Le ministre MoDem en charge des relations avec le Parlement et de la participation citoyenne est entré dans l’arène le 23 avril dernier. Il tentera de conquérir l’une des rares régions pouvant basculer dans l’escarcelle de la majorité présidentielle.
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L’ancien Maire de Marchenoir a devant lui un vrai challenge avant de s’asseoir dans le fauteuil de président de région. D’abord, parce que François Bonneau, président socialiste, possède de solides chances de réélection et peut mettre en avant un bilan honorable. Ensuite, car il devra réaliser un score plus élevé au 1er tour que son rival Nicolas Forissier (candidat soutenu par LR) qui chasse lui aussi les électeurs du centre et de droite. Enfin, dans cette hypothèse, il lui faudra négocier un accord électoral et de gouvernance avec « le frère ennemi ».
“Une vraie rupture”
Sur le fond, les candidats partagent la même vision. Comme le député de l’Indre, Marc Fesneau veut une vraie rupture et faire sortir la région de 23 années de gestion par la gauche socialiste et écologiste, une gauche qui « n’a pas tenu ses promesses » : « On nous a promis un pôle d’excellence en matière d’efficacité énergétique, j’attends les mesures ; on nous a promis des emplois touristiques, nous sommes la région qui en a le moins avec Pays de Loire ».
Inertie, paralysie, manque de réactivité, pour Marc Fesneau, il est clair que la région n’est pas au rendez-vous de l’urgence : « On n’y prononce surtout pas le mot nucléaire ; c’est un gros mot. Ce sont les appareils qui font la politique régionale. »
« Je fais cette campagne pour gagner et arriver en tête au 1er tour mais je ne cacherai pas mon étiquette MoDem ; les politiques régionales doivent accompagner plus efficacement les acteurs économiques, les commerçants, les associations ou les jeunes », assurait Marc Fesneau le 23 avril. Volontiers discret, ce proche d’Emmanuel Macron s’est déclaré symboliquement dans sa commune de résidence avec en arrière plan un champ de blé ourlé par le vent de petite Beauce et l’église de la commune voisine de Saint-Léonard-en-Beauce.
« J’ai mes racines dans cette commune de 700 habitants. Je m’y suis construit. J’y vis avec ma femme et mes enfants y sont scolarisés » a déclaré Marc Fesneau qui n’a pas oublié de rappeler son bilan en tant que maire de Marchenoir président de la communauté de communes Beauce Val de Loire. « Le déclassement n’est pas inéluctable, ici par exemple, nous avons créé Les boutiques beauceronnes, un supermarché avec des commerces et une station essence en régie ».
Le ministre-candidat « qui prendra sur son temps personnel et familial pour faire campagne » va mener une campagne de terrain. Invités à « se dépasser », les candidats de la liste issus de la majorité présidentielle, élargie à la société civile, sillonneront les départements avec 6 véhicules dotés de panneaux solaires. Leur mission sera d’intéresser les habitants et de les mobiliser pour un scrutin dont la participation s’annonce faible. Des outils adaptés au contexte de l’épidémie de Covid19 seront également mis en place comme des podcast réguliers. (1)
Enthousiaste et convaincu de sa victoire, Marc Fesneau a d’ores et déjà laissé entendre qu’il aurait à ses côtés Matthieu Schlesinger, maire d’Olivet mais aussi Philippe Vigier, ancienne tête de liste de la droite et du centre en 2015. Des appuis précieux dans une joute politique qui s’annonce serrée puisque, rappelons-le, la gauche avait emporté la région dans une triangulaire avec moins de 10 000 voix (35,43 % pour François Bonneau contre 34,58 % pour la liste Vigier).
Jean-Luc Vezon
(1) Le 1er podcast, sur le mode intimiste, revient sur son parcours d’élu et ses racines : https://www.youtube.com/watch?v=V_9GaIh8g44.