Le Collectif Cycliste 37 organise régulièrement des cours de vélos pour adultes. Sortir de l’isolement, apprendre à être autonome et faire du sport, sont autant de raisons qui poussent les apprentis cyclistes à enfourcher leur monture.
Les élèves de vélos-école sont prêts à partir en randonnée. Photo Ana Rougier
Sous un ciel parsemé de nuages, une vingtaine de personnes discutent devant le local du collectif Cycliste 37, situé impasse Robert Nadaud à Tours ce 27 mars. Élèves et moniteurs discutent tranquillement en attendant les retardataires. Une fois l’appel fait vers 14 h 30, c’est avec des gilets fluorescents et des casques vissés sur la tête que la randonnée à vélo commence. De Tours à Veretz, la piste cyclable longe les bords du Cher et permet d’observer la faune environnante. Aigrettes et hérons se côtoient tout comme les cyclistes sur la piste. Les élèves, en majorité des femmes, sont tous à l’aise. Mamoudou, seul garçon du groupe se félicite de ses progrès. « Au début, j’avais peur, mais les moniteurs sont vraiment gentils, ils m’ont permis de progresser vite. »
Chantal, dont les pneus se sont dégonflés, peste contre son vélo « il fait un bruit bizarre ! ». Fabien Frugier, éducateur de mobilité à vélo se charge de remettre le bolide en état. Le groupe repart en file indienne pour faire une pause un peu plus loin. Un verre de thé à la main, Nassera se confie sur son parcours « Je n’ai pas fait de vélo depuis 40 ans. Cette école m’a redonné confiance en moi et maintenant, j’en fais tous les mercredis et les week-ends. Les confinements ont provoqué une dépression et faire du vélo avec des gens, ça m’a sorti de cet état. »
« La première fois que j’ai pédalé seule, j’en ai presque pleuré. »
Bonne humeur et prudence sont de mise pendant la randonnée. Les moniteurs suivent de près certains élèves et encouragent les plus frileuses. Julie, professeure des écoles, est ravie : « J’ai passé plusieurs niveaux et j’arrive parfois à enlever une main du guidon. La première fois que j’ai pédalé seule, j’en ai presque pleuré. » Du côté des moniteurs, l’engagement est fort. Annie, anciennement cadre infirmier est bénévole depuis deux ans : « Lors des cours et des randonnées, les femmes sont issues de nationalités différentes. Certaines d’entre elles considéraient le vélo comme un truc réservé aux garçons. Alors les voir pédaler pour la première fois, c’est incroyable. »
Pour Fabien Frugier, les objectifs de cette randonnée sont multiples « les élèves expriment souvent un désir de bouger et le vélo répond à ce besoin. C’est en pratiquant que l’on se rend compte de ses progrès donc il y a aussi un effet récompense. Ici, on a plein de profils différents, des mères de famille comme des femmes plus âgées qui veulent apprendre. » Au bout de trois heures, la petite équipe revient finalement au point de départ. Chantal, épuisée, tombe sur le côté en riant à gorge déployée « au moins, je suis arrivée jusqu’au bout ! »
Ana Rougier