L’OJC est un orchestre réservé aux jeunes qui affiche 36 ans d’âge. Il a été fondé avec le soutien de la Région Centre-Val de Loire par Jean-Marc Cochereau, qui l’a dirigé jusqu’à sa mort, et qui a impulsé la belle dynamique qui l’anime toujours. Il fonctionne par sessions à plein temps de deux semaines par an, sous la forme d’une académie d’été. Le projet est ambitieux et place la barre haut, puisqu’il est question de formation au métier de musicien d’orchestre, pour des jeunes issus des conservatoires ayant un diplôme de fin d’études ou un niveau 3e cycle minimum.
Depuis 2017, Simon Proust a repris le flambeau. Lui qui se situe comme un passeur entre la partition, les musiciens et le public, anime chaque année cette académie de musique symphonique ouverte à tous les instrumentistes, sur inscription et après avis du comité musical.
Le pari est osé. Pendant deux semaines, les jeunes musiciens vivent une aventure hors du commun. Ils vont partager des moments de musique intenses, faisant alterner répétitions d’ensemble et séquences par pupitre encadrées par des professionnels, le tout dans une atmosphère de convivialité et d’échanges qui vont les marquer pour longtemps. Une vie communautaire, un bain de musique, une ébullition permanente… jusqu’au point d’orgue qui est la réalisation de concerts de prestige.
Lire aussi : Neuf orchestres symphoniques, l’exception orléanaise !
Beaucoup de stagiaires reviennent à plusieurs sessions de suite, c’est un signe ! Mais pour le chef, c’est chaque année la surprise d’un effectif et potentialités qu’il découvre le premier jour du stage, avec le challenge de « pétrir » la pâte sonore pour faire vivre Beethoven, Saint-Saëns ou Wagner… Rien ne l’arrête dans la programmation, qu’il choisit avec soin chaque année en tenant compte des objectifs pédagogiques pour les participants, artistiques pour le public, culturels pour tous.
Simon Proust, chef d’orchestre © Steven Menard
Pierre Otzenberger, administrateur professionnel à mi temps, nous explique le projet de l’OJC. Il le connaît bien, car il a commencé en tant que musicien (il est percussionniste). Son rôle est multiple et va de l’organisation de la session (publicité, recrutements, gestion ..) au suivi des concerts de prestige qui vont clore la quinzaine, en passant par l’encadrement de l’équipe des bénévoles. Parmi ceux-ci, des stagiaires peuvent s’exercer à ce rôle inhérent à la vie d’un orchestre et découvrir la régie, parallèlement à leur instrument. Un statut leur est même proposé avec un allègement voire une suppression de leurs droits d’inscription.
La session 2021
L’an dernier, un aménagement du projet a dû être réalisé compte tenu des risques sanitaires et la session a été réservée aux seules cordes, sur une semaine au lieu de deux.
Mais pour 2021, l’OJC et ses responsables espèrent bien un retour au projet initial, avec un programme alléchant, comme la Moldau de Smetana, le triple concerto de Beethoven ou la symphonie pour orgue de Saint-Saëns.
Des ouvertures sont prévues envers un public d’enfants. Des rencontres avec les centres aérés ou centres sociaux devraient permettre une sensibilisation du jeune public par les jeunes musiciens, avec répétitions publiques ou découverte des instruments. Gageons que l’enthousiasme des jeunes musiciens et leur proximité soient un facteur de désacralisation de l’orchestre et rendent la musique symphonique accessible à toutes les oreilles même les plus inexpérimentées !
Les dates sont calées du 12 au 25 juillet 2021, avec une date limite d’inscription fixée au 30 avril. Il reste des places !
Des concerts qu’on attend
Plusieurs concerts sont d’ores et déjà prévus, à Tours, Richelieu, Blois, Orléans ou Chambord à l’issue de la session. Nous en reparlerons. Et pas d’inquiétude, plusieurs plans B sont déjà envisagés pour tenir compte de l’actualité sanitaire.
En tous cas, l’enthousiasme ne faiblit pas et le programme 2021 met déjà l’eau à la bouche, ou plutôt la puce à l’oreille pour des concerts qui chaque année reflètent la passion et la recherche de qualité mais aussi tout simplement le plaisir à découvrir et partager la musique ensemble. Et le public comme les musiciens s’attendent à en voir 36 chandelles !
Anne-Cécile Chapuis
Pour en savoir plus sur le projet, les modalités d’inscription, ou les dates de concerts, ici.