Gelées : coup dur pour les arboriculteurs et les viticulteurs

Les gelées qui ont frappé le pays début avril n’ont pas épargné notre région. Depuis une quinzaine de jours, François Bonneau, président de la région, sillonne les départements à la rencontre de ces agriculteurs qui se préparent à une rude année. Ce 20 avril, il s’est rendu à Mareau-aux prés, dans le Loiret.

Les traits tirés et le visage morne, les viticulteurs et les arboriculteurs de Mareaux-aux-près (Loiret) et de ses alentours ont accueilli, mardi 20 avril, le président de la région Centre-val de Loire, François Bonneau et leur maire, Bertrand Hauchecorne. Venu apporter un soutien avant tout moral, le président a ainsi visité les Vergers de Lanvier et les vignes du Clos Saint Fiacre, avant de terminer sa visite avec une rencontre qui réunissait plusieurs arboriculteurs et viticulteurs du secteur.

« On a eu 91, puis 97 et maintenant 2021 », s’exaspère Angélique Parard, à la tête des Vergers de Lanvier. L’arboricultrice a vu le gel d’avril réduire quasi à néant sa production de cerises et de poires. Malgré de longues nuits blanches à tenter de sauver ce qui pouvait l’être, les jeunes bourgeons n’ont pas résisté. Pas plus que les vignes. Bénédicte et Hubert Piel, vignerons propriétaires du Clos Saint Fiacre ont partagé leur désarroi. « Les bougies ne servent à rien. S’est bien à -3°C, mais là… Il en faut 400 pour un hectare (…) 4000 euros pour rien ! », se désespère Bénédicte Piel. L’investissement, parti dans les fumées des bougies, n’aura pas permis au couple de sauver la récolte qui pourtant s’annonçait prospère au regard des douces températures de fin mars qui ont favorisé la pousse. C’est non sans émotion qu’Hubert Piel emmène François Bonneau et Bertrand Hauchecorne constater les dégâts causés par le gel.

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Les sarments sont désespérément secs. À moins d’un mois consécutif de chaleur, il n’y a rien à attendre des prochaines vendanges. Difficile donc pour le couple chaque jour de devoir se rendre sur leur terre de désolation qu’il faut continuer à entretenir…

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Face à cette « catastrophe », le président de la région insiste sur l’importance d’apporter un soutien psychologique à ces agriculteurs déjà éprouvés par la crise sanitaire. « Ce qui vous arrive est d’une rare violence et quand il y a des choses de cette nature, notre devoir d’élus c’est d’être aux côtés de ceux qui sont engagés au-delà de leur force ; les écouter et voir comment on doit augmenter les choses. » La région a investi dans 360 tours de réchauffement afin de protéger 1800 hectares. Le président promet que 2000 hectares supplémentaires seront protégés d’ici 2026, pour lesquels « il faut prévoir 10 millions d’euros de plus. » Il précise avoir envoyé un courrier à la Commission européenne pour faire part de la situation des producteurs de la région. Il se tient à leur disposition « sur le court terme » pour « faire passer leurs messages auprès des préfets, des ministres… pour faire en sorte qu’[ils puissent] garder la tête au-dessus de l’eau ».

Si le président assure mesurer l’ampleur des dégâts et donc des besoins, pour l’heure c’est surtout sur leurs propres ressources que les agriculteurs devront compter. D’autant que la conversation qui s’est engagée sur le sujet des assurances, inadaptées aux problématiques du terrain, n’augure pas de meilleurs lendemains. En effet, les arboriculteurs et viticulteurs présents estiment s’assurer « pour rien » et craignent une augmentation de leurs cotisations. La cerise sur le gâteau ! Si tant est qu’ils récoltent quelques cerises…

Elodie Cerqueira

Photo de Une : Les vignes de la région Centre-Val de Loire n’ont pas été épargnées par le gel de début avril 2021. Seuls quelques bourgeons éparses ont survécu. Photo Elodie Cerqueira