En 2013, la violoniste Laure Borettaz et l’accordéoniste Fred Ferrand avaient enregistré un cd, Passager, sous le nom de groupe Zurca. En ce début de mai 2021, ils sont retournés en studio enregistrer leur deuxième cd, mais Zurca est devenu un trio avec le batteur David Georgelet.
Fred Ferrand, David Georgelet et Laure Borettaz aux bons soins de Terence Briand dans son studio Nyima. Photo BC
Alors que la culture va peut-être retrouver une vie qu’on espère nouvelle et frétillante, les artistes n’ont pas complètement perdu leur temps pendant ces mois sans événements culturels. Un enregistrement en studio est toujours une bonne nouvelle, témoin d’une vie qui ne s’est pas arrêtée, même si elle ne se voyait pas. Le groupe Zurca en est un bel exemple.
Une ouverture
Passager, leur cd de 2013, était très dansant, très folk traditionnel, plein de tango et de valse musette. Laure est une violoniste classique qui s’est entichée du folk traditionnel, musique qui laisse une large place au violon populaire. Elle s’est investie dans cette filière, pour finalement ne garder le classique que pour l’enseignement qu’elle pratique avec beaucoup de plaisir. Avec Fred Ferrand, ils ont composé un répertoire qu’ils ont beaucoup tourné. Pour se renouveler, s’enrichir avec d’autres apports et s’ouvrir à d’autres musiques, ils ont fait appel à un batteur. Et pas n’importe lequel, un musicien rompu au jazz et à tous ses dérivés, David Georgelet.
Un enregistrement préparé et très travaillé
Fred Ferrand et David Georgelet en travail! Photo BC
Beaucoup d’artistes en témoignent : cette période sans concerts a cassé le rythme souvent épuisant des tournées et leur a permis de réfléchir, de se (re)poser les questions essentielles qui amènent à des choix. Choix de groupes, de musiques, d’orientations partagées avec certains et pas avec d’autres. Et Zurca s’est soudé dans ce contexte. Le trio a « profité » des confinements pour travailler une nouvelle manière plus orientée vers une musique à écouter plutôt qu’à danser, une musique d’album plutôt que de bal, même si elle se met à chalouper à la première occasion.
C’est donc après un long travail de préparation qu’ils sont entrés en studio. Les compositions toutes originales peuvent donner envie de danser ou de rêver. Fred, accompagnateur dans l’âme, parle avec chaleur de faire « groover » son instrument. Dans une dynamique qui alterne les tensions et les détentes, les mélodies pures et les moments de recherche, d’essais, le trio Zurca va proposer une musique originale d’un haut niveau. Espérons que dans l’ouverture des lieux de socialisation qui s’annonce, ils trouveront la place qui leur revient, entre guinguettes, salles de concert ou festivals….
Bernard Cassat
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