Orléans Métropole : un PLUM couleur vert tendre

Les grandes orientations du Plan Local d’Urbanisme Métropolitain ont été validées jeudi soir par les élus de l’agglomération. Ce document affiche une volonté forte de préserver en terres agricoles ou en zones naturelles 70% du territoire de la Métropole.

Coupe d’arbres pour laisser place au futur projet de construction d’une résidence face Loire dans el quartier Pasteur à Saint Jean de Braye. ©EB

Il aura fallu pas moins de 8200 pages pour intégrer toutes les nouvelles règles d’urbanisme qui vont désormais s’appliquer aux 22 communes de l’agglomération. Ce document réglementaire qui supplante les 22 PLU communaux va devenir la bible pour l’instruction de 50 à 60 000 documents d’urbanisme et permis de construire instruits chaque année sur le territoire métropolitain.

Mis en chantier en 2017, ce PLUM, approuvé à l’unanimité des élus, franchit donc une étape supplémentaire mais devra encore être soumis à diverses autorités ainsi qu’à la population via une enquête publique avant d’être approuvé en 2022. « C’est le premier document commun et unique de la Métropole, s’est félicité son président Christophe Chaillou, c’est une étape importante et le superbe résultat d’un travail mené en commun par les communes et la Métropole. »

Moins d’espaces consommés

Attractive, l’agglomération se développe, attire des entreprises et de nouveaux habitants (+0,8% par an de croissance moyenne), ce qui nécessite des terrains pour les accueillir. En dix ans ce sont près de 16 000 logements qui doivent être construits avec le danger de consommer davantage d’espaces, de consommer des terres agricoles ou d’artificialiser des terrains. C’est contre cette tendance que le PLUM a été élaboré.

Lire aussi : Terrain des Groues et politique d’urbanisme et de la Métropole : un peu de méthode ne nuirait pas !

« Il marque un coup d’arrêt, s’est réjouit Serge Grouard, à une certaine conception de l’urbanisme, plus réfléchie, plus organisée ». Pour cela le PLUM limite à 490 hectares la surface des terres qui seront urbanisées en 10 ans alors qu’aujourd’hui 1 367 ha sont classées en « zones à urbaniser » dans les 22 communes qui devront « faire des efforts » et réduire leurs prétentions pour consommer moins d’espaces. 

Un équilibre vertueux a d’ailleurs été défini : un tiers de zones urbaines, un tiers de terres agricoles et un autre tiers d’espaces naturels protégés. Pour réduire cette consommation d’espaces de nouvelles politiques vont être mises en œuvre comme le recyclage des friches, la réutilisation des logements vacants ou des sites délaissés. Il faudra notamment protéger 689 cœurs d’ilot et donc de verdure dans les communes mais aussi 163 kilomètres de franges agricoles et paysagères protégées.

L’appétit des promoteurs

Ces normes métropolitaines se feront dans le respect des diversités communales : pas question d’imposer des règles orléanaises qui viendraient perturber les « identités locales ». Des « cahiers communaux » vont donc être rédigés pour protéger les disparités propres à chaque commune : couleur des façades, toits à pente, en ardoise, etc.

Mais à quoi bon protéger l’espace métropolitain si à l’extérieur, hors de nos frontières, d’autres collectivités adeptes du laisser-faire laissent libre cours au bétonnage. Thierry Cousin, le maire de Saint-Pryvé a ainsi alerté sur l’urbanisation aux franges de la Métropole à Cléry-Saint-André. D’autres élus (Baptiste Chapuis, Laurent Baude) ont aussi alerté sur l’étalement urbain. « C’est vrai, a répondu Christophe Chaillou, il y a une forte pression qui s’exerce sur la Métropole, ce qui conduit à une hausse des prix des terrains avec des transactions parfois déraisonnables. Il va devenir de plus en plus difficile de se loger. »

 D’où la nécessité d’engager le dialogue avec les communautés de communes périphériques et de s’opposer à des projets contradictoires au PLUM. C’est vrai notamment avec deux projets situés à la frontière de la Métropole : un nouveau centre commercial à Ardon non loin du site Hitachi et une plateforme logistique à Gidy contre laquelle les élus ont émis un avis défavorable. Le combat s’engage donc avec les promoteurs. Pas sûr cependant qu’il soit gagné car les bétonneurs ont toujours aussi su trouver des relais et des soutiens parmi les élus !

Jean-Jacques Talpin

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