[BILLET] Décidément, l’ambiance n’est pas au beau fixe à l’Université d’Orléans: la publication d’un article de nos confrères de La République du Centre sur la création d’une épicerie solidaire au profit des étudiants précaires à donné lieu à des règlements de comptes par Twitter interposé, entre organisations étudiantes, attaques pour le moins superfétatoires.
Distribution alimentaire du 30 janvier campus Orléans la Source @Mourad Guichard
Une épicerie sociale et solidaire pour les étudiants qui devrait ouvrir en septembre prochain sur le campus d’Orléans? Quelle bonne nouvelle! D’autant plus qu’il s’agit d’un travail collectif, comme le précise nos confrères de La République du Centre. Ben non, en fait. Du moins, pas pour l’association étudiante ÔCampus qui y a vu une récupération du syndicat UNEF, interlocuteur du quotidien départemental sur ce dossier. « S’approprier les projets menés par d’autres organisations… La Rép, si vous souhaitez relayer la vérité à vos lecteurs, pensez à contacter ceux qui mènent les groupes de travail [à la] Préfecture du Loiret ou ceux qui travaillent sur le projet depuis 1 an », a aussitôt dénoncé sur Twitter Jade, présidente d’ÔCampus Orléans.
Message « liké » par une douzaine de personnes, dont Ary Bruand, l’ancien président de l’université proche de l’association. S’en est suivie une rafale de messages, dont celui d’Ilyasse, vice-président de l’université, toujours sous la bannière d’ÔCampus. « Le problème est qu’on a demandé aux organisations étudiantes de ne pas communiquer, ce que l’UNEF rompt », a-t-il affirmé, assurant que la préfecture avait exigé le silence radio sur cette initiative. Or, dans l’article de La Rép, Géraud Tardif s’exprime dans les grandes largeurs. Difficile d’imaginer le directeur départemental délégué à la cohésion sociale, s’épancher ainsi sans l’aval, a minima tacite, de la préfecture. Ce que souligne, un brin agacé, Philippe Cros, cadre du quotidien loirétain. « Nous ne sommes pas dans les petits secrets du projet. Nous avons eu deux interlocuteurs qui parlent d’un projet collectif. Nous avons eu la préfecture sur le projet. Ne venez pas régler vos comptes entre étudiants sur notre dos ». (https://twitter.com/philippecros/status/1376565806566404101)
Le fond du problème
Voilà le fond du problème. La création d’une épicerie sociale et solidaire vaut-elle qu’une organisation étudiante s’en serve pour régler ses comptes avec un syndicat concurrent? Vaut-elle que cette organisation attaque de manière coordonnée et concertée un média au motif qu’il a osé interviewer le syndicat qui a annoncé cette création sur les réseaux sociaux, le même syndicat qui précise bien qu’il s’est agi d’un travail collectif? Média qui a d’ailleurs cité ÔCampus comme étant l’une des organisations à l’origine du projet. Mais surtout, l’étudiante et l’étudiant qui se rendront, par nécessité, à l’épicerie solidaire, qu’en auront-ils à faire de savoir si ÔCampus ou l’UNI ont pensé à ce concept quelques heures avant l’UNEF? À moins qu’il n’y ait une volonté de se mettre en avant médiatiquement.
Mais peut-on imaginer qu’ÔCampus puisse reprocher à l’UNEF son propre travers par média local interposé?
Mourad Guichard
https://www.larep.fr/orleans-45000/actualites/une-epicerie-sociale-et-solidaire-pour-les-etudiants-devrait-ouvrir-en-septembre-a-orleans_13931276/