Point d’orgue et clôture d’un riche événement. En ce vendredi 19 mars le lycée Jean-Zay ouvre ses portes aux “Soirées performances” de la Scène nationale d’Orléans. Prennent place, dans un amphithéâtre de l’établissement, les élèves de première section internationale Anglais ainsi que les élèves de terminale spécialité musique en présence de leurs professeurs respectifs. Tous assistent à la performance de Noémi Boutin et Matthew Sharp, “ We need to talk”. Le choix des classes concernées n’est pas dû au hasard car cette performance visuelle et instrumentale fait se rejoindre la France et l’Angleterre via deux violoncellistes, l’une Française, l’autre Anglais. Ils se sont rencontrés et reconnus grâce à leur passion commune. “We need to talk” est une performance comportant, ce vendredi, un court métrage de quinze minutes tournées en Ecosse où les deux protagonistes se questionnent.
WNTT © Gael Le Bec
“Oui ? Non ? We need to parle ! Yes ? No ?”
Le dialogue évoque une recherche de rencontre effrénée pour former tout duo parfois si difficile à établir dans la société actuelle. “That’s the point !” (À traduire : nous y sommes ! ). Durant quinze minutes, les artistes se retrouvent et se séparent à coups d’archets. Pour finalement trouver un terrain d’entente linguistique et musical. Face à face, dans l’auditorium et après avoir joué en live, les deux musiciens répondent aux nombreuses questions des élèves, évoquent la relation historique France – Angleterre et plus spécialement le Brexit suscitant l’isolement tout comme la crise sanitaire actuelle qui renforce les frontières. Malgré cela Matthew reconnaît : “We decided to embrace the corona with meeting each other” (“Nous avons décidé de tourner le dos au Corona en nous rencontrant”).
Après s’être employé à faire tomber tant et tant de murs, le duo explique qu’il a pu se nourrir de compositions de Frederic Pattar ou de Laura Bowler. Mais Noémi Boutin aime aussi associer musique et texte. Ainsi viennent s’ajouter aux notes les mots de Simone de Beauvoir, de William Shakespeare, de Rimbaud et d’autres hauts noms de la littérature.
Ce, vendredi, ce fut un beau moment et une belle rencontre au terme de laquelle, la salle a été invitée à reprendre en chœur, en compagnie des deux violoncellistes, “L’hymne des femmes”, chanson que Laura Bowler a insérée dans l’une de ses compositions. Moment de communion pour la défense des droits que la musique libre sait aussi faire perdurer.
A noter que Noémi Boutin, jouant sur un magnifique instrument de 1840, reviendra au mois de juin au théâtre d’Orléans, à l’invitation de la Scène Nationale, pour un banquet musical intitulé “ Rose des vents” .
It’s wonderful !!