La compagnie locale des 3 cris devait renouer avec la scène Nationale de Châteauroux en Avril, pour le festival Après le dégel d’Équinoxe. La pandémie a mis un nouveau coup d’arrêt. Stoppé. Danseurs, chorégraphes, metteurs en scène, techniciens, travaillent toujours cependant pour être prêts le moment venu. Comme sur la porte d’un commerce, Pendant les travaux, le magasin reste ouvert … derrière le rideau baissé.
Alexandre Lauouvea prend les indications
Début mars 2021. Sur la scène de La Décale, à Vierzon, Alexandre essaye une robe. Valérie s’échauffe. Les deux danseurs sont dans l’attente des indications de Cécilia. Au pied de la scène, la chorégraphe troque son jean pour un bas de survêt. Plus facile pour les mouvements. La résidence temporaire dans la deuxième ville du Cher, s’installe. Ici on va mettre en place le prologue chorégraphique et musical de la pièce “Avant que j’oublie”, un dialogue entre une femme et sa mère atteinte de la maladie d’Alzheimer. Intitulé ” Le temps qui passe”, il s’impose paisiblement dans les têtes, dans les mains et les pieds, dans les gestes et les attitudes. Les masques sont tombés et la compagnie des 3 Cris revit sur les planches. C’est là qu’elle est le mieux.
Création de la Compagnie des 3 cris en 2018
Trois semaines plus tard, la première initialement prévue le 18 avril pour le festival Après le dégel d’Équinoxe, Scène Nationale de Châteauroux, est malheureusement annulée en raison de la crise sanitaire. L’espoir de jouer en mai à La Décale à Vierzon demeure encore…
A l’origine fondée, par Nicolas Lamatière en 2018, pour faire vivre plus longtemps sur scène “Le testament de Vanda”, à partir d’un texte de Jean-Pierre Siméon, la compagnie des 3 cris s’est étoffée. « L’aventure est née comme ça, d’abord épaulée par la Bolita Compagnie de Châteauroux, un collectif d’artistes, puis avec la rencontre avec Cécilia (Santamaria. NDLR ). Elle est venue nous aider sur le travail du corps, je pensais ne pas connaître les bons chemins pour les expliquer à la comédienne. » assure Nicolas Lamatière. Depuis le duo a constitué une équipe où sont associés acteurs et danseurs, techniciens, musiciens, administrateurs et autres. Ensemble, leur volonté est de soutenir le théâtre contemporain, plus dans sa forme que dans ses textes. « Nous voulons monter des pièces qui parlent d’un sujet de société. C’est important pour nous. Nous avons envie de les défendre … Nous n’avons pas les solutions sur l’acceptation de la différence des corps des autres, ni sur la maladie d’Alzheimer, mais nous avons envie d’en parler avec les gens, de créer un débat. C’est pourquoi nos spectacles sont ouverts même les répétitions et nous avons des bords plateaux où l’on échange avec le public. L’expérience de chacun peut, quelque fois, arriver à donner des pistes intéressantes, des compréhensions même pour nous … » assument les membres fondateurs de la Compagnie.
Avant que j’oublie … mon attestation de circulation
Azul a laissé la place au “Temps qui passe”
C’est “Azul”, une pièce créée par la Cécilia Bessoucouna Cie, pas encore fusionnée avec celle des 3 Cris, qui constituait leur univers chorégraphique au début 2018 jusqu’au lancement d’Avant que j’oublie. Ce dernier spectacle devait tourner sur l’année 2020 mais … Depuis, le duo a continué d’avancer, loin de la manière de Graeme Allright ! À l’issue de cette création et de leur collaboration sur ce projet, Niko Lamatière et Cécilia S. ont très vite ressenti le besoin de lui donner un écho purement chorégraphique. Ils l’ont alors introduit par Le temps qui passe, un trio mettant en scène deux danseurs et un musicien. Leur désir était de plonger les spectateurs dans l’âme et les états de corps des protagonistes, en présence d’un troisième personnage incarnant le temps. « Comme un danseur échauffe son corps avant de fouler les planches, comme un comédien échauffe sa voix avant de déclamer son texte, comme un athlète se prépare dans le starting-block avant de s’élancer dans sa course, le langage du corps dans Le temps qui passe présagera de tout ce que dévoileront ensuite les mots dans Avant que j’oublie. » souligne Cécilia.
Si les deux pièces sont complémentaires, chacune peut se jouer indépendamment l’une de l’autre. Peut-être à l’occasion d’un nouveau festival organisé par la ville de Vierzon.
Durant deux jours, ce nouveau festival s’attachera à raconter les liens qui existent entre les arts et les luttes. La première édition s’appuiera sur l’histoire de la deuxième ville du Cher, liée étroitement aux luttes et résistances et révélera l’un de ses visages : « Vierzon belle et rebelle ». « Ce week-end festif s’adressera à la cité rassemblée et fera dialoguer toute la diversité artistique et culturelle : musiques, littérature, arts plastiques, théâtre, cinéma mais aussi rencontres, conférences et moments conviviaux. » assure-t-on du côté de la mairie. Si les effets des dernières mesures de confinement sous efficaces …
Fabrice Simoes
Dernières épissures avant de monter le son