Vendredi après-midi, alors que se déroule dans la salle Touchard du Théâtre d’Orléans la représentation de “Le Hurle”, spectacle du compositeur et pianiste Alvise Sinivia, rendez-vous donné, compte tenu des conditions sanitaires actuelles, dans le cadre des Soirées Performances pour quelques professionnels et des élèves de l’option musique du Lycée Jean-Zay d’Orléans afin de permettre aux artistes de partager leur travail, une conséquente délégation d’intermittents du spectacle investit paisiblement le grand hall du Théâtre et engage le dialogue avec François-Xavier Hauville, directeur de la Scène Nationale.
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Comme dans 23 autres lieux culturels en France (ce samedi), les intermittents du spectacle, artistes et techniciens regroupés dans le collectif CUIP45*, ont donc décidé en fin d’après midi vendredi, d’occuper jusqu’à sa réouverture le théâtre d’Orléans, beaucoup étant arrivés avec leurs sacs de couchage. Ils demandent des garanties sur la reconduction de “l’année blanche” de leurs droits au chômage avec notamment un report de la date de calcul de leurs heures au delà du 31 août compte tenu de la réouverture tardive des lieux et de l’annulation de très nombreux festivals cet été. Le malaise grandissant des professionnels du spectacle risque de s’amplifier dans les jours qui viennent, et les intermittents invitent les Orléanais-es à manifester leur soutien en se rendant jusqu’au théâtre.
Ce jeudi, après une rencontre avec le collectif CUIP 45, Serge Grouard (LR), maire d’Orléans, a apporté son soutien aux revendications des intermittents: «Il est indispensable que l’État assouplisse les règles d’ouverture des droits des intermittents en permettant notamment d’étaler dans le temps la sortie de l’année blanche, ceci afin d’éviter une reprise brutale et inadaptée du mode de calcul, sorte d’«effet guillotine» qui serait catastrophique pour tout le secteur culturel et ses professionnels» a déclaré ce dernier qui a alerté la ministre de la culture, Roselyne Bachelot, sur le sujet.
*«Collectif Unitaire des Intermittents et Précaires du Loiret»