelques invités choisis. Cultivant un accent cht’i de bon aloi (la glottomanie serait-elle la marque de terrain du gouvernement Castex ?), le ministre a apporté, en direct de Bercy, des réponses précises aux inquiétudes que suscitent cette sortie de crise sanitaire tant attendue, notamment pour les secteurs de la restauration et de l’événementiel, largement représentés ce lundi soir.
C’est donc d’abord à ce secteur qui doit pouvoir rouvrir partiellement à partir du 19 mai, que le ministre a apporté des précisions quant à la continuité des aides durant cette période de transition avant la reprise totale de l’activité non encore datée. L’image de la perfusion est revenue à plusieurs reprises pour parler de cette phase délicate de reprise: ainsi si le nombre de défaillances d’entreprises a considérablement baissé grâce à ces aides en 2020, ne risque-t-on pas de voir exploser celles-ci lorsque l’on va débrancher le patient ?
Et bien d’autres questions sont soulevées par les participants, comme le report d’échéances des Prêts Garantis par l’Etat, mais aussi des cotisations sociales pour les entreprises les plus touchées. Certains craignent également pour la qualité des formations reçues par les jeunes en apprentissage ou en formation, avec une pénurie de main d’œuvre à la clef pour des métiers qui ont montré leur vulnérabilité à la crise. Mais autre paradoxe de la situation actuelle pour les PME, la surchauffe du bâtiment qui n’a que très peu subi la crise, et qui se trouve confronté à l’heure du plan de relance à une pénurie de matériaux, comme en témoigne le patron de Swiss Krono, fabricant de panneaux de particules de Sully sur Loire, qui n’arrive plus à fournir et qui demande la suspension des 35h…
Le ministre a conclu par un optimisme mesuré pour cette sortie de crise, tablant notamment sur l’effet positif des baisses d’impôts programmées par Bercy, et comptant sur une forte reprise pour absorber la dette colossale générée par ces aides de l’état aux entreprises. Un regret: aucune entreprise du secteur culturel, autre secteur économique fortement impacté par cette crise, ne participait (n’était invitée ?) à cette réunion, mais peut-être notre députée Stéphanie Rist pourrait-elle organiser la même rencontre avec la ministre de tutelle pour répondre aux très fortes inquiétudes d’une activité “essentielle” y compris en terme d’emplois*.
Gérard Poitou
*500.000 emplois salariés en France métropolitaine (sce INSEE 2017)