Un policier de la Direction générale de de la sécurité intérieure (DGSI) sera jugé mardi 4 mai par la 11e chambre du tribunal correctionnel de Nanterre (Hauts-de-Seine). Arrêté au volant d’une voiture de la préfecture d’Eure-et-Loir, l’homme de 45 ans est poursuivi pour « mise en danger de la vie d’autrui » et pour conduite sous l’emprise de stupéfiants et d’alcool. Mais aussi pour délit de fuite.
Les faits remontent au 17 novembre dernier : mis en cause dans un premier accident de la circulation, puis dans une longue course poursuite avec les forces de l’ordre qui s’acheva dans des voitures en stationnement, du côté de Rueil-Malmaison, le fonctionnaire, déjà frappé d’une suspension de permis de conduire, risque dix ans de prisons et une forte amende. Et pas question de traitement de faveur pour cet homme, qui sera, rappelle le parquet de Nanterre, « jugé comme n’importe quel justiciable ».
« Profondément meurtrie »
Si les faits remontent à cet automne, l’affaire n’avait été révélée que début janvier. Et elle ne serait pas étrangère à la démission surprise, le 6 janvier 2021, de la préfète d’Eure-et-Loir Fadela Benrabia. Nommée en octobre 2019 et remplacée depuis le 25 janvier par Françoise Souliman, précédemment en poste en Ardèche, elle évoquait alors des « raisons personnelles », avant de préciser un peu plus tard sa pensée. «Je suis profondément désolée de cette affaire qui s’est déroulée dans un contexte privé. Cette histoire m’a profondément meurtrie. Je tiens à dire que les frais liés au dégâts matériels seront complètement pris à ma charge pour que la préfecture et l’État ne perdent rien. Quand à mon compagnon, les procédures suivent leur cours et j’entends respecter cela » déclarait ainsi à la presse la quinquagénaire, aujourd’hui en poste Place Beauvau.
Soulignons que le policier devra a encore attendre un peu pour connaître sa condamnation sachant que le jugement sera mis en délibéré